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Le Cri de la mouette
Collection : Vécu
Date de parution : 15/09/1994
Éditeurs :
Robert Laffont

Le Cri de la mouette

Collection : Vécu
Date de parution : 15/09/1994

J'ai poussé des cris, beaucoup de cris. Parce que je voulais m'entendre et que les sons ne me revenaient pas.
Mes appels ne voulaient rien dire pour mes parents. C'étaient, disaient-ils,...

J'ai poussé des cris, beaucoup de cris. Parce que je voulais m'entendre et que les sons ne me revenaient pas.
Mes appels ne voulaient rien dire pour mes parents. C'étaient, disaient-ils, des cris aigus d'oiseau de mer. Alors, ils m'ont surnommée la mouette.
Et la mouette criait au-dessus d'un océan de bruits...

J'ai poussé des cris, beaucoup de cris. Parce que je voulais m'entendre et que les sons ne me revenaient pas.
Mes appels ne voulaient rien dire pour mes parents. C'étaient, disaient-ils, des cris aigus d'oiseau de mer. Alors, ils m'ont surnommée la mouette.
Et la mouette criait au-dessus d'un océan de bruits qu'elle n'entendait pas, avec la sensation d'être enfermée derrière une énorme porte, qu'elle ne pouvait pas ouvrir pour se faire comprendre des autres.


Lorsque Emmanuelle a sept ans, elle découvre la langue des signes. Le monde s'ouvre enfin. Elle devient une petite fille rieuse et "bavarde".
A l'adolescence pourtant, tout bascule. Aux désarrois de son âge s'ajoute la révolte de voir nier l'identité des sourds. Emmanuelle ne peut plus concilier l'univers des entendants et le sien. Elle se referme, dérive, se perd dans des expériences chaotiques. Mais, lucide et volontaire, elle réagit et choisit de se battre : elle réussit à passer son bac, lutte pour faire reconnaître les droits de trois millions de sourds français, puis s'impose magistralement au théâtre dans Les Enfants du silence.
Le Cri de la mouette est le témoignage d'une jeune fille qui, à vingt-deux ans, a déjà connu la solitude absolue, le doute et le désespoir, mais aussi le bonheur, la solidarité et la gloire.

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EAN : 9782221076736
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 224
Format : 153 x 240 mm
EAN : 9782221076736
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 224
Format : 153 x 240 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • ClaireBibli 07/12/2022
    Emmanuelle est sourde de naissance. À 7 ans elle va pouvoir enfin s'ouvrir au monde et le comprendre grâce à la langue des signes. Quand elle était plus petite, elle était perdue , pensait qu'elle allait mourir car elle n'avait jamais vu d'adultes sourd, elle pensait que quand on est sourd on ne devient pas adulte. Emmanuelle s'appelle aussi "la Mouette" car elle criait comme une Mouette. À cette époque la langue des signes est interdite, donc à l'école ils [les sourds] avaient un enseignement oraliste , ils [les sourds] comprenaient que environ 50% de ce qu'on leur disaient et c'était une torture pour eux .
  • JulienDjeuks 24/11/2022
    Le cri d'une mouette, c'est l'image poétique de cette voix étrange qui provient d'une personne sourde (et pas tout à fait "muette") essayant difficilement de parler, plainte d'un oiseau, comme "L'Albatros" de Baudelaire, contraint à marcher maladroitement à terre, alors qu'il serait si à l'aise pour battre des ailes, au milieu d'autres mouettes. Ces petits groupes de sourds, cercles remuant de personnes faisant de grands gestes silencieux, augmentés de cris inhabituels et de rires inattendus, donnent aux passants cette impression d'inquiétante étrangeté... Une gestuelle cabalistique pour les non-initiés... Reproche récurrent d'Emmanuelle Laborit aux entendants : le manque d'efforts et de patience pour communiquer. Comme si il était hors de question de s'adapter à ces citoyens fonctionnant différemment. L'appareillage cochléaire et l'opération constituent un espoir de panacée pour limiter cette maladie terrible de ces pauvres nés-mouettes. La société préfère voir le sourd comme un handicapé, un citoyen incomplet, que de laisser une place à sa différence, que de voir la langue des sourds comme une richesse communicative et culturelle complémentaire (qui commence à émerger dans la pédagogie aux premiers âges). L'abbé de l'Épée (pionnier de la langue des signes, XVIIIe) remarquait déjà comme les enfants sourds développent une acuité visuelle impressionnante.... Le cri d'une mouette, c'est l'image poétique de cette voix étrange qui provient d'une personne sourde (et pas tout à fait "muette") essayant difficilement de parler, plainte d'un oiseau, comme "L'Albatros" de Baudelaire, contraint à marcher maladroitement à terre, alors qu'il serait si à l'aise pour battre des ailes, au milieu d'autres mouettes. Ces petits groupes de sourds, cercles remuant de personnes faisant de grands gestes silencieux, augmentés de cris inhabituels et de rires inattendus, donnent aux passants cette impression d'inquiétante étrangeté... Une gestuelle cabalistique pour les non-initiés... Reproche récurrent d'Emmanuelle Laborit aux entendants : le manque d'efforts et de patience pour communiquer. Comme si il était hors de question de s'adapter à ces citoyens fonctionnant différemment. L'appareillage cochléaire et l'opération constituent un espoir de panacée pour limiter cette maladie terrible de ces pauvres nés-mouettes. La société préfère voir le sourd comme un handicapé, un citoyen incomplet, que de laisser une place à sa différence, que de voir la langue des sourds comme une richesse communicative et culturelle complémentaire (qui commence à émerger dans la pédagogie aux premiers âges). L'abbé de l'Épée (pionnier de la langue des signes, XVIIIe) remarquait déjà comme les enfants sourds développent une acuité visuelle impressionnante. Comme Tirésias, aveugle disposant du pouvoir de divination, les enfants nés "handicapés" dans certaines sociétés sont dits bénis des dieux, disposant d'un pouvoir secret en compensation (on a retrouvé à plusieurs reprises des sépultures faisant l'objet d'honneurs particuliers). Les sourds n'ont-ils pas quelque chose des X-Men de la communication, ces mutants rejetés qui tiennent de leur non-conformité génétique des pouvoirs à la fois effrayants mais utiles qu'ils activent avec de grands gestes ? À l'école comme dans le cercle familial, domine le principe éducatif du « parle et entend » (à laquelle répond idéalement un « lève-toi et marche ! » adressé par un sourd à un pédagogue en fauteuil roulant). Si cette injonction n'est pas si absurde... [suite sur mon blog] Cette méthode oraliste s'est souvent imposée à l'exclusion de la langue des signes, interdite dans l'enseignement en France jusqu'en 1991 ! Langue obscène, langue non-civilisée, langue de singes... [suite sur mon blog] ...Il y a ainsi renversement, la langue silencieuse se révèle bien plus expressive et libératrice (directe, intense par le face à face et du regard, l'engagement du corps vers l'autre et dans l'échange...) là où la voix se fait bavardage, cloison, injonction, empêcheuse de penser ensemble...
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  • Khloey 30/09/2022
    15,5/20 [petit coup de cœur] Lorsque mon regard a croisé la couverture du livre, je me suis refusée à découvrir son contenu. L’histoire ne m'intéressait pas alors je me suis décidée à le vendre. Cependant, un jour, je me suis obligée à lire quelques pages des livres qui me faisaient le moins envie. Histoire de ne pas avoir de remords. Le cri de la mouette mouette est le seul et unique livre sur les dix entamés qui a finalement réussi à susciter mon intérêt. C’est dans l’objectif de vider ma pile à lire que j’ai pu découvrir cette petite pépite. Je ne vais pas le cacher, je ne me suis jamais intéressée aux sourds et à leur façon de vivre. Je suis transparente là-dessus et je n’ai aucune excuse. Mais, après avoir découvert ce livre, j’ai été poussée par la curiosité. Je me suis posée certaines questions, dont Emmanuelle Laborit répondait à quelques-unes aux pages suivantes sans que je lui en ai touché mot, bien évidemment. Je suis très étonnée d’avoir autant apprécié ce livre dont j’adore, littéralement, le titre. Je trouve qu’Emmanuelle Laborit a su trouver l’expression adéquate à son roman, avec une autodérision authentique, car c’est parfois une tâche « tifiti... 15,5/20 [petit coup de cœur] Lorsque mon regard a croisé la couverture du livre, je me suis refusée à découvrir son contenu. L’histoire ne m'intéressait pas alors je me suis décidée à le vendre. Cependant, un jour, je me suis obligée à lire quelques pages des livres qui me faisaient le moins envie. Histoire de ne pas avoir de remords. Le cri de la mouette mouette est le seul et unique livre sur les dix entamés qui a finalement réussi à susciter mon intérêt. C’est dans l’objectif de vider ma pile à lire que j’ai pu découvrir cette petite pépite. Je ne vais pas le cacher, je ne me suis jamais intéressée aux sourds et à leur façon de vivre. Je suis transparente là-dessus et je n’ai aucune excuse. Mais, après avoir découvert ce livre, j’ai été poussée par la curiosité. Je me suis posée certaines questions, dont Emmanuelle Laborit répondait à quelques-unes aux pages suivantes sans que je lui en ai touché mot, bien évidemment. Je suis très étonnée d’avoir autant apprécié ce livre dont j’adore, littéralement, le titre. Je trouve qu’Emmanuelle Laborit a su trouver l’expression adéquate à son roman, avec une autodérision authentique, car c’est parfois une tâche « tifiti ». Je peux dire, non affirmer, que j’ai beaucoup de souvenirs de ce livre. Je crois qu’il m’a vraiment marqué. L'auteure a su me toucher au plus profond par ses paroles qui ne devaient pourtant pas si bien retentir en moi puisque je ne sais absolument pas ce que cela fait d’être sourd. Néanmoins, pas plus tard qu’avant-hier, j’ai eu l’occasion de me mettre un tant soit peu à leur place, par le biais d’un épisode engagé de Only murders in the building. Une série pour laquelle j’ai tout de suite accrochée. Lors de cet épisode, pas de bruit, pas de paroles. Uniquement les deux premières minutes et ce, jusqu’à la fin. Je ne m’attendais pas du tout à ce que ce silence soit si pesant, si angoissant. J’étais extrêmement frustrée de ne pas pouvoir entendre les voix, comme l’impression désagréable d’être sous l'eau. Je ne cessais de bouger, je me faisais fureur pour ne pas moi-même faire du bruit afin de combler ce vide affolant. Je ne vous explique pas le soulagement que j’ai ressenti à la fin de l’épisode lorsque la musique du générique a empli mes oreilles… Comment font-ils pour passer leur vie dans ce silence alors que je n’ai même pas pu tenir un peu moins d’une demi-heure ? C’est une force, une véritable force qu’ils détiennent. Je suis admirative du parcours d’Emmanuelle Laborit. Une sourde ? Une actrice ? Un Molière ? Mais quelle ascension ! Quelle force de caractère il faut avoir pour garder cet équilibre entre le monde des sourds et des entendants. Elle concilie ces deux mondes, elle les rapproche. Néanmoins, je déplore cette fin dont le rythme s’est considérablement affolé. Je sentais presque l’euphorie dans ce que racontait l’auteure. C’est bien, mais je pense qu’elle a loupé certains éléments qui pouvaient être importants à son récit. Même si cela traduit parfaitement la vague de positivité dans laquelle elle a été engloutie, j’aurais préféré en connaître davantage sur cette aventure. Qui est maintenant cette Emmanuelle Laborit ? On connaît la petite Emmanuelle, l’adolescente, la presque adulte, mais qui est celle qui a reçu un Molière ? A-t-elle changé ? Évolué ? Certainement, et je reste un peu sur ma faim ! Après cette lecture méditative, que je conseille vivement, j’ai envie d’en apprendre davantage sur la surdité en général. J’ai réellement apprécié être spectatrice de la vie d’Emmanuelle et tenter de comprendre ce qu’elle peut ressentir, même si on ne peut pas se mettre à la place d’une personne dont un sens manque. Mais j’ai aimé sa curiosité et sa soif de connaître qu’elle m’a transmise. Elle a fait un pas vers nous et je tenterai un pas vers eux.
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  • coralie1995 07/08/2022
    Je n'avais jamais lu un livre sur ce thème ci. Que ce soit un roman ou un témoignage. Quand j'ai trouvé celui ci, je l'ai pris sans hésiter, le sujet me tentant énormément. Et ce fut une très bonne lecture. Ne connaissant pas du tout l'autrice cela ne m'a pas gêné dans ma lecture. J'ai beaucoup apprécié découvrir sa vie, de voir toutes les difficultés qu'elle a pu rencontrer dans son enfance. Ce livre date de presque 30 ans et je suppose que depuis le temps beaucoup de choses ont évoluées pour les sourds. Notamment le développement de la langue des signes. Mais il est révoltant de voir les refus de la société à vouloir les intégrer, de voir toutes ces difficultés qu'elle a du surmonter pour juste vivre dans notre société. Un témoignage bouleversant à lire si vous vous intéressez à ce sujet.
  • Commedans1livre 12/05/2022
    « Le cri de la mouette », c’est avant tout l’histoire de son auteure, Emmanuelle Laborit. L’écrivaine est née sourde. Petite, elle est envahie par le silence et par peur, se met à crier. Ses cris ressemblent à ceux des mouettes, d’où son surnom… »La mouette ». Emmanuelle ne comprend pas ce qui lui arrive. Comment font les gens qui se tournent le dos pour se comprendre ? Quelles sont ces ombres dans l’obscurité ? Va-t-elle grandir ? Mourir ? De nombreuses questions la taraudent.
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