Et avec votre esprit : Le livre de Alexis Laipsker, François Hatt

On sent que l’auteur a transposé ses propres compétences en écrivant ce thriller. Vous l’aurez compris, le poker, et plus largement les probabilités, sont plus que présents. Son personnage principal, le lieutenant Simon Vairne, est féru de mathématiques (et ce n’est pas pour me déplaire). D’autre part, les victimes sont également issues du monde scientifique, nous installant confortablement dans une sphère cartésienne. L’auteur nous happe d’emblée avec une croustillante description du premier cadavre. Je ne m’attendais pas à ces détails morbides dès les premières pages. L’enquête est plutôt sympathique, avec de beaux rebondissements. Je m’attendais à plus, à aller plus loin dans le thriller, mais c’est tout de même une belle découverte.

Que dire.....Bravo. On avance en se disant, "pas possible, ils vont trouver quelque chose, un lien ? ". Une histoire bien ficelée, et nous voilà, agréablement surpris, par ce second livre, de l'auteur. Réfléchi et bien écrit. Direction les 4 tomes du commissaire Venturi

Ce soir je voudrai vous parler de Alexis LAIPSKER, un homme croisé lors de plusieurs salons. Je vous avais déjà fais part de mon ressentit pour l’un de ses livres, qui a d’ailleurs été adapté au cinéma « Le mangeur d’âmes ». Ce soir il sera question de son tout premier roman, il s’agit de « … Et avec votre esprit ». Aucune référence ou connotation religieuse. Pour ‘esprit’ il sera plutôt question de ‘cerveau’. Désormais je comprends mieux cet auteur discret sur les salons qui regarde, plus que ce qu’il ne parle. Je n’avais pas l’info, en fait Alexis est un expert du poker, fin observateur de nos expressions corporelles dont nous ne sommes même pas conscients et qui nous trahissent. Il nous donne dans ce premier livre son tout premier coup de bluff, un coup de maitre. Dans quelques temps je vous parlerai certainement de « Les poupées », « Hurlements », « D’entre les morts » et le tout dernier « À couper le souffle » où l’on retrouve son personnage le commissaire Venturi et une autre personne ‘’Menthe à l’eau’’. Les couvertures des romans d’Alexis ont toutes une particularité : un visage sur fond blanc (sauf pour « D’entre les morts »), un visage particulier tout de même à chaque fois. Pour la couverture de ce premier roman nous avons la tête d’un homme, ce que l’on appelle un ‘’écorché’’ en sciences, de profil qui nous révèle toute son anatomie sous cutanée. De plus le fond blanc de la couverture est recouvert de formules mathématiques, à peine lisibles. Le titre, écrit en rouge, écorché lui aussi comme fendu avec la lame d’un scalpel nous donne une idée de grande violence. Vous me suivez ? Dès le premier chapitre Alexis LAIPSKER nous plonge dans le bain. Un mort. Un scientifique, prix Nobel, Georges Toussant. Plusieurs coups lui ont été porté à la tête par son agresseur dans son laboratoire de la faculté de chimie. Crâne ouvert. Violence inouïe de l’assaillant. C’est le commissaire Canelle Pourson (pas commun comme prénom) qui sera en charge de cette affaire dans un quartier strasbourgeois. Elle rejoint ses hommes sachant qu’elle doit composer avec le caractère de chacun. Tout juste trentenaire, elle doit assumer son grade en tant que ‘’jupe au milieu des braguettes’’. Cependant ses hommes semblent secoués par la scène de crime. En effet la victime, en plus d’avoir le crâne fracassé s’est fait voler son cerveau… Ce qui, il faut le reconnaitre, est peu fréquent. Un flic peut-il s’habituer à la monstruosité commise par l’être humain ? S’il répond par l’affirmative, en perdrait-il son humanité ? Aucune trace d’ADN dans le labo du professeur Toussant, juste une empreinte de pas. Mais un papier est coincé dans sa bouche. Un dessin un peu particulier qui représente trois cercles entrelacés avec des ‘L’… ou des ‘7’. Grosse énigme. Que veut dire ce message ? À plusieurs centaines de kilomètres de là nous faisons la connaissance avec Simon Vairne. Lieutenant à la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure). Grande gueule. Super flic pourtant, qui raisonne tout le temps par probabilité dans ses enquêtes (ah mes souvenirs de proba durant mes études #128521;). Pourquoi ne suis-je pas étonnée qu’Alexis, joueur redoutable de poker, ait créé un flic qui réfléchit et pose tous les éléments des enquêtes qui lui sont confiées sur des bases de probabilités ? Le tout avec un esprit d’analyse singulière, un esprit frondeur. Son caractère lui viendrait-il de son enfance ? De son passé où le poker a joué un rôle important, lui évitant d’emprunter les mauvais chemins ? ‘’Le poker est un sport de combat qui se pratique assis’’ dira l’auteur. Certains de ses collègues sont même persuadés que Simon lit dans les pensées des gens. En fait il ne fait qu’observer les personnes en déduisant des probabilités, basées sur des détails qui pouvaient passer pour insignifiants. Son commandant l’envoie à Lyon pour enquêter sur la disparition d’un autre scientifique, Jean-Edouard Haineteaux, porté disparu depuis 4 jours, le 4 janvier. Le dossier est classé ‘’Confidentiel Défense’’. À la radio il découvre la mort du professeur Toussant. Strasbourg / Lyon. Meurtre / Disparition. Le cerveau de Simon analyse… 15% de probabilité que ce soit une coïncidence. Arrivé à Lyon, un jeune dandy tout droit sorti des ‘Brigades du Tigre’ l’accueille, c’est le brigadier Emmanuel Anderssen. Voyant un agent de la DGSI dépêché sur place pour retrouver le savant le jeune brigadier comprend que c’est plus grave que prévu. Les deux flics vont démarrer l’enquête avec visite de l’appartement du disparu et toutes les recherches possibles, même au centre où ce chercheur officie. Travaillait-il sur des dossiers sensibles ? Simon continue ses probabilités, notamment sur la disparition d’un être humain pour qui il existe 5 possibilités : fugue, suicide, accident, kidnapping et meurtre. De son côté Cannelle patauge un petit peu sur le meurtre du professeur Toussant. De son côté Simon avance doucement et découvre la réapparition de monsieur Haineteaux. Amnésique cependant. Les forces de l’ordre vont échanger entre leurs affaires respectives. C’est sans compter l’appel d’une gendarme de Aix en Provence, la lieutenant Marion Mastereaux. Elle appelle Simon. Elle a suivi son affaire, et trouve des similitudes avec des affaires qu’elle suit depuis quelques semaines. Les trois groupes de flics vont aller de surprises en surprises. Allier leurs efforts. Simon avec ses probabilités. Marion avec ses dossiers qu’elle connait sur le bout des doigts. Cannelle qui ne lâche rien, jusqu’au bout. Mais est-on préparé à ce coup de poker final ?

[Cette critique concerne un livre audio.] Un scientifique sauvagement assassiné à Strasbourg, un autre qui disparaît à Lyon. Qui penserait que ces deux affaires soient liées ? Peu de monde,... à l'exception de Simon Vairne, qui se lance alors dans une enquête riche en rebondissements. J'ai trouvé ce livre plaisant ; c'est un bon polar mais pas non plus un chef-d'œuvre. On rentre facilement dans l'histoire, l'intrigue se laisse suivre sans difficulté et plusieurs indices permettent de trouver la solution si on y prête un peu attention. Cependant, l'intrigue n'est pas aussi complexe qu'il y paraît au premier abord et le motif des crimes, quand nous le découvrons, est finalement vieux comme le monde. J'ai toutefois passé un bon moment à l'écouter et je le recommande aux amateurs du genre. C'est un bon premier roman qui me donne envie de découvrir les autres romans de cet auteur.