Fêlures bleues : Le livre de Jérôme Leroy

Tristan, le narrateur, est un adulte qui nous raconte son enfance et son adolescence sur Terre entre 2062 et 2072. Dans une ambiance de fin du monde (et l’on sait dès le départ qu’elle arrivera), sur une Terre ravagée et devenue presque invivable, les humains tentent de survivre. Une dictature est en place, divisant la population entre les privilégiés - comme Tristan et sa famille - et les autres, ceux du Dehors, parqués derrière de hauts murs blindés et sujets aux pires exactions. Souffrant d’éco-anxiété, rêveur et un peu différent, le jeune garçon de sept ans se découvre un amour fusionnel et réciproque pour Anna, petite fille qui arrive dans sa classe après avoir perdu sa famille dans un tsunami qui a rayé de la carte tout le Sud de la France. Ce sentiment fort leur permet d’adoucir un quotidien marqué par les catastrophes climatiques. Lorsque Nuage, une jeune fille sauvée du Dehors par la tante d’Anna (résistante active à la dictature) rejoint leur duo à l’adolescence, une prise de conscience politique s’opère et les contraint à agir. Quelques années plus tard, la trouble menace d’une expérience scientifique secrète et dangereuse devient réalité et mène à la Catastrophe ultime : des fêlures apparaissent dans le ciel et rendent les différentes dimensions temporelles perméables. Tristan et Anna sont séparés… Malgré les qualités indéniables de cette dystopie, je n’ai pas réussi à me plonger totalement dans le récit. M’ont manqué un style d’écriture plus affirmé et peut-être plus poétique, métaphorique (cela m’aurait semblé très bien coller avec le combo amour/science-fiction), et une intrigue amoureuse plus profonde et davantage exploitée (surtout dans la seconde partie du roman). D’autre part – mais cette émotion est toute personnelle – j’ai été frustrée par la si petite part donnée au monde parallèle dans lequel Tristan entre : j’aurais aimé que cette partie soit beaucoup plus développée. Par ailleurs, je me suis tout de même beaucoup attachée au personnage de Nuage que j’ai trouvé très intéressant, très fort et émouvant, très humain. Par contre, j’aurais apprécié que celui d’Adélaïde soit plus développé. Anna, quant à elle, m’a paru presque transparente, comme si elle n’existait que comme faire-valoir au personnage de Tristan, peut-être parce qu’on ne la découvre qu’à travers le regard de celui-ci. Étonnamment, Tristan m’a donné l'impression d'être paumé du début à la fin, subissant les aléas, ballotté par les événements; cela m’a procuré une sensation très bizarre et peu habituelle… Par contre, les personnages secondaires m’ont plu, particulièrement la maîtresse Agnès Karla et les grand-parents de Tristan, pleins de sollicitude et de bienveillance. En conclusion, je ne regrette pas du tout la lecture de ce roman, mais je laisserai les lecteurs se forger leur propre opinion.

Fêlures bleues de Jérôme Leroy Jérôme Leroy est né en 1964 à Rouen auteur de nombreux romans il a reçu de plusieurs prix 2062 Tristan le narrateur se souvient de sa rencontre avec Anna, une réfugiée climatique du sud. Ils avaient 6 ans. Ces deux-là se sont trouvés. Ils ne se quitteront plus jusqu'à la catastrophe de mars 2072. Après un prologue qui ne laisse aucun doute sur la catastrophe et ses conséquences, Les deux premières parties sont un retour en arrière. Comment Anna et Tristan ont fait connaissance. Leur qualité humaine qui les distingue. La vie avec les aléas du climat. L'omniprésence des militaires. Les contrôles. Les rationnements. La résistance. Les gens du dehors (ceux qui vivent d'expédients car ce sont les laissés pour compte d'une société egocentrique en dérive). Et malgré tout une certaine forme de bonheur où la relation des deux enfants va s'épanouir jusqu'à se transformer en relation amoureuse intense et sincère. Personne n'est totalement naïf et les angoisses des enfants sont soignés à coup de psychotiques. La rencontre avec une fille du dehors, Nuage, va faire évoluer le couple et les armer pour le futur funeste qui s'annonce et qui est développé dans une troisième partie. Si le livre m'a paru assez long au départ, je me suis, au fur et à mesure, senti accrochée par cette histoire bien écrite et inventive aussi bien dans la description d'un futur plausible de notre société soumise aux aléas climatiques et aux contrôles d'un pouvoir de plus en plus autoritaire et policier, que dans un futur apocalyptique. On a le temps de s'attacher aux personnages et je me suis même dit que cela pourrait faire un merveilleux scénario de film. Des passages restent poétiques car les enfants restent des enfants et les adultes les préservent. C'est un bouleversant roman sur notre avenir mais qui n'est pas sans laisser un certain espoir. L'angoisse du propos, pas si imaginaire que çà, hélas, suggère de ne le proposer qu'à partir de 14/15 ans. Il plaira aussi aux adultes et les habitants de Lille et de la côte du Nord apprécieront ou pas le clin d'œil sur le futur de leur région. Catastrophe. Urgence climatique. Romance. Futur. Réfugiés climatiques. Amour. Anticipation #feluresbleues #jeromeleroy #roman #cbpt #prixlivrentete #bibliothequepourtous

Fêlures bleues Un roman de science-fiction puissant pour les grands ados mais pas que. Une lecture qui résonne au plus près des préoccupations sur le dérèglement climatique actuel. Magistral et optimiste au final. #10084;#65039;#10084;#65039;#10084;#65039;#10084;#65039;#10084;#65039; Tout commence le 12 mars 2072, deux jours avant la Catastrophe résultat de la mise en action de l’Expérience. En fait tout a commencé bien avant, parce que l’Amérique du Nord connait depuis 2067 le Grand Eté : un ciel invariablement bleu avec 35° de température en moyenne. Une grande partie de la population mondiale s’est déjà réfugiée dans les villes. La Louisiane est sous l’eau depuis longtemps et la Nouvelle-Orléans n’est plus visitée que par les plongeurs. Le dérèglement climatique et ce qui avait été annoncé par les spécialistes du climat, véritables Cassandre pendant trop longtemps s’est produit. Alors depuis, les gouvernements et les savants du monde entier tentent de trouver une solution même si elle risque d’être presque pire que le mal tant les conséquences sont aléatoires. Le professeur Stephen Starkey rencontre Sam Millar ce jour là rescapé d’un accident de bus provoqué par l’ouverture de la première fêlure. C’est ce qu’à pu décrire l’historienne Salima Delrio à partir d’archives et de sources éparses. En 2060, Tristant l’un des principaux héros du roman est un adolescent qui tente de fuir la réalité du monde, de sa ville au nord de la France Lille. Il est victime du SE2A (syndrome d’éco-anxiété aigu). En CE1, il va faire la rencontre d’Anna, son âme soeur rescapée de la catastrophe qui a touché le sud de la France avec un tsunami qui a tout emporté quasiment jusqu’à Lyon lors de la Grande Tempête de 2054. Ce sont les voix mêlées de ces deux enfants, devenus adolescents puis jeunes adultes qui nous entraînent dans ce monde devenu fou, ou plus rien ou presque n’est contrôlable, avec des pays en guerre, des gouvernants qui continuent à mal gérer la situation, des phases de crispations voir de menaces sur la démocratie (Milices Evangéliques des Etats du sud des Etats-Unis que doit gérer la jeune présidente Obama ; démocraties européennes de plus en plus contrôlées, policières) , l’apparition de groupes de résistances : les Bonobos Effondrés… ; les épidémies qui frappent les humains comme les animaux : la fièvre de Pékin ; la Leucémie féline qui a tué la totalité des chats de la planète en 2040… Et puis il y a le monde du dedans, celui des héros, encore à peu près vivable et celui du dehors, de ces migrants rejetés au limites des espaces encore civilisés dans lesquels le pire risque de se produire avec des groupes de trafiquants d’organe, les Viandards. C’est de ce dehors qu’un jour par miracle que Nuage qui leur échappe va pouvoir intégrer le monde d’Anna et de Tristant et devenir leur inséparable amie. Lorsque l’Expérience se met en action, des Fêlures bleues apparaissent ouvrant des failles temporelles qui aspirent tout et surtout recrachent des animaux, des choses, des hommes d’autres périodes. L’objectif était d’être capable de remonter le temps et d’inverser la catastrophe en cours probablement, elle va accélérer la fin de ce monde. Dans certains régions des hordes de dinosaures ont surgit, dans d’autres ce sont des guerriers samouraïs du XIXème siècle qu’il faudra aux soldats restants du XXI7me siècle des semaines pour les anéantir. Partout la même situation, partout la panique, la guerre, la terreur et puis un jour Tristan décide de partir à la recherche d’Anna et va trouver une réponse à ses angoisses et à ses cauchemars et nous dire que dans ce monde apocalyptique peut-être une solution et un avenir existent. Ce roman est une claque, puissant, il avance en nous dévoilant peu à peu l’aventure en cours et ce qui s’est passé avant. Les personnages se dévoilent, finissent ou commencent leur vie, les certitudes les mieux ancrées vacillent et de ce monde qui ressemble étrangement en échos à ce que le notre parfois et déjà en terme de catastrophes climatiques (inondations…) surgit malgré tout l’espoir et la possibilité d’un ailleurs. Un roman puissant, de la science-fiction efficace intelligente et très bien construite qui alerte aussi au-delà de l’histoire qu’il construit sur les dangers non seulement des dégradations climatiques et de leurs conséquences, mais aussi sur ceux en conséquences sur nos vies, nos démocraties, notre quotidien et le confort de notre civilisation. Un très bon moment de lecture à ne surtout pas manquer.

Après avoir beaucoup aimé La fille qui ne voulait tuer personne, j’avais hâte de découvrir ce nouveau roman de Jérôme Leroy. On y retrouve les mêmes thématiques : une dystopie, l’écologie, de l’amour et surtout de la poésie. Le roman s’ouvre en 2074 sur une scène cataclysmique avec les fêlures bleues du titre qui s’ouvrent dans le ciel. Mais le reste du roman raconte les années qui précèdent cette catastrophe. Tristan est un petit garçon comme les autres ou presque, dans un monde qui ressemble très fortement au nôtre à la différence près que tout ce qui ne va pas trop maintenant y est exacerbé (catastrophes climatiques, dépendance à internet, état policier, séparation entre les riches et les pauvres, etc). Nuage, une petite fille qui vient du Dehors, lui fait prendre conscience à lui et Anna, son amoureuse pour la vie, à quel point ils sont privilégiés. J’ai adoré cette première partie même si je l’ai trouvé terrifiante car bien trop réaliste. Ça m’a mis un petit coup quand j’ai réalisé que Tristan pourrait être le petit fils de mes enfants. Tout cela est bien trop près mais semble tellement plausible vu comment part le monde. Le dernier tiers comporte plus d’action puisque il raconte la survie après les fêlures. J’ai beaucoup aimé ce roman même s’il va me hanter encore un petit moment je pense.