Dalva - Edition spéciale : Le livre de Jim Harrison
Pour reprendre le contrôle de sa vie, Dalva s'installe dans le ranch familial du Nebraska et se souvient : l'amour de Duane, les deuils, l'arrachement à ce fils nouveau-né qu'elle cherche obstinément. Meurtrie mais debout, elle découvre l'histoire de sa famille liée à celle du peuple sioux et d'une Amérique violente. Chef-d'œuvre humaniste, Dalva est un hymne à la vie.
"Le roman des grands espaces : la preuve, par la littérature, que l'on est ce que l'on fait. Une invitation à la sculpture de soi."
François Busnel, L'Express
Traduit de l'anglais (États-Unis)
par Brice Matthieussent
De (auteur) : Jim Harrison
Traduit par : Brice Matthieussent
Expérience de lecture
Avis Babelio
SultanedeShatti
• Il y a 6 jours
Une chronique familiale passionnante et émouvante, à la croisée de deux civilisations : "Dalva" de Jim Harrison #128218; - #128209; "Dalva", c'est l'histoire d'une Américaine de 45 ans, qui revient vivre dans la demeure de ses ancêtres au Nebraska, après des années d'absence. C'est l'histoire de sa redécouverte des grandes plaines du Midwest, des promenades à cheval, de la rustrerie des ranchers, des animaux de ferme à protéger des coyotes, des violents orages, d'un héritage familial tout à la fois lourd, honorable et honteux, ainsi que de ses hésitations à se mettre à la recherche de ce fils qui lui fut retiré à la naissance 30 ans plus tôt. C'est aussi l'histoire de Michael, un enseignant-chercheur de l'Université de Californie, alcoolique, paillard, divorcé et fou de Dalva, bien décidé à faire toute la lumière sur les secrets de sa lignée, et notamment sur les relations de son arrière-grand-père avec les Sioux, au moment des sanglantes conquêtes de l'Ouest, du Dawes Act et du massacre de Wounded Knee. - #128173; J'ai adoré ce livre publié en 1988. Pendant plus de 500 pages, je me suis laisser transporter dans un univers que j'avais seulement entrevu jusqu'ici, à la lecture de deux des romans de Louise Erdrich (dont le très bon "La Chorale des maîtres-bouchers"). Je ne me suis pas ennuyée une seconde. J'ai aimé ces personnages imparfaits - très humains en fait - et leur rapport aux arbres, aux plantes, aux animaux, aux cours d'eau, au ciel, à la terre et aux rochers. J'ai eu honte des duperies, des massacres, des spoliations et des épidémies grâce auxquels l'armée américaine parvint à la quasi-extermination des populations indigènes et des bisons vers 1890. Au moment de le refermer, ce livre me laisse deux sentiments contradictoires : l'un de gigantesque gâchis, et l'autre de beauté du monde. - #128221; "Puis il a ajouté, en un murmure : 'Seigneur, le monde est sens dessus dessous, et je tombe dans le ciel'. Et il est mort."
Nini1412
• Il y a 1 mois
Une traversée de l'espace et du temps ... Je ne puis le cacher , la lecture de Dalva, qui démarre mon projet de découverte de la littérature américaine, n'a pas été un séduisant road trip sur une route de l'ouest à la rencontre de Jim Harrison, tel François Busnel dans son pick-up pour ses "carnets de route"... J'ai pourtant beaucoup aimé cet livre, que je considère comme magnifique et essentiel au point de lui donner une note élevée. Alors oui, j'ai dû m'accrocher pour rester au contact de ce pavé de cinq cents pages qui, s'il m'a d'abord séduite par son écriture et son sens éblouissant de la formule, n'a pas tardé à me laisser perplexe car il n'aborde pas le personnage principal comme on a l'habitude de le lire. Je n'ai pas vraiment compris cette Dalva dont le portrait morcelé m'a semblé "livré sans mode d'emploi" ne sachant comment assembler ce terrible traumatisme qui l'habite (l'enfant qu'elle a eu à quinze ans donné en adoption) , ses amours cahotiques, sa famille aux ascendants sioux , ses incessants allers/retours entre le Nebraska et la côte Pacifique ... De manière générale, certains traits des uns et des autres m'ont semblé à la limite de la caricature et j'avoue avoir été soulagée de lire ici plusieurs critiques qui soulignaient que l'analyse psychologique n'était probablement pas la qualité première ni ni la recherche de Jim Harrison. J'ai même eu à un moment l'impression que ce vieil ours se jouait du lecteur en entremêlant la trame historique de l'Amérique avec l'histoire de ses personnages, déjà bien insaisissables ! Mais voilà, c'est justement ça le livre et c'est ce qui en fait la puissance au point qu'on en sort sonné certes mais heureux de s'être laisser embarquer ... On en sort plus conscient , d'une Amérique qui n'a jamais intégré sa propre histoire pourtant bien jeune (le massacre des sioux à Wounded Knee n'a que 135 ans) a continué à se "construire" au travers des guerres du 20ème siècle auxquelles ont participé les protagonistes... Et surtout, on en sort heureux de découvrir davantage l'Amérique qui ne gesticule pas sur nos écrans de TV , qui a le souhait de respecter son patrimoine autochtone et le goût de ses grands espaces qu'elle souhaite préserver. C'est une part d'humanité et d'amour qui résiste à la folie du monde et on ne peut qu'inviter, surtout en ce moment, à lire ce livre comme il a été écrit , comme un acte de résistance ... Et peut-être aussi en commençant par la préface de Busnel qui pour être très personnelle, engage sur cette voie, justement.
Ducol
• Il y a 1 mois
Magnifique roman que DALVA, excellent auteur que Jim HARRISON. Au travers de l'histoire de DALVA et de sa famille est retracée l'annexion sans scrupules des territoires indiens autochtones. Aujourd'hui comme hier, la loi du plus fort l'emporte, et la version officielle sera toujours celle du vainqueur. Heureusement que ce roman nous rappelle le tristement célèbre "enterre mon coeur à Wouded Knee". PS dans la même tragique et cruelle réflexion, "le mage du Kremlin" est également très révélateur.
MarionJL
• Il y a 2 mois
J’ai beaucoup aimé cette lecture. C’est ma première lecture de Jim Harrison et j’ai été un peu dérouté par l’écriture, avec une narration qui est tout sauf linéaire. Ce roman nous fait découvrir la famille Northridge sur plusieurs générations, famille très aisée, enracinée dans le Nebraska par l’arrière grand-père, qui a fait fortune et a été missionnaire à la fin du XIXème siècle, pour apprendre l’agriculture et la religion aux sioux. On découvre cette période de la fin du XIXème siècle à travers les carnets de l’arrière grand-père, commenté par Michael, un universitaire névrosé, double de l’auteur. Cette partie n’est pas non plus linéaire mais on voit l’ancêtre Northridge prend petit à petit le partie des Indiens, jusqu’à faire partie du mouvement de la danse des esprits. On assiste à son impuissance à sauver ce peuple face aux maladies et aux trahisons du gouvernement américain. Le reste de la narration est racontée depuis le point de vue de Dalva, femme forte, seule et bienveillante, confrontée à beaucoup de deuils et de souffrance dans sa vie (en particuliers le deuil de son père et de son grand-père, de son enfant et de l’homme qu’elle aimait) mais qui a su trouver un équilibre qui lui convient. L’intrigue n’est ensuite pas beaucoup plus importante, les ressentis et les émotions créées par des situations étant bien ce qu’il me reste. J’ai vraiment eu l’impression d’une littérature qui permet de sublimer la souffrance, souffrance née d’une inadéquation au monde, et en particulier d’une conscience de la violence de la société : cette violence dont le paroxysme entraîne le génocide des peuples amérindiens mais qui se retrouve dans les guerres du Vietnam ou de Corée et dans l’ingérence américaine en Amérique centrale et du sud. Tous ces sujets sont pour moi en toile de fond du roman, même si assez rarement affrontés de face. Dalva et Michael (les deux narrateurs) sont tous les deux angoissés et affrontent leur mal-être de façon complètement différente : Michael, double ténébreux de l’auteur, est complètement névrosé, alcoolique et obsédé sexuel et n’ayant jamais affronté la racine de ses peurs (en particulier, il a choisi d’ignorer le sujet du génocide même s’il en est conscient intellectuellement) et s’auto-détruit au fil du roman. J’ai trouvé le personnage très pathétique et même si je l’ai peu aimé, je n’ai pu m’empêcher de ressentir de la compassion. Dalva, elle, a eu le courage d’affronter l’histoire et l’intelligence de chercher dans la nature une guérison et un apaisement qu’elle a fini par trouver. Le rapport à la nature est assez typique, agressif chez Michael qui n’arrive pas à déconstruire sa vision “civilisationnel” et maternel chez Dalva, qui s’intéresse et accepte la solitude de l’existence. J’ai beaucoup aimé ce personnage, qui traverse sa vie en essayant de trouver un équilibre, si loin des normes imposées. J’ai été marqué par l’écriture de Jim Harrison, qui sait très bien décrire les émotions qui traversent les personnages, ainsi que leurs motivations, leurs défauts, les mensonges qu’on se raconte à soi-même et les hypocrisies. Mais aussi la générosité, la force de la solitude. ça a été pour moi une lecture assez lente car l’écriture a fait naître beaucoup d’images et d’émotions. La narration non linéaire invite aussi à se perdre dans les méandres de ses souvenirs et de ses pensées. J’ai eu beaucoup de mal à écrire cette chronique car je trouve que la lecture aborde beaucoup de sujets, dans le désordre et qu’il ne reste que des ressentis fugitifs. En tout cas, cette lecture ne m’a pas laissé de marbre, elle m’a fait réfléchir et l’écriture m’a beaucoup touchée.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
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- EAN
- 9782264070173
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- Collection ou Série
- Littérature étrangère
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 512
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- Dimensions
- 178 x 110 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
8,50 € Poche 512 pages