Les Dépossédés - Édition collector : Le livre de Ursula K. Le Guin
Deux planètes se font face.
Anarres est une utopie concrète fondée sur la liberté absolue et la coopération.
Mais loin d'être un paradis, c'est un monde pauvre et dur.
Sur Urras, le capitalisme et le culte du profit règnent en maîtres. L'État centralisateur est tout-puissant, l'individualité niée.
Le Dr Shevek, éminent physicien d'Anarres, se rend en mission sur Urras au grand dam des siens.
Pourra-t-il faire partager aux habitants d'Urras la promesse dont il est porteur, celle de la liberté ?
Prix Hugo - 1975
Prix Jupiter - 1975
Prix Locus - 1975
Prix Nebula - 1974
De (auteur) : Ursula K. Le Guin
Préface de : David Meulemans
Postface de : Élisabeth Vonarburg
Traduit par : Sébastien Guillot, Henry-Luc Planchat
Expérience de lecture
Avis Babelio
Carnet_lu
• Il y a 2 semaines
J’avoue avoir eu du mal à entrer dans ce livre, mais je le trouve au final très intéressant pour la manière dont il confronte deux visions du monde. Le Guin ne prend pas parti, elle montre les bons et les mauvais côtés des deux systèmes, en particulier les paradoxes d’Anarres, qui se voulait libéré de toute oppression. Même si la réflexion est puissante, j’ai trouvé la lecture plutôt difficile : très peu d’action, beaucoup de descriptions et d’introspection. On est clairement là pour penser, pas pour vibrer. Mais malgré ça, je suis content d’avoir tenu jusqu’au bout : ce roman pousse vraiment à la réflexion sur la liberté, les structures sociales, la propriété, et la manière dont nos sociétés façonnent nos existences. Pas facile d’accès, mais intellectuellement très stimulant.
Tachan
• Il y a 4 semaines
Il y a plusieurs années, je m’étais frottée à la SF d’Ursula K. Le Guin avec La main gauche de la nuit, titre qui revenait le plus souvent dans les recommandations qu’on me faisait, mais j’étais en partie passée à côté de ma lecture. J’étais donc réticente à l’idée d’y revenir mais ma relecture de l’autrice récemment m’a donné envie d’y retourner et Les Dépossédés m’a bien plus convaincue. Les deux romans se déroulent pourtant au sein du même cycle : Le Livre de Hain, où l’autrice a regroupé les histoires de peuples sur des planètes différentes qui interagissent au sein de cultures différentes elles aussi. Chaque roman est l’occasion d’explorer celles-ci. Et là où dans La main gauche de la nuit sa plume, trop froide, ne m’avait pas plu, je n’ai pas ressenti ce défaut ici et j’ai bien plus apprécié de ce fait la description qu’elle faisait des deux sociétés qu’elle mettait en miroir. Publié en 1974 en vo soit 5 ans plus tard, on y trouve une plume plus affirmée mais des ambitions toujours aussi marquées. Les Dépossédés comme son nom l’indique met en scène deux sociétés issues de la même planète : l’une est restée et devenue capitaliste avec tous les biais que cela implique, tandis que l’autre s’est constituée en opposition sur la lune Anarres en mode anarchie utopique. Comme dans La main gauche de la nuit c’est l’arrivée sur Urras d’un habitant d’Anarres qui va mettre l’histoire en branle et nous proposer un comparatif des plus édifiants des deux sociétés avec leurs points positifs comme négatifs. J’ai beaucoup aimé cette fine analyse politique intemporelle proposée par l’autrice. Ce qu’elle dénonce du capitalisme est toujours valable, ce qu’elle pointe comme faiblesse de l’utopie anarchiste d’Anarres également. Aucun des deux modèles n’est parfait, chacun à ses points d’achoppement pouvant provoquer colère et frustrant, pouvant blesser les peuples, et aucun ne semble vraiment proposer cette utopie de liberté à laquelle les peuples peuvent aspirer. C’est donc une lecture politique philosophique très inspirée, pleine de nuances mais aussi revendicatrice où syndicalisme et révolte gronde pour dénoncer et remédier aux travers de chacune des sociétés. Là où j’avais trouvé le ton de l’autrice très froid dans la narration choisie dans La main gauche de la nuit, elle est bien plus chaude voire brûlante ici. Cependant, j’aurais le même reproche à faire : une intrigue un peu absente, plus prétexte que maillon fort de la chaîne, qui est cachée derrière l’analyse clinique de ces sociétés et c’est bien dommage. Nous suivons, dans une double narration temporelle et spatiale, le personnage de Shevek, un scientifique venu sur Urras pour pouvoir développer et diffuser sa théorie en physique qui pourrait révolutionner les communications entre leurs mondes et changer la donne entre ces peuples qui se tournent le dos au lieu de se regarder. Si l’autrice décrit très bien toutes les difficultés qu’il rencontre, sa quête n’est pas forcément des plus passionnantes et je l’ai trouvée un peu évanescente avec un beau pschitt final… Dommage. J’ai l’impression que chez Le Guin, ce sont plus les idées qui comptent que le voyage et j’aime bien avoir les deux quand même quand je le peux. Alors il y a du progrès car c’est quand même plus agréable et facile de suivre Shevek sur Anarres et Urras que Aï quand avait débarqué sur Gethen, mais cela reste frustrant de ne pas avoir un vraie bonne histoire incluant toutes ces descriptions et analyses, très fines et pertinentes en l’occurrence, qui prennent le pas sur tout à ce stade dans les publications SF de l’autrice que j’ai lues. Je reconnais et comprends un peu mieux que pour La main gauche de la nuit pourquoi Ursula K. Le Guin a reçu les prix Hugo, Nebula et Locus pour ce texte engagé, fin et à la riche portée philosophique et politique, mais je reste sur ma faim. Elle propose une SF trop centrée sur les idées et pas assez sur l’intrigue à mon goût. Cependant, ici, ce fut passionnant de découvrir ses descriptions pertinentes de deux idéaux politiques qui se font face et d’assister à la quête de la communication idéale de son héros. Je suis donc partie pour explorer plus en profondeur ce Livre de Hain et les autres sociétés qu’on y croise.
Prx
• Il y a 1 mois
Grosse claque de cette année, voire des cinq ou dix dernières années. Après avoir lu quelques classiques de science fiction, je me suis dirigé vers Ursula K. Le Guin dont je n’avais entendu que du bien. Et alors … quelle surprise. La première phrase nous met directement dans le bain en nous posant une règle fondamentale du livre. Par la suite l’histoire se déroule et on prend énormément de plaisir à la voir construire son monde. Elle a réussi à créer deux sociétés entières, deux mondes voisins et parallèles, avec le fonctionnement de leurs économies, leurs aspects sociaux, sociétaux et bien d’autres, le tout d’une manière à ce qu’on ne remette jamais rien en question. C’est un roman de SF très philosophique, et ce qui est génial c’est qu’elle arrive à nous transmettre ces concepts d’une façon totalement naturelle, au travers d’une discussion entre deux personnages ou d’une métaphore subtile. Je me suis arrêté plusieurs fois pour réfléchir et digérer ces concepts. J’ai lu la version originale en anglais, mais j’ai également entendu beaucoup de bien sur la version française. Bref, ce ne sera pas ma seule lecture, et j’ai hâte d’en lire d’autres. Je recommande vivement !
MioneChan
• Il y a 1 mois
Ce livre est le premier que je lis du cycle de Hain, et je n'ai pas été déçue ! Évidemment, la plume de l'autrice ne déçoit jamais, mais j'ai bien aimé son univers qui s'élargissait à chaque chapitre malgré le côté un peu huit clos, presque oppressant quelques fois. On a littéralement deux planètes opposées qui représentes deux visions poussées à l'extreme. J'ai beaucoup apprecié suivre Shevek dans son parcours. [masquer] Au final cela m'a énormément rappelé Candide par le caractère du personnage et sa naïveté navrante que beaucoup utilisent (même côté altruiste !). De même, cette boucle avrc le retour à la maison sans rien me l'a rappelé. Néanmoins, on voit Shevek, si intelligent, apprendre à s'adapter au mieux et à retourner la situation à son avantage, au final il gagne beaucoup d'intelligence émotionnelle, et c'était très satisfaisant. J'adore sa relation amoureuse et la communication omniprésente entre eux. [/masquer] Le livre m'a souvent semblé caricatural, mais je pense que le fait de ne pas avoir suivi l'ordre du cycle y est pour beaucoup. En tout cas c'est une très belle mise en bouche !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Fantastique & Fantasy
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- EAN
- 9782221260005
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- Collection ou Série
- Ailleurs et Demain
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 401
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- Dimensions
- 217 x 147 mm
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23,90 € Grand format 401 pages