Exterminate all the brutes : Le livre de Raoul Peck

Cet ouvrage est un outil de plus pour comprendre les génocides actuels, niés comme ceux des temps passés, ils en ont les mêmes ressorts. Du côté des oppresseurs ou de leurs victimes, nous retrouvons les mêmes protagonistes car aucune leçon n'en a été tirée.

Ce live est inclassable. On ne peut pas le définir. Pendant un voyage ethnologique dans le Sahara, un homme réfléchit (l'auteur) sur la colonisation de l'Afrique en prenant pour base le chef d'œuvre de Joseph Conrad "Au cœur des ténèbres" (le titre est une citation du livre de Conrad) et sa réflexion dérive vers les massacres génocidaires produits par l'occident. Probablement, ce voyage a-t-il eu lieu. Peut-être même que Lindqvist a profité des temps morts pour écrire. Peu importe. La forme choisie par l'auteur est envoutante et contrebalance l'atrocité du sujet. Aborder les génocides ne peut se faire de front. Les historiens qui ont le mieux réussi ont adopté un ton neutre, évitant consciencieusement le sensationnalisme. Les écrivains ont pesé chaque mot, chaque phrase. Lindqvist choisit le biais de la chronique. Et nous entraine dans ses pas. Il ne s'agit pas d'un tribunal de l'histoire. Plutôt un travail d'archéologue. Exploration de l'Afrique, colonialisme, darwinisme social, tentatives d'acculturation, déshumanisation... Tout y passe. Pour aboutir aux inéluctables massacres génocidaires. L'Occident n'a pas l'exclusivité de la violence institutionnalisée. Mais il prit plus que sa part. Pour aboutir à la Shoah. Qui parait presque inéluctable. Le résultat d'un processus pluriséculaire. De fait, l'unicité est profondément remise en question. Ce qui a du en choquer plus d'un. La dernière parole de Kurtz, dans le roman de Conrad, est "L'horreur". Cette "horreur" est encore de notre temps. Il n'est sans doute pas très prudent de considérer la Shoah comme un phénomène unique, ni de penser qu'elle soit inexplicable. Lindqvist nous met en garde contre le risque d'isoler le génocide des juifs du reste de l'histoire humaine. Son constat n'incline pas à l'optimisme. Mais il peut servir de base à la construction d'un nouvel humanisme (gardons espoir). Il est très dommage qu'un tel écrivain ait été aussi peu traduit en Français.

Après avoir vu les 4 épisodes de "EXTERMINEZ TOUTES CES BRUTES" J'ai été stupéfait de voir TOUTES les atrocités génocidaires que l'homme "blanc" a commis afin d'assoir son autorité sur le monde. À la recherche du livre afin de mieux comprendre et rentrer dans les détails j'ai dû patienter six mois avant de le trouver et enfin j'ai reçu le livre. Un livre qui sans précédent m'a fait rentrer dans le vif du sujet avec des détails de plus en plus sanglant. L'homme blanc et sa soif de pouvoir et de puissance sur les peuples indigènes complètement effacés , supprimés, éradiqués de la surface de leur sol car ils n'ont rien à y faire. En tête de liste l'Angleterre, l'Amérique, la France, la Belgique , l'Allemagne nazie qui à eux seules comptabilise une série de crimes innombrables à leur actifs. Des colonies à n'en plus finir, des tueries sanglantes les plus horribles qui paraissent inhumaines néanmoins réel. Ce que l'on retient c'est que l'impérialisme est un processus biologique nécessaire qui, selon les lois de la nature, conduit à la destruction inéluctable des races inférieures L'affaiblissement des peuples afin de pourvoir à un pouvoir économique, industriel, matériel sans foi ni loi. L'Occident est une chute pour l'humanité.

Cet essai met en lumière les liens entre le colonialisme européen, le racisme et le génocide. Lindqvist examine comment les puissances européennes ont justifié et perpétré des violences contre les peuples indigènes, les Africains et d’autres groupes marginalisés à l’époque de l’Impérialisme. Le titre du livre est tiré d’un passage du “Cœur des ténèbres” de Joseph Conrad, et Lindqvist s’en sert comme d’un miroir pour questionner les sombres réalités de la violence coloniale et son impact durable sur le monde. Il nous met face aux vérités inconfortables de l’histoire et aux héritages de l’exploitation et de l’oppression qui façonnent encore aujourd’hui notre monde. L’ouvrage est structuré de manière particulière, voyage de l’auteur dans le Sahara et voyage dans l’histoire, que j’ai parfois trouvé inconfortable, mais les données historiques sont accablantes et d’une tristesse absolue.