Cent millions d'années et un jour : Le livre de Jean-Baptiste Andrea, Alexandre Pavloff

Cent millions d’années et un jour fait partie de ces romans qui font du bien, il oscille entre le conte et la réalité et donne envie aux rêves les plus fous de se réaliser, comme celui de retrouver un dragon fossilisé dans la glace. Stan est paléontologue, il est né au début du XXe siècle, à une époque où l’on racontait encore des histoires aux enfants. Il y en a une qui ne le quittera pas. Dans la montagne se trouve un squelette immense de l’ancien temps, celui des diplodocus, des dinosaures de toute sorte. Quand le lecteur fait sa connaissance, Stanislas a une cinquante d’années, les guerres mondiales sont passées, il est temps pour lui d’engager sa guerre personnelle. 1954. Le périple tant attendu. Une équipe masculine décide de braver l’impossible pour partir à la recherche d’un rêve. On grimpe des pentes abruptes, on rigole autour d’un feu, on a peur, on peine, on se tait et on espère. En parallèle de cette quête dans l’immensité des grands espaces et du passé, la vie de Stan s’intercale. Un père brusque, une mère décédée trop tôt, un enfant solitaire et fragile qui peine à trouver sa place. C’est touchant, cela fait rêver, c’est un livre qui fait voyager et espérer, qui évoque l’amitié, l’enfance, l’importance des espoirs, la douleur devant les échecs. C’est une lecture fluide et facile qui prend soin de son personnage principal et du lecteur. Un roman « doudou », qui manie l’émotion avec doigté, qui nous fait croire à l’impossible, qui fait voyager et enchante. Le premier roman de Jean-Baptiste Andréa, Ma Reine avait immédiatement trouvé son public et ses nombreux prix littéraires. Cent millions d’années et un jour montre avec évidence que Jean-Baptiste Andréa n’était pas l’auteur d’un seul roman (et ses publications ultérieures le confirmeront).

Cent millions d’années : un vertige. Un jour : un vertige encore… Que j'aime la prose de Jean-Baptiste Andrea... Cet auteur fait danser les mots comme le charmeur son serpent. Il y a de la magie dans son écriture, comme une grâce, et quelque chose qui m’émeut profondément. Peut-être, sans doute même, ce qu’on appelle poésie… Sa façon de raconter une histoire, de la combler de rêves, de souvenirs, de beauté et de merveilleux... Sa manière si personnelle de donner la vie à tout ce qui est : la montagne, un glacier, un fossile, un ruisseau timide ou furieux, un feu de camp, et le vent qui l'agace... Chacun de ses livres est pour moi une odyssée, un matin de printemps, une symphonie, un sommet, un frisson. Cent millions d'années et un jour... de vie, de silences, d'empreintes. Qu'en reste-il si ce n'est quelques ossements et la folie d'un paléontologue qui cherche désespérément son « dragon », entrainant à sa suite trois autres vies, quelque part dans les Alpes, entre la France et l’Italie, haut, très haut, loin, très loin. Tout ça pourquoi ? Pour quoi ? Un brontosaure, un apatosaure ou un diplodocus, bref un pauvre squelette enserré dans les griffes d'un glacier, vestige d'un temps lointain où la folie des hommes n'existait pas ? Un supposé trésor enfoui dans une crevasse… Une chimère peut-être mais un rêve de gosse, celui d’une vie sans éclat, piétinée par le destin, un rêve plus fort que la montagne, plus fort que la vie elle-même. Conteur magnifique, explorateur insatiable, Jean-Baptiste Andrea excelle à sonder les âmes avec une bienveillante acuité. En compagnie de Stan, Gio, Umberto, et Peter, il nous invite à rencontrer la singularité, à croire en l’absolu, à interroger notre désir et à guérir. À chacun son dragon ou son trésor. Chacun sa grotte, sa faille, sa crevasse et sa quête... En plus d’être une aventure humaine, une histoire d'amitié lumineuse, ce livre est un superbe roman sur la montagne, sa beauté infinie, intransigeante, parfois carnassière.

C'est une lectrice qui avait emprunté cet ouvrage dans la médiathèque dans laquelle je travaille et ayant adoré "Veiller sur elle" du même auteur, lorsqu'elle me l'a ramené, je n'ai pas pu résister et je me suis dit "pourquoi pas" et qu'est-ce que j'ai bien fait ! Ici, nous découvrons l'histoire de Stan un paléontologue un peu fou qui embarque son ancien partenaire, Umberto et celui qui est devenu le sien à son tour, Peter, sur les traces d'une légende que l'on lui a racontée. Là-bas, dans les montagnes, il y aurait un "dragon" conservé intact par la nature...un dragon ou autre chose et Stan, lui y croit. Par force de persuasion il arrive à convaincre ses deux confrères de s'aventurer avec lui sur la trace de ce rêve fou. Lui y croit. Accompagnés par un guide de montage, tous les trois vont devoir survivre dans cette nature hostile lorsque les premiers flocons montreront leur bout de leur nez, apprendront à survivre, à braver les éléments pour tenter de trouver ce squelette qui, pourrait faire leur renommée à tous (enfin surtout celle de Stan - de cela, ils en sont conscients - mais tous acceptent de le suivre dans cette aventure hors du commun, cette aventure peut-être vouée à perte mais quel mal y a -t-il à y croire, à espérer et à tenter le tout pour le tout quitte à y laisser sa vie. Stan, lui, est prêt à le faire et il sait qu'il ira jusqu'au bout car, de toute façon, lui, n'a plus rien à perdre ! Un roman passionnant, avec de nombreux flash-back sur le vie de notre jeune héros, entre la déception d'un père violent, sans amour et, à l'opposé, celle d'une mère idolâtrée qui sera partie trop vite pour le jeune Stan ! Une écriture fluide, un roman extrêmement bien écrit et une histoire qui tient son lecteur en haleine jusqu'à la toute dernière page ! Une lecture que je ne peux donc que vivement vous recommander et moi, qui voulait être paléontologue étant petite, comme tous les enfants de mon âge (ou presque) après avoir vu les premiers films de "Jurassic Park" , je m'y suis vraiment crue et j'ai vécu cette aventure presque comme j'aurais aimé y être ! et si Stan m'avait demandé de l'accompagné, croyez-moi, moi aussi je n'aurais pas hésité une seule seconde !

Devenir paléontologue, c’est le rêve de Stan. Pourtant, son père, un homme violent, le refuse : pourquoi faire des études alors qu’il peut reprendre l’affaire familiale ? Stan quitte alors le foyer, bien décidé à poursuivre son rêve. Il devient paléontologue. Les années passent et à 52 ans, Stan souhaite mener la plus grande expédition de sa vie. Il y a quelques années, il a fait une rencontre qui l’a chamboulé : au pied d’un glacier, après une ascension folle, se trouverait le fossile d’un dragon. Il demande alors à son fidèle bras droit, Umberto, lui-même accompagné par Peter, un autre scientifique de l’accompagner. Peu habitués à ce genre d’expédition, ils font appel à un expert dans le domaine, Gio. Voyage pour le moins hors du commun, dont on ressort haletant. Comme toujours, l’auteur nous emmène dans des contrées et des narrations peu envisagées. C’est tout autant surprenant que fascinant. Un peu fou peut-être aussi ? Cette quête, comme pour gagne en notoriété à l’aube de sa retraite, constitue l’espoir de la vie de Stan. Il a tout misé là-dessus. Si on peine à croire au début à cette histoire à dormir debout, on finit au fil des pages par espérer, nous aussi, retrouver un dragon piégé dans la glace…