Si c'est un homme - Nouvelle édition 2017 : Le livre de Primo Levi
" Si la géographie des bourreaux a permis l'extermination de millions d'êtres humains, il ne reste d'elle que ruines et musées. À l'opposé, la géographie du texte de Si c'est un homme ne cesse de vivre et de vivre encore, à mesure que des mains de lecteurs se saisissent du livre, et le lisent, s'en saisiront dans le futur et le liront, géographie donc ô combien vivante, innervée, nourrie, palpitante, humaine.
Humaine parce que jamais le texte ne parle d'autre chose, même en creux, que d'humanité. C'est l'humanité qui s'enfuit. C'est l'humanité que l'on malmène. C'est l'humanité que l'on broie comme un grain dans un mortier. C'est l'humanité que l'on nie. C'est l'humanité que l'on tente d'effacer, mais c'est l'humanité qui demeure. Elle demeure dans la voix de Primo Levi qui ne cède que rarement à la colère et qui fait le choix d'une description posée des faits, des actes, des lieux, des états et des sentiments.
Exempt de hargne, vide de rage et d'esprit de vengeance, le récit accueille les ombres, les silhouettes, les visages, les souffrances de ceux dont "la vie est courte mais le nombre infini'. "
Philippe Claudel
De (auteur) : Primo Levi
Traduit par : Philippe Claudel, Martine Schruoffeneger
Expérience de lecture
Avis Babelio
Livresqueivresse
• Il y a 1 semaine
Primo Levi Lire sur les camps est toujours éprouvant. J'ai lu beaucoup de romans sur la Seconde guerre mondiale. Beaucoup de romans d'auteurs qui ont voulu faire en sorte que l'on oublie pas. Des romans forts, touchants, émouvants et très bien documentés. De romans qui m'ont retournée. Souvent issus d'histoires vraies et la majorité du temps romancés. L'auteur retrouve des documents, parfois rencontre les personnes et tisse une trame narrative puis un roman qu'il offre au grand public Il se crée entre l'auteur et le protagoniste une sorte de lien presque intime où il lui raconte ses propres souvenirs. L'auteur les mets en mots, en paragraphes , en chapitres. Il reste un filtre en l'histoire et nous. Lorsqu'on lit Primo Levi, nous n'avons pas ce filtre . Ce lien presque intime se crée directement entre lui et nous. Nous avons les mots bruts de celui qui y était et qui veut que l'on oublie pas ce que lui et des milliers d'autres personnes ont subi. Il y était. Et il nous raconte comment il a lutté pour garder son humanité au milieu de toute cette horreur et cette folie. Il y était et il n'ajoute pas des péripéties ou des actions pour tenir en haleine ou susciter l'émotion du lecteur. Il raconte juste ce qu'il a vécu. Et c'est terriblement dur.
nellyes
• Il y a 1 mois
J’ai lu ce livre il y a plus d’un an et il faisait partie de mes lectures non critiquées jusqu’alors. J’aurais du le lire il y a bien plus longtemps si je n’avais pas du arrêter le lycée; c’est d’ailleurs un des nombreux classiques qsui figurait dans la Montagne à lire qu’est devenue ma “PAL”. Ce livre est tellement bien écrit qu’on a l’impression de vivre leffroi qui est décrit par l’auteur , le courant de conscience utilisé pour la narration m’a donné cette impression, ça m’a profondément dérangé, bouleversé, les détails de cette survie dans un des enfers construits par les hommes, l’un des camps de concentration et d’extermination d’Auschwitz, en l’occurrence Monowitz (l’un des camps satellites d’Auschwitz). J’avais déjà ai lu beaucoup de témoignages tout aussi déchirants (celui de Joffo qui a échappé à cette horreur, celui d’Anne Frank qui semblait consciente, en rédigeant son journal de laisser une trace...), mais là, dans ce témoignage, on a la sensation de « vivre aux côtés de l’auteur », tellement on suit les journées, la longueur de chaque journée où il faut lutter pour rester un être humain, car c’est un camp de travail, un camp d’extermination mais ce qui choque bien plus que toutes ces horreurs dont on eu conscience plus tard, c’est la déshumanisation de l’Etre qui est décrite, les conditions de vie sont effroyables, elles empêchent les déportés de garder le moindre espoir, elles brisent... Excellent témoignage. Toutefois, je ne suis pas tout à fait d’accord avec son analyse du peuple allemand, qui ne pouvait ignorer ! Certes, les gens savaient qu’il existait des camps de concentration et que des gens y mourraient, mais pour autant, c’est le peuple allemand qui a souffert en premier de la montée au pouvoir de ce suppôt de Satan, Hitler et sa clique. En effet, les premiers juifs, prosélytes, communistes, et autres opposants au régime allemand de cette terrible époque, ont dès les années 1930, été persécutés par le régime, par les SA, puis la Gestapo et les SS. Pour eux, la guerre a duré bien plus longtemps que pour les étrangers. Ce sont eux qui ont été les premiers occupants du camp de Dachau. En outre, s’il y avait, comme en France (affaire Dreyfus) des allemands antisémites, enthousiasmés par les paroles d’Hitler, et qui haïssaient bêtement les juifs, c’est en raison de la situation économique très dure (après la crise de 1929) où beaucoup d’allemands, au chômage, avaient faim. Hitler est arrivé « au bon moment » pour ces personnes. Cet autrichien peu cultivé et très orgueilleux, avait le don de galvaniser les foules. Beaucoup se sont laissé prendre à ces promesses et l’ont regretté à la fin de la guerre où l’Allemagne s’est retrouvée en ruine. Pendant toute la durée de la guerre, malheureusement, des allemands ont suivi bêtement Hitler et se sont inscrits au parti nazi. Toutefois, à part des fanatiques, tout le peuple allemand n’était pas nazi.Néanmoins, ce livre est un témoignage prenant, émouvant, comme la plupart des témoignages des rescapés des camps d’extermination. Toutefois, ce livre est écrit de manière « vivante » et se lit d’une traite, un témoignage d’autant plus émouvant que son auteur a par la suite mis fin à ses jours. Comment en effet survivre avec ces souvenirs où l’on a été déshumanisé ?Livre émouvant, prenant, à lire.
valouis68
• Il y a 1 mois
Est-il utile d'écrire une critique, alors que tant de choses ont déjà écrites et bien mieux que je ne pourrai le faire? Est-il utile d'écrire une critique, alors que mon opinion ne va pas à l'encontre de la majorité ? Peut-être pour continuer ce devoir de mémoire, ne pas oublier l'abomination qu'a été la Shoah, les camps, être conscient que l'humanité que l'on aimerait éclairée, charitable et tolérante peut-être violente, cruelle, injuste, égoïste ... Chaque fois que je lis des témoignages sur la shoah ou sur les camps plus généralement, je m'interroge sur l'aspect voyeur ou malsain que peut révéler le fait de s'intéresser à cette littérature, mais ces témoignages ont été écrits pour qu'on les lise, pour que ceux qui sont morts, ceux qui ont survécu ne soient pas oubliés, qu'il reste une trace de leur existence et de leur calvaire. Primo Lévi écrit en tant que témoin de ce qu'il a vécu, il s'agit de relater des faits, des fonctionnements, de tenter d'analyser des comportements, d'expliquer comment la survie nécessite de penser d'abord à soi, de lutter parfois contre ceux qui partagent les mêmes souffrances, tout en ne perdant pas son âme. Ce n'est pas forcément l'ouvrage le plus touchant que j'ai pu lire sur ce thème, mais j'ai aimé ce qu'il racontait, comment cela était raconté et pourquoi cela était raconté. Un indispensable pour ne jamais oublier.
KorbenDallas
• Il y a 2 mois
Un témoignage de l’horreur humaine. Un témoignage bouleversant. Un témoignage de la déshumanisation. Un témoignage pour l’histoire. Un témoignage pour que ça ne se reproduise plus. Il n’y a pas grand chose à rajouter. Si ce n’est ce passage de Primo Levi dans « Appendice » qui, je trouve, colle à l’actualité en 2025 : « Puisqu’il est difficile de distinguer les vrais prophètes des faux, méfions nous de tous les prophètes; il vaut mieux renoncer aux vérités révélées même si elles nous transportent par leur simplicité et par leur éclat, même si nous les trouvons commodes parce qu’on les a gratis. Il vaut mieux se contenter d’autres vérités plus modestes et moins enthousiasmantes, de celles que l’on conquiert laborieusement, progressivement et sans brûler les étapes, par l’étude, la discussion et le raisonnement, et qui peuvent êtres vérifiées et démontrées ».
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Romans , Roman Étranger
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- EAN
- 9782221199831
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- Collection ou Série
- Pavillons
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 324
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- Dimensions
- 216 x 138 mm
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17,00 € Grand format 324 pages