Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne : Le livre de Jérôme Leroy

L’auteur, Jérôme Leroy a des thèmes de prédilections très marqués : le consumérisme, la déshumanisation et l’individualisme, les extrémismes politiques, la disparition de la société, les crises écologiques et sociales. Je crois que du coup, il coche toutes ces cases avec ce roman plutôt passionnant. Nous sommes immergés dans une dystopie futuriste. Ada Veen, une jeune fille de 17 ans a été élevée dans une société où la violence est bannie, mais où la peine de mort vient d’être réintroduite par référendum. Pour l’appliquer, c’est un citoyen, tiré au sort, qui doit exécuter la sentence. Or, c’est Ada qui a été choisie. Du coup, elle se retrouve en conflit avec ses propres convictions. Elle prend alors conscience qu’elle a été conditionnée dès sa jeunesse et se voit acculée à fuir dans une république libertaire : le Portugal. Jérôme Leroy a cette capacité à créer un univers complexe, tout en abordant des thèmes politiques et sociaux pertinents. Ce roman est finalement une mise en garde contre des dérives idéologiques et un militantisme qui pourrait se révéler aliénant. C’est comme beaucoup de dystopie, une critique incisive de notre société contemporaine à travers le prisme de la science fiction.

En 2069, Ada est fière d'appartenir à la Fédération Européenne. En tant que Pionnière, elle participe même à l'application stricte des principes écologistes de cette société et a voté en faveur du rétablissement de la peine de mort. Oui, mais voilà, un jour c'est elle qui est tirée au sort pour servir de bourrelle. Or, attenter à une vie est inconcevable et elle décide de fuir avec celui qu'elle aime, abandonnant sa mère et ses illusions. Deuxième roman de Jérôme Leroy que je lis et deuxième récit que j'apprécie énormément. J'y ai retrouvé ce que j'avais adoré dans Vivonne : poésie et réflexions politiques poussées au sujet de l'extrémisme. J'aime ces héroïnes et héros qui choisissent la Douceur envers et contre tout, malgré les sacrifices, malgré la perte du confort. Un très beau livre YA à mettre entre les mains de celles et ceux qui feront le monde de 2069.

Le monde s'est effondré avant de renaître de ses cendres. Aujourd'hui, les États européens sont fédérés. Un grand mur sépare les villes propres et écologiques du monde du dehors dans lequel se battent à armes égales pauvretés et violence. Ada Veen est du bon côté. Vraiment ? Un jour, elle est désigné pour procéder à l'exécution d'un condamné à mort. Incapable d'accepter de prendre la vie à un être humain, elle souhaite refuser. Or, l'Alliance du Vivant n'aime pas ceux qui ne respecte pas la loi. De plus, sa propre mère est un haut placé du gouvernement... Ava va apprendre que la liberté à un prix. Univers très intéressant avec une dualité loin d'un manichéisme attendu, j'ai beaucoup aimé cet univers et la vision du futur à court terme de l'auteur m'a semblé pertinente. Des personnages bien construits et une poésie incessante qui poursuit nos héros dans un monde autoritaire et violent reflet des dérives d'une société. Le style est fluide. Quelque peu déçu par certains passages qui n'apportent rien, notamment au niveau sexuel... Une belle découverte, une histoire solide et un peu de poésie ! C'est carré !

Encore un très bon roman d'anticipation de Jérôme Leroy, que j'avais découvert avec Lou après tout. Un roman qui nous propulse dans 45 ans, dans une société tellement réaliste qu'elle en est glaçante. Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne, c'est celle d'Ada Veen, une Pionnière, une adolescente, fille de la Vice-présidente, qui croit fermement en la politique mise en place après le désastre qui a frappé le monde, la Décennie Terrible qui a vu les civilisationss'effondrer. Jusqu'au jour où elle est sélectionnée pour tuer une personne, selon les nouvelles règles de justice votées. Là, son monde s'écroule. Elle ne veut pas donner la mort, elle qui croit plus que tout en la vie. Heureusement, si sa mère ne l'aide pas, d'autres personnes sont là.. comme Jason, son meilleur ami, son confident, son grand amour. *** Jérôme Leroy sait à merveille distiller les petits détails qui rendent ses histoires et son univers crédible. Il réussit ici à mettre en place un système dans lequel un tiers de privilégiés vivent en paix, tandis que les autres doivent se contenter de survivre dans le Dehors. Cela rejoint un peu certaines idées esquissées dans Lou après tout. L'égoïsme de quelques-uns, la misère pour les autres. Il pointe du doigt les dérives d'un système qui devient totalitaire et arbitraire, et en parallèle fait l'éloge de la liberté, de la douceur de vivre (la Doçura), et de la poésie. C'est donc un texte éminemment politique que l'auteur nous propose, entre dérives sectaires, arrivisme, entêtement égoïste, mais aussi lutte pour l'égalité et la liberté. Un texte passionnant et angoissant car ce qu'il nous dépeint pourrait tout à fait survenir. Un texte que j'ai apprécié aussi pour cette idée de fraternité, cette mise en valeur du vivre-ensemble et de la solidarité, accompagné d'un éloge de la poésie. Une très belle découverte !