Hannibal Lecter - Les Origines du mal : Le livre de Thomas Harris

Une écriture très agréable à lire. Les pages se tournent presque seules. Les principaux personnages sont assez compréhensibles ce qui leur donne une dimension attachante; on les comprend et on leur souhaite du bien. J’ai trouvé certains passages légèrement confus au niveau du temps qui passe mais ça ne m’a plus gêné que ça.

~ RESUME ~ C’était un petit garçon sage, supérieurement intelligent et d’une grande sensibilité artistique. Il aurait pu être savant ou peintre, comme son oncle. La guerre en a décidé autrement. Il a vu ses parents mourir sous ses yeux. Il a été capturé par des pillards, des hommes abjects au comportement de bêtes. Il a souffert de la faim et du froid. Il leur a échappé. Quant à Misha, sa petite sœur… Tout au fond de lui, quelque chose s’est brisé et une autre, terrible, s’est réveillée. Il aurait pu être savant ou peintre, alors le monde entier aurait connu son nom, pour le meilleur : Hannibal Lecter… ~AVIS~ Sur fond de récit de guerre, nous suivons une partie de l’enfance heureuse d’Hannibal, puis arrive l’innommable et plus les pages passent plus l’on découvre et comprends les fondations du terrible sérial-killeur imaginé par Thomas Harris. J’ai adoré ce livre et j’ai aimé découvrir ce personnage emblématique du « Silence des agneaux ». J’ai trouvé le livre bien fait, une promenade entre enfance, guerre, atrocité et vengeance. Ni trop long, ni trop lourd, c’est un voyage au pays de l’horreur et d’une certaine manière de la justice.

Durant sa jeunesse, le jeune Hannibal Lecter est confronté à la guerre, ce qui l'a changé à jamais... Nous connaissons tous le Lecteur jugé et condamné, mais peu de personnes connaissent l'origine du mal. Le temps d'un roman, Thomas Harris va se transformer en biographe et nous propose de retourner aux premières années de la vie du futur psychiatre Hannibal Lecter. Mélangeant l'écriture de l'horreur et celle de l'Histoire, l'auteur va nous plonger au cœur de l'Europe de l'est durant la seconde guerre mondiale et va aborder, plus particulièrement, les thématiques des criminels de guerre et du pillage. C'est bien sous la forme d'une quête que j'ai pu découvrir les causes qui ont marqué ce personnage qui me fascine tant. Comment un enfant a-t-il pu supporter toutes ces horreurs ? Quel est le prix à payer pour survivre à cela ? On se le demande bien... À travers ce roman, la plume de l'auteur va plonger son lecteur dans la période la plus sombre du XXÈME siècle tout en lui peignant une enfance des plus sombres, qui n'est rien d'autre que les prémices du personnage atypique qu'il est devenu. Je ne peux que vous le recommander !

Je fais partie de ces gens qui se demandent toujours « Mais comment on peut en arriver à faire ça?! » quand je lis un sordide fait divers (je me garde bien de chercher la réponse, je crois que j’aurais peur). C’est ce que Thomas Harris entreprend de nous expliquer en nous dévoilant l’enfance du plus célèbre des gastronomes cannibales fictifs: Hannibal Lecter. On découvre un enfant très précoce et aimé par sa famille aisée lituanienne, un enfant plus que prometteur et aimant par-dessus tout sa petite sœur. Puis vinrent les horreurs de la guerre et les choses innommables qui vont avec (d’ailleurs, n’espère pas un cours d’histoire: c’est très caricatural quand ce n’est pas carrément erroné, mais ce n’est pas le sujet du livre). A treize ans, Hannibal en sort orphelin avec une marque de chaînes au cou, une amnésie traumatique sur ce qui est arrivé à sa sœur chérie … et une violence sanguinaire envers tout être malveillant. Pris sous l’aile de sa tante japonaise dont il est uni par un amour platonique et idolâtre, c’est à Paris qu’il vit son adolescence, jeune étudiant en médecine baigné de culture et prêt à tout pour se rappeler et se venger. J’ai beaucoup aimé suivre ce pas à pas de « comment se révèle un monstre », comme si le terrible Hannibal Lecter m’était apparu recroquevillé en ombre chinoise et que petit à petit il se dépliait jusqu’à se tenir debout face à moi en pleine lumière. Lorsque j’ai découvert "Le silence des agneaux" il y a fort longtemps, ce personnage m’avait intriguée: dans mon imaginaire, le méchant était forcément bête, bestial, violent; il était mon premier méchant raffiné, cultivé, esthète, posé. Là où les autres tranchent des têtes grossièrement à la hache, lui les dissèque avec soin au scalpel. Justement, d’aucuns qui projettent beaucoup sur Hannibal Lecter regretteront que l’auteur n’ait pas opté pour la surenchère d’hémoglobine, ni sur le Mal ancré dès la racine dans le corps d’un enfant (Hannibal avait bien un aïeul du même nom pas très sympathique il y a 500 ans de ça, mais l’idée de la petite graine maléfique transmise s’arrête là). Thomas Harris lui aussi fait dans le contemplatif raffiné et la nuance, peut-être même parfois jusqu’à l’ennuyeux, les moments de tension et de tuerie ne couvrant que quelques pages par-ci par-là. Ça peut en décevoir certains, moi pas du tout.