Belle Greene : Le livre de Alexandra Lapierre
" En 1900, au cœur d'une Amérique puritaine et ségrégationniste, elle fume, boit, choisit ses
amants et réussit une carrière dont aucune autre femme de sa génération ne pouvait rêver. Elle
est d'une modernité inouïe ! Et toute sa vie est bâtie sur un mensonge explosif... "
Alexandra Lapierre
Ce livre était sélectionné dans la catégorie littérature française du
Grand Prix des Lecteurs Poccket 2022.
De (auteur) : Alexandra Lapierre
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
fleurmaz
• Il y a 1 mois
Une belle immersion dans la vie de cette bibliothécaire qui s'est extirpée de son milieu de naissance pour contrer le racisme affirmé de ces années. L'écriture est très agréable. Les longueurs que j'ai pu ressentir sont souvent dues à la volonté de l'auteur de détailler le fruit de ses recherches. Je relirai avec plaisir d'autres ouvrages de Alexandra Lapierre
DETHYREPatricia
• Il y a 3 mois
Quelle pépite que cette découverte littéraire de cette auteure que je méconnaissais totalement ! Moi qui suis passionnée par les récits de vies et les biographies, j'ai été immédiatement conquise par cette lecture retraçant un destin hors-normes : celui de Belle da Costa Greene, une jeune femme ayant réellement existé (1883-1950) dans l'Amérique puritaine, raciste et ségrégationniste du XIXe et XXe siècle. Pépite à plus d'un titre : Sur le fond : comment ne pas être admirative face à la démarche entreprise par Belle (ainsi que sa mère, son frère et ses sœurs) tendant à se faire passer pour Blancs alors qu'ils étaient de fait Noirs issus d'un métissage sur plusieurs générations. A cette époque, une seule goutte de sang noir imposait d'être catalogués comme Noirs et discriminés comme tels. A leurs risques et périls, et parce que leurs caractéristiques physiques le leur permettaient (ils avaient la peau blanche et certains étaient même blonds), ils ont fait le choix illégal et très controversé du "Passing". Ils ont pu ainsi accéder à des conditions de vie plus ou moins identiques à celles des Blancs (études, logement, travail, accès à la culture, relations sociales, niveau de vie, voyages, etc.). Mais, cela avait un prix : ne jamais révéler leur secret, ne pas se marier et surtout ne pas avoir d'enfants... car ceux-ci auraient pu naître beaucoup plus noirs de peau et ainsi mettre au jour la supercherie. Admirative aussi car Belle avait de fait une personnalité hors-normes : intelligente, cultivée, perfectionniste, passionnée par les livres, féministe avant l'heure, buvant, fumant, festoyant à longueur de nuit, collectionnant les amants même si elle ne fut réellement amoureuse que d'un seul, assumant longtemps sur ses seules épaules la charge financière de toute sa famille ! Admirative aussi de la façon dont elle s'est hissée, très jeune, à un poste de responsabilité la conduisant à devenir l'un des principaux bras droits de John Pierpont Morgan, illustre banquier et capitaine d'industries américain (puis, à son décès, de son fils Jack), en constituant et en dirigeant la Morgan Library de New York (la bibliothèque privée de JP Morgan, grand bibliophile qui deviendra par la suite une véritable institution publique). La grande passionnée de livres et d'art que je suis a particulièrement apprécié la façon dont Alexandra Lapierre a mis en lumière le travail acharné de Belle Greene pour acquérir des livres et autres manuscrits, bréviaires, codex, incunables... historiques, hors d'âge et hors de prix, notamment par le biais des ventes d'enchères sur toutes les grandes places européennes, mais aussi pour leur aménager un écrin somptueux à la hauteur de leur valeur. Ce qui est intéressant, et que je ne savais pas, c'est qu'elle a contribué à faire d'une collection privée (au départ constituée par passion mais aussi à des fins d'investissement financier, et destinée à son seul propriétaire et quelques-unes de ses relations) un fond patrimonial très important rendu visible et accessible au plus grand nombre (et notamment aux historiens et autres chercheurs et universitaires). Car, in fine, pouvoir être partagée n'est-elle pas la raison d'être de toute forme d'art ? Sur le fond, au travers de la vie de Belle Greene, on est immergés en plein dans la vie du microcosme des puissants (de New York, mais aussi de Londres, de Paris) dont la démesure (financière, morale) et leur indifférence à l'égard des peuples sont criantes. Cet aspect m'a quelque peu rebutée, mais c'était hélas une réalité qui confirme s'il était besoin qu'à cette époque (et encore aujourd'hui je le crains) deux mondes cohabitaient sans jamais se rejoindre. Belle Greene n'en a que plus de mérite (en tant que femme notamment) d'avoir pu, d'avoir su tirer son épingle du jeu tout en ne devant sa réussite qu'à son seul travail et à son seul mérite, sans jamais se départir de ses valeurs. Sur la forme, là encore, Bravo à l'auteure. C'est excellemment bien écrit, c'est richement documenté, sourcé et les descriptions des lieux, des personnages (ayant réellement existé je le rappelle), des oeuvres, des livres, des peintures sont très précises et puissantes. Les différents ajouts de textes issus de correspondances de Belle Greene notamment en direction de "l'homme de sa vie" Bernhard Berenson, historien de l'art donnent encore plus de réalisme et de crédibilité à cette biographie. A noter : en fin d'ouvrage, de nombreuses annexes sont présentes : - un chapitre "Ce qu'ils sont devenus" permet de donner un éclairage sur le devenir de certains protagonistes - un court texte évoque "l'aventure du secret de Miss Greene" finalement non révélé par les parents Taylor Buchet - un court texte évoque en post-scriptum un fait : les retrouvailles de la malle-cabine d'un certain Richard Greener (père de Belle) durant la période 2009-2024. - un avertissement de l'auteure confirme la véracité des faits ici reportés. - une large bibliographie (sources publiées, sources inédites (mémoires, thèses et fonds d'archives), articles de presse. - une iconographie avec de nombreux portraits de l'intéressée - une filmographie - un petit glossaire du bibliophile Je ne doute pas un instant que les lecteurs et lectrices qui aiment les livres, qui se passionnent pour l'Histoire et pour les Arts auront à coeur de découvrir cette histoire de vie remarquable et extraordinaire. Hormis les aspects liés à l'impudeur d'une classe qui vit véritablement au-dessus du reste du monde, on en apprend beaucoup sur l'époque, sur les mœurs, mais aussi sur l'Art, sur les livres précieux que Belle Greene a eu l'honneur de réunir, de soigner, de choyer et de partager au sein de la Morgan Library. Indéniablement, on ressort de la lecture de cette biographie plus riche qu'on ne l'était avant !
Chavants
• Il y a 3 mois
L’histoire semble invraisemblable et pourtant elle est exacte en tout point. À New York, dans les années 1900, une jeune femme de condition modeste s’est bâti une vie flamboyante sous une identité parfaitement fausse : celle de Belle da Costa Greene. Se passion pour les livres rares et anciens la fera côtoyer de riches et puissants amateurs et collectionneurs. Elle deviendra même directrice de la fabuleuse bibliothèque du magnat financier J. P. Morgan. Très jolie, d’un tempérament de feu, dotée d'un visage et d’une peau mate magnifiques, Belle ne passe jamais inaperçue. Supérieurement intelligente et avisée, elle se transformera en coqueluche de l'aristocratie internationale… sous son faux nom. Il faut dire que, dans le New York violemment raciste des années 1900, reconnaître son origine africaine l’aurait clouée au pilori. Elle la cachera toute sa vie. L'auteure Alexandra Lapierre livre un récit édifiant de cette vie bâtie sur un mensonge absolu. Fruit d’une enquête de trois ans, son récit fourmille de détails qui, au-delà de cette existence extraordinaire, esquissent aussi la façon dont se déroulait la vie dans la haute société new yorkaise du début de XXe siècle. Dans ce milieu clinquant, comme partout ailleurs, un racisme insensé suintait partout. Très fournie, la bibliographie de fin d’ouvrage permet de poursuivre cette immersion dans la société américaine de l'époque. Si la véracité et la profondeur historiques de cette histoire inouïe sont au rendez-vous, une dimension m’a pourtant manqué : la résonance psychologique et sentimentale des principaux personnages. La mélodie du livre comprend peu de notes issues de ce registre. Par exemple, lorsque Belle tombe amoureuse de l’« homme de sa vie », vous obtiendrez fort peu de description de ce qui rend cet homme attirant à ses yeux, hormis sa culture et son intelligence. Les transports sensuels qui accompagnent habituellement une passion amoureuse semblent absents, pas même relégués. Comme si Belle abordait l’amour de façon cérébrale alors que les pages suivantes nous montreront l'incandescence sensible dont elle est capable. La gamme sensuelle et sentimentale semble également éclipsée chez les autres personnages. Dommage.
Gerstel
• Il y a 4 mois
Belle Greene d'Alexandra Lapierre Dans cette Biographie romancée, Alexandra Lapierre nous fait découvrir la bibliothécaire de la Morgan Library à New York. Elle développe au fil des pages la relation quasi fusionnelle du Big Chief et de Bull ! Qui était Belle Greene ? Dès les premières pages en 1943, on découvre le suicide de son neveu/fils adoptif Bobby. Sa fiancée lui a écrit sur son ascendance noire. En effet, Belle Greene est descendante d'esclaves noirs. Mais blanche de peau, tout comme sa mère et sa fratrie, ils ont décidé collectivement après l'abandon de leur mari et père, activiste de la cause noire, de se déclarer blancs. Ils ont pris un risque face à la loi qui interdit le "passing" même avec une seule goutte de sang noir. Nous sommes au début du XXe siècle. Belle Greener devenue Belle Da Costa Greene, va alors connaître une ascension vertigineuse, d'abord bibliothécaire à Princenton, elle va s'occuper des collections de JP Morgan un des plus gros banquiers milliardaires des USA. Entre ces deux-là une relation profonde va se créer et Belle va apporter à son patron les plus belles collections de livres et d'œuvres d'art négociées ou obtenues aux enchères. Fantasque et délurée, adulée, elle ne se laissera jamais faire ni par son boss, ni par les marchands d'art, ni par ses multiples amants, ni par sa famille. Travailleuse acharnée et passionnée, Elle mènera sa barque comme elle l'entend et grimpera tous les échelons de la haute société. Bien écrit et brillant ce livre m'a enthousiasmée. J'ai particulièrement aimé la volonté de la jeune femme, ses relations avec Big Chief Morgan, la découverte de la frénésie d'achat des milliardaires pour leur bibliothèque. J'ai été étonnée des sommes démentielles dépensées pour les livres et je me suis interrogée sur l'existence de telles envolées aux enchères à l'heure actuelle. J'ai été aussi étonnée des libertés sexuelles* de cette époque des différents protagonistes qui n'hésitent pas à tromper leurs conjoints. Certains passant de l'un à l'autre. Dans l'Amérique si puritaine cela est assez étonnant. Lu suite à la lecture de la BD Le secret de Miss Greene que je vais sûrement relire. #bellegreene #alexandralapierre #biographie
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Historique
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- EAN
- 9782266311090
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 617
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- Dimensions
- 179 x 110 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
10,70 € Poche 617 pages