Des diables et des saints : Le livre de Jean-Baptiste Andrea, Guillaume Marquet

Jean Baptiste Andrea, l’homme que tu es. C’est mon deuxième livre de cet auteur et le ressenti est le même, tout est parfaitement construit, l’histoire, les personnages… on vit littéralement avec eux. Je pourrais pas décrire tous les sentiments que j’ai pu ressentir à la lecture mais vraiment JB tié le boss. Coup de coeur encore une fois.

Ce livre signe ma découvre de Jean-Baptiste Andrea, et quelle découverte ! Ce roman est un petit coup de cœur, et ils se font rares ! Quelques mois après, j'en garde le souvenir d'une lecture d'une sensibilité et d'une pureté incroyables, au service d'une histoire absolument terrible. Il m'a été impossible de rester hermétique à l'histoire de Joseph, de son humanité qui parfois s'envole au contact de la médiocrité et de la méchanceté, de cet espoir qui ne le quitte jamais, et de son sens de l'amitié. J'ai vibré de ses découvertes, de ses tentatives, il m'a émue aux larmes, et cette fin, non mais cette fin ! J'ai beaucoup apprécié la version audio, le comédien étant parfait dans sa narration. La plume de l'auteur est également très agréable à écouter, on se figure parfaitement les émotions des personnages, leurs sensations physiques, les paysages décrits, le froid qui peut les étreindre et l'espoir qui peut les habiter. De la beauté au service de la noirceur, voilà ce que nous propose l'auteur, et j'en suis ressortie retournée ! A lire et relire !

Les confins que l'on ne peut oublier, aux confins de soit, de ses petits camarades, en résistance, en résignation. L'histoire d'un orphelinat isolé, une prison bien tenue par des bourreaux du clergé. Une histoire d'amour pour une leçon de piano chaque samedi, un amour vache débouchant sur une tentative d'évasion suivi de rien, un oubli, une perte de vue, du chagrin et du cachot. La "Vigie" comme un clan échappatoire en refuge, un cercle des poètes disparus sans vraiment de poésie, de la traîtrise un peu, de la solidarité surtout quand il s'agit de s'échapper dans un tunnel à train côté Espagne, côté libre pour un confin prisonnier De la beauté de la phrase tendre, relater le pire du mode cruel, la déception amoureuse, son désespoir. Vive la liberté des maux crues et fluides.

Il en est de ces rares livres qui vous attrapent le cœur dès les premières lignes et dont on comprend immédiatement qu’ils vont vous bouleverser et laisser une empreinte en vous pour longtemps… Indiscutablement c’est le cas "Des diables et des saints". Parce que dans cette histoire dure et violente, les moments de tendresse ne manquent pas. On se surprend même à sourire et, parfois, à rire! Parce que Jean-Baptiste Andrea a su trouver les mots, le ton et le rythme parfaits (oui, j’ose!) pour raconter des moments aussi difficiles que marquants. La plume est en effet absolument exceptionnelle, toute en délicatesse et en pudeur et empreinte de finesse et de poésie. Elle magnifie une histoire qui pourrait finalement sembler assez banale car, malheureusement, très (et trop!) courante. Cette découverte, me concernant, de Jean-Baptiste Andrea fut donc un moment de lecture rare, un coup de cœur absolu comme on en vit peu. Absolument merveilleux!