Ce qui est pour toi, la rivière ne l'emporte pas : Le livre de Viktor Lazlo

Roman chronologique, comme une confession. On découvre la vie d’une jeune esclave au XVIIIe siècle entre la Martinique et l’Europe, de la rue case-nègre à Paris et sa révolution. Un roman qui met en avant la place des femmes, leur soif de liberté, dans un style agréable, une écriture simple. On se laisse porter par ce récit.

Un roman plutôt historique se déroule 18e siècle, en Martinique pendant de l'esclavage et jusqu'à la révolution française. Le récit d’Olvidia esclave et fille d’esclave, née dans une grande plantation .Elle est née entre deux mondes, entre deux couleurs, la noire, celle de sa mère, celle de l'esclavage, la blanche, celle de son géniteur, celle des bourreaux. Sa vie bascule dans l'horreur, elle est violée par son propre père qui est aussi le maître absolu à qui on ne refuse rien. Olvidia, le jour de son accouchement, va assassiner, en légitime défense, l'homme qu'elle haïssait le plus au monde. Et c'est ce jour-là que sa vie va basculer, elle va connaître l'exil, la vie en France sous la monarchie. Elle se trouvera confrontée à la Révolution sans savoir quel est son camp, celui des nantis ou celui des défavorisés. Jusqu'au jour de la délivrance : La Convention nationale déclare que l'esclavage des Nègres, dans toutes les colonies, est aboli! Elle connait dès son plus jeune âge l'assujettissement, les ordres et la violence. Sa vie sera traversée de drames, de découvertes et d'étonnement jusqu’à parvenir enfin à assouvir son désir d'émancipation et de liberté.

Ce roman historique, qui commence en 1752, embrasse la fin du 18e siècle, de l'esclavage en Martinique jusqu'à la révolution française, sous fond d'envie d'émancipation et de liberté. Mais notre héroïne attachante, appelée « Fille » par sa mère qui ne la nommera jamais, avant d'être prénommée Olvidia par ses maîtres à l'âge de huit ans, se laisse porter par la vie et le choix d'autres qu'elle-même. Née esclave, elle connait dès son plus jeune âge l'assujettissement, les ordres et la violence. Sa vie sera semée de drames, de découvertes et d'étonnement. C'est surtout l'histoire d'une fillette, d'une femme, d'une mère, parfois d'une maîtresse (pas toujours de manière volontaire). La narration simple et fluide ne s'attarde pas dans de longs développements historiques ou politiques, mais s'arrête sur la vie personnelle et intime de l'héroïne, son destin de femme, son destin d'esclave. Il s'agit plus d'un livre détente qu'un roman historique au contexte précis et détaillé, qui atteint son objectif : passer un bon moment aux côtés d'une femme à la vie romanesque étonnante. Ce récit a été inspiré par l'oeuvre « L'abolition de l'esclavage proclamée à la Convention » de Nicolas-André Monsiau. Ce dessin représente l'annonce à Danton de l'abolition de l'esclavage à Saint-Domingue en 1793. Une vieille femme noire trône sur un fauteuil aux côtés de Danton. Et s'il s'agissait d'Olvidia ?