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Dictionnaire amoureux de Flaubert
Alain Bouldouyre (dessins de)
Date de parution : 04/05/2023
Éditeurs :
Plon

Dictionnaire amoureux de Flaubert

Alain Bouldouyre (dessins de)
Date de parution : 04/05/2023
Loin des idées reçues et des poncifs sur Flaubert, Régis Jauffret nous invite à découvrir sa vie et son oeuvre et des aspects méconnus de sa personnalité : l'homme tonitruant et hâbleur qui se cachait derrière un des écrivains incontournables des lettres françaises.
"Depuis longtemps la postérité s’est chargée de peinturlurer Flaubert. Il est admis aujourd’hui qu’il mena toujours une vie d’ermite dans sa maison isolée de Croisset, que son père l’écrasait de... "Depuis longtemps la postérité s’est chargée de peinturlurer Flaubert. Il est admis aujourd’hui qu’il mena toujours une vie d’ermite dans sa maison isolée de Croisset, que son père l’écrasait de sa personnalité, que sa mère était possessive jusqu’à l’empêcher de se marier, de fonder une famille, bref, de quitter le... "Depuis longtemps la postérité s’est chargée de peinturlurer Flaubert. Il est admis aujourd’hui qu’il mena toujours une vie d’ermite dans sa maison isolée de Croisset, que son père l’écrasait de sa personnalité, que sa mère était possessive jusqu’à l’empêcher de se marier, de fonder une famille, bref, de quitter le nid. Nous verrons dans cet ouvrage à quel point ces poncifs sont controuvés. En outre, je me permets à plusieurs reprises d’évoquer le Flaubert tonitruant, hâbleur et par certains aspects assez grotesque qu’évoquent à l’occasion ses contemporains. Ce n’est certes pas pour l’accabler, au contraire cette facette de sa personnalité me semble presque attendrissante et fait de lui un commensale des pantins que nous sommes. Et puis, que voulez-vous, j’ai toujours préféré les humains aux dieux.
Si je fus humble dans ma tâche – sans humilité, la littérature se fane au fur et à mesure de son apparition sur le papier, l’écran, le papyrus – je n’ai pas hésité à faire preuve d’une grande familiarité envers le maître. J’ai passé près de cinq années en sa compagnie, il est devenu pour moi une sorte de camarade d’outre-tombe. Un ami que j’ai pris souvent dans mes bras, malgré son corps fumeux de fantôme et avec lequel je me suis régulièrement disputé jusqu’à la fâcherie. Néanmoins, je n’ai jamais poussé le ridicule jusqu’à me prendre pour lui car je suis assez occupé à me croire vaniteusement moi-même et à finir mon œuvre à laquelle je tiens davantage qu’à celle de notre Gustave. Je devrais m’abstenir de proférer pareil blasphème. À force de sincérité les romanciers se montrent mufles."
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EAN : 9782259310611
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 480
Format : 132 x 201 mm
EAN : 9782259310611
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 480
Format : 132 x 201 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • liberliber 06/01/2024
    C'est en « camarade » que Régis Jauffret, déjà auteur du « Dernier bain de Gustave Flaubert », a abordé la figure de celui qu'on a appelé à tort l'ermite de Croisset pour un « Dictionnaire amoureux » réjouissant. Cinq années ont été nécessaires pour rédiger les dizaines de notules destinées à « rétablir la vérité sur cet homme que la postérité s'était chargée de peinturlurer » en le présentant comme un enfant triste et peu aimé devenu un adulte austère torturé par les affres de l'écriture. La cerise sur le gâteau revient à Jean-Paul Sartre qui, dans « L'Idiot de la famille », décrit un Gustave jugé imbécile par sa famille ! Dans ce dictionnaire on (re)découvre un homme qui, malgré sa santé défaillante (épilepsie, syphilis), est joyeux et bon vivant. Portant l'amitié au-dessus de l'amour, il peut se révéler goujat avec la gent féminine. Rentier assumé, il passe la majeure partie de son temps à préparer ses prochains livres en avalant des milliers de pages, à peaufiner son style si remarquable et à entretenir une abondante correspondance dont il aurait brûlé une bonne partie lors d'un autodafé jubilatoire. Expansif, il peut agacer ses proches par ses excès et sa voix tonitruante. Comme Flau Jau aime l'exagération et les digressions personnelles. Il s'est emparé de son sujet comme un ogre qui engloutit de la chair fraîche. Forcément subjectif (on aurait aimé qu'il crée ou développe des entrées concernant ses voyages en Orient, en Bretagne, ses rapports avec la si bourgeoise ville de Rouen, son père ou encore Tourgueniev), ce dictionnaire érudit et souvent drôle, malgré quelques blagounettes pas toujours inspirées, fut un plaisir de lecture pour l'amatrice du géant normand que je suis. C'est en « camarade » que Régis Jauffret, déjà auteur du « Dernier bain de Gustave Flaubert », a abordé la figure de celui qu'on a appelé à tort l'ermite de Croisset pour un « Dictionnaire amoureux » réjouissant. Cinq années ont été nécessaires pour rédiger les dizaines de notules destinées à « rétablir la vérité sur cet homme que la postérité s'était chargée de peinturlurer » en le présentant comme un enfant triste et peu aimé devenu un adulte austère torturé par les affres de l'écriture. La cerise sur le gâteau revient à Jean-Paul Sartre qui, dans « L'Idiot de la famille », décrit un Gustave jugé imbécile par sa famille ! Dans ce dictionnaire on (re)découvre un homme qui, malgré sa santé défaillante (épilepsie, syphilis), est joyeux et bon vivant. Portant l'amitié au-dessus de l'amour, il peut se révéler goujat avec la gent féminine. Rentier assumé, il passe la majeure partie de son temps à préparer ses prochains livres en avalant des milliers de pages, à peaufiner son style si remarquable et à entretenir une abondante correspondance dont il aurait brûlé une bonne partie lors d'un autodafé jubilatoire. Expansif, il peut agacer ses proches par ses excès et sa voix tonitruante. Comme Flau Jau aime l'exagération et les digressions personnelles. Il s'est emparé de...
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  • Athenapan 01/05/2023
    Le plus marquant dans ce généreux ouvrage, est, comme le précise l'auteur lui-même, le parti pris d'évoquer et d'analyser Flaubert en parlant de lui comme de son ami. Cette touche personnelle et intime, rend l'ensemble du dictionnaire extrêmement touchant, authentique, et donne une dimension plus profonde, comme si à présent, l'auteur était plus digne, plus qualifié pour appréhender la vie de Flaubert. Le plus choquant en revanche à mes yeux, c'est que la volonté du principal intéressé n'ait pas été respectée. Flaubert avait pris l'habitude de brûler ses échanges épistolaires car il ne voulait surtout pas que ses écrits personnels puissent être lus après sa mort. L'ironie de la situation est troublante. Mais Régis Jauffret use de ces précieux documents très respectueusement et s'attelle avec bienveillance à son décryptage. Il souhaite avant tout montrer la facette la plus humble, la plus naturelle, la plus humaine possible de Flaubert. Nulle idée de "génie" ou de "dieu de la littérature" avec ses caprices et autres excentricités, souvent associées aux plus grands artistes. Jauffret préfère nous dépeindre Flaubert dans son bain, au gré de ses réflexions et de ses plus simples moments de détente, comme tout un chacun. Aucune vantardise hasardeuse ou mise en avant prétentieuse. On découvre Gustave et non plus le grand écrivain Flaubert. L'auteur nous capte dès la toute première page, car il nous raconte Flaubert comme il nous lirait un conte ou l'histoire passionnante d'un aventurier. On partage ses amourettes, ses mots doux, jusqu'à ses désirs de galipettes et autres gaudrioles. On découvre également des facettes bien peu reluisantes, voire même honteuses, qui ne le rendent évidemment que plus accessible et plus quelconque. Certaines révélations ne peuvent nous empêcher de ressentir de la déception, du dégoût. On dit qu'il ne faut surtout pas rencontrer nos idoles, ne pas apprendre à les connaître au-delà de leur talent qui nous a tant séduit, par crainte d'être affreusement déçu, voire écœuré. Monsieur Flaubert n'aura pas fait figure d'exception. Son manque de compassion à maints égards aura marqué pour beaucoup, l'idée que l'on se faisait de lui. Le plus curieux peut-être, c'est que Flaubert était sans cesse contradictoire. Ses opinions, ses dires, tout finissait par s'inverser et ses actes ne correspondaient que bien peu à ses paroles. Il semblait parfois qu'il n'était pas parvenu à se connaître lui-même. Il reste de lui qu'il était un être complexe, hanté par certaines idées, certaines pensées qui ne le quittèrent jamais. Sa famille, ses proches, ont joué tour à tour un rôle décisif tout au long de sa courte vie. Si seulement il avait vécu un siècle plus tard, nous aurions pu profiter de son talent bien plus longtemps, et lui, aurait peut-être pu exorciser ses démons et vivre plus détaché et plus serein. Régis Jauffret excelle avec cet ouvrage. Les passages où il ajoute ses pensées et ses anecdotes personnelles sont irrésistibles. J'ai lu plusieurs des Dictionnaires amoureux, et celui-ci est de loin mon favori ! Je convie tous les amoureux de Flaubert ainsi que ceux qui ne l'ont pas encore lu à dévorer ces pages. C'est drôle, touchant, surprenant et passionnant. Le plus marquant dans ce généreux ouvrage, est, comme le précise l'auteur lui-même, le parti pris d'évoquer et d'analyser Flaubert en parlant de lui comme de son ami. Cette touche personnelle et intime, rend l'ensemble du dictionnaire extrêmement touchant, authentique, et donne une dimension plus profonde, comme si à présent, l'auteur était plus digne, plus qualifié pour appréhender la vie de Flaubert. Le plus choquant en revanche à mes yeux, c'est que la volonté du principal intéressé n'ait pas été respectée. Flaubert avait pris l'habitude de brûler ses échanges épistolaires car il ne voulait surtout pas que ses écrits personnels puissent être lus après sa mort. L'ironie de la situation est troublante. Mais Régis Jauffret use de ces précieux documents très respectueusement et s'attelle avec bienveillance à son décryptage. Il souhaite avant tout montrer la facette la plus humble, la plus naturelle, la plus humaine possible de Flaubert. Nulle idée de "génie" ou de "dieu de la littérature" avec ses caprices et autres excentricités, souvent associées aux plus grands artistes. Jauffret préfère nous dépeindre Flaubert dans son bain, au gré de ses réflexions et de ses plus simples moments de détente, comme tout un chacun. Aucune vantardise hasardeuse ou mise...
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