Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne : Le livre de Jérôme Leroy
Après la Décennie terrible 2033-2043, qui a vu la population mondiale se réduire de moitié, chaque État a édicté ses propres règles. La nouvelle Fédération européenne a fait le choix de la sagesse : sobriété écologique totale, égalité de toutes et tous, bannissement de la violence.
2069, Rouen, capitale de l'État français. Ada Veen, 17 ans, a été éduquée dans ce système qu'elle vénère. Jusqu'à ce que la population vote par référendum le rétablissement de la peine de mort. À chaque exécution, c'est un citoyen tiré au sort qui sera chargé de cette funeste mission. Lorsque son nom est pioché parmi des millions, Ada décide de ne pas obéir, entraînant avec elle le garçon qu'elle aime.
" Récit brillant, intelligent, et hautement politique. "
Just A Word
" Coup de coeur pour ce roman d'anticipation glaçant de réalisme ! "
Anaïs – Librairie Mollat (Bordeaux)
" Jérôme Leroy continue de tisser des futurs très imparfaits où scintille cependant un espoir, comme autant de garde-fous pour la génération actuelle. "
Yozone
Cet ouvrage a reçu le Grand Prix de l'Imaginaire Jeunesse
De (auteur) : Jérôme Leroy
Expérience de lecture
Avis des libraires
Avis Babelio
audelagandre
• Il y a 1 an
Dans «#8201;Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne#8201;» de Jérôme Leroy, nous sommes en octobre 2069 à Rouen, capitale de l’état français. Ava Veen, 17 ans, est née bien après la Décennie Terrible de 2033-2043 durant laquelle la moitié de la population a été décimée. Élevée selon de nouveaux préceptes, elle ne connaît rien du monde d’avant et s’est toujours pliée à l’éducation donnée par sa mère, la redoutable Clara Veen, conseillère du gouvernement de l’état français, dont les ambitions politiques sont sans limites. Les différents pays se sont peu à peu effacés pour se rassembler autour d’une appellation commune, la Fédération Européenne. Dans l’ancienne «#8201;France#8201;», Vigdis Mendoza a rédigé un manifeste afin de mobiliser les habitants autour de l’Alliance du Vivant. La présidente Agnès Coeur est à la tête du pouvoir et tente d’organiser la vie de la cité, entre ceux du dedans et ceux du dehors, car une toute petite partie de la population vit à l’abri «#8201;dans une frontière qui ne disait pas son nom, constituée par des murs avec des miradors ou des kilomètres de barbelés longés par des patrouilles.#8201;» Une société utopique basée sur un fonctionnement à deux vitesses, où la majorité a été abaissée à 16 ans et où les grandes décisions se prennent par référendum. En 2068, certaines associations ont milité pour un rétablissement de la peine de mort. À trente-cinq millions de signatures, le gouvernement est obligé de procéder à un référendum : le Référendum d’Initiative Populaire. Contre toute attente, y compris celle de la Présidente qui n’a pas pris parti sur le sujet, le rétablissement est voté à 82,5 %. Jusqu’au-boutiste, elle a quand même précisé que «#8201;puisque la sentence est rendue au nom du peuple européen, il est normal que ce soit le peuple européen qui se charge de son application. D’où le tirage au sort, la loterie monstrueuse pour désigner, au hasard, un bourreau.#8201;» Ainsi, lorsqu’une personne est condamnée à mort par un jury populaire, c’est ce même jury qui oblige de fait que le bourreau soit tiré au sort parmi la population. C’est précisément ce qui arrive à Ava Deen dans «#8201;Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne#8201;». Ava est une Pionnière, une militante du régime en place. «#8201;Tout pour la Fédération, la Fédération avant tout#8201;!#8201;» Abreuvée depuis sa tendre enfance par les préceptes enseignés par sa mère et la société, convaincue depuis toujours du bien-fondé des idées mises en place par le régime, Ava se retrouve assommée par les résultats de la loterie. Lorsque son nom apparaît, elle fait le douloureux constat de la différence entre la théorie et la pratique. Entre dire que l’on est pour exécuter un homme et l’exécuter soi-même, il y a un monde. Sauf que… personne ne peut se soustraire à la loi des hommes, pas même elle, fille de… Aidée par Jason Leurtillois, son ami de toujours, il n’y a plus qu’une seule solution : fuir. Fuir pour se soustraire à son «#8201;Devoir de citoyenne#8201;». Mais fuir où#8201;? Il faut déjà sortir de l’enclave pour aller vers le «#8201;Dehors#8201;» et ce n’est pas chose aisée. Peut-être que se rendre au Portugal, une république libertaire est la meilleure solution… Dans «#8201;Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne#8201;», Ava va prendre conscience du monde qui l’entoure et du prix de la Liberté. Jérôme Leroy construit un monde utopique en se basant sur notre société actuelle, ses challenges et ses problématiques pour mieux en montrer les dérives possibles. Si «#8201;Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne#8201;» s’articule autour de l’idée du rétablissement de la peine de mort (comme la prônent certains partis d’extrême en 2024), il place son héroïne dans une situation de potentiel bourreau afin de faire réfléchir son lecteur. «#8201;C’est bien beau d’être pour la peine de mort, mais si on vous dit que vous allez tuer vous-même celui que vous avez condamné, c’est autre chose.#8201;» Au-delà du roman choral avec alternance des voix, il prend le parti d’y insérer des chapitres en italique qui démontrent la difficulté d’appliquer la loi en vigueur. Se succèdent alors les témoignages de ceux qui se sont retrouvés dans la même situation qu’Ava, qui ont accepté ou pas, le destin qui était le leur. D’autres personnages y font également leur apparition pour étayer son propos comme un procureur, un autre bourreau désigné, un directeur de prison et même Agnès Coeur, Présidente de la fédération européenne. Même pour elle, il est fascinant de constater les leçons qu’elle a tiré de ses différents mandats et à quel point ce qu’elle avait imaginé pour ce nouveau monde est différent de la réalité. L’épuisement des ressources naturelles les a tous obligés à prendre des décisions par ordre de priorité, «#8201;Déjà, s’occuper de ceux qui étaient du bon côté du mur, permettre l’égalité, la sobriété, inventer une société sans hiérarchie, modeste, qui ne reproduirait plus jamais les horreurs du passé.#8201;» Après de nombreuses années au pouvoir, force est de constater que la société est loin d’être parfaite, et qu’elle «#8201;menace même de sombrer dans la dictature.#8201;» À sa façon, Agnès Coeur est aussi une «#8201;fille qui ne voulait tuer personne#8201;», très loin de l’image de «#8201;Big Sister#8201;» qu’on veut bien lui attribuer (cf: Big Brother, 1984 de Georges Orwell)… Alors, pour s’évader de ses problèmes du quotidien, Agnès lit. Elle, l’ancienne des Bonobos effondrés, groupe écologiste militant, trouve refuge dans la poésie. La poésie a historiquement servi de moyen de résistance contre l’oppression et la tyrannie en offrant une voix aux «#8201;marginalisés#8201;» qui défiaient les structures du pouvoir. Elle nourrit la résilience personnelle et collective pour faire don d’espoir et de consolation en temps de crise. Oui, Agnès Coeur aime la poésie qui lui permet de mettre en mots des émotions complexes et profondes. «#8201;Les illusions tombent l’une après l’autre, comme les écorces d’un fruit, et le fruit, c’est l’expérience. Sa saveur est amère.#8201;» Gérard de Nerval «#8201;Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne#8201;» est le récit d’une jeune fille qui apprend à dire NON, malgré sa naissance, malgré l’idéologie dans laquelle elle a baigné et qu’elle croyait être raisonnable. Elle fait l’apprentissage, douloureux, du libre arbitre et de la liberté. Penser différemment, mais aussi remettre en cause l’ordre établi. Mais, ne vous y trompez pas, sous couvert d’une fiction dystopique, Jérôme Leroy analyse notre présent, et prend le pouls de notre société actuelle. Énormément de sujets contemporains y sont abordés qui permettent aux lecteurs de tous âges d’y trouver leur compte. «#8201;Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne#8201;» est un récit brillant, perspicace et ingénieux où notre futur en dit autant que notre présent. Une réussite#8201;! Ce roman a eu le prix du Grand Prix de l’imaginaire 2024, catégorie Roman Jeunesse Francophone.
Bland26
• Il y a 1 an
Il s'agit d'une dystopie qui se passe en France, majoritairement à Rouen, mais dont l'action secondaire et politique se déroule en Europe. Ça se passe en 2069, donc loin tout en étant proche de notre époque (#x1f92f). C'est-à-dire que la société de 2069 possède quelques points communs avec notre politique actuelle. De plus, certains soucis sociétaux - inégalités, ségrégation entre les personnes du Dehors (en désaccord avec le pouvoir en place), et ceux de la Fédération (parfois trop fanatiques), population trop nombreuse… - peuvent être mis en parallèle avec notre société de 2023. Le petit plus de ce roman c'est le vote par référendum de la population pour le rétablissement de la peine de mort qui, pour chaque exécution, donnera lieu à un tirage au sort parmi les citoyens afin de déterminer qui sera choisi pour accomplir cet acte (médiatisé bien-sûr). Tout tournera autour de ça. Et ça laisse des marques parce qu'on alterne les points de vue des exécutants directs (citoyens) et indirects (politiques), des deux principaux personnages (Ada et Jason) et on se questionne, on se met à la place de chacun en approuvant ou non leurs choix et pensées. C'est un livre déroutant, frustrant, addictif car on veut savoir comment cela se termine (et si ça se termine). C'est politique, c'est poétique, c'est dérangeant, c'est plein d'amour et de questionnements. En bref, c'est vraiment bien écrit ! Merci pour ce roman, qui, même s'il est destiné à un public jeune adulte, mériterait d'être lu par tout un chacun.
Valentine62
• Il y a 1 an
Jérôme Leroy, en contant l' "Histoire de la fille qui ne voulait tuer personne" plonge le lecteur dans une dystopie qui ne me semble pas toujours si éloignée de notre monde actuel ! Peine de mort, amour, attrait du pouvoir, totalitarisme, conscience, résistance, poésie, éducation, carrière, écologie, liberté sont les thèmes abordés dans ce roman, qui sait parfaitement les faire parler les uns avec les autres, dans une langue agréable à lire, et dans une intrigue qui tient en haleine. Un roman à destination des adolescents, qui est à leur portée, devrait leur plaire et les amener à réfléchir.
cagouille75
• Il y a 1 an
Syros propose des titres formidables.. C'est ce que je me dis à chaque fois lorsque je consulte le catalogue des parutions. Je me suis laissée séduire par la 4e de couverture de celui-ci. Une très belle découverte, un personnage central, Ada pleine de fougue, de rêves et de détermination. Une lecture dont je vais me rappeler longtemps. Venez, je vous raconte de quoi ça parle.. La décennie terrible s'est déroulée de 2033 à 2043, voyant la population mondiale se réduire de moitié et les différents états se reconstruire selon leurs propres règles. La nouvelle Fédération européenne a opté pour la sagesse et la sobriété : une écologie généralisée, l'égalité de tous les citoyens et une violence bannie à jamais. Ada Veen, jeune femme de 17 ans a été façonnée par ce système et y adhère de tout son être. Mais quand ses idéaux sont soudain confrontés à la dure réalité, le choc frontal pourrait s'avérer brutal. En effet, la population décide de rétablir via referendum la peine de mort, pour l'exemple et pour dissuader les citoyens d'y avoir recours. Pour appliquer cette terrible peine qui consiste à ôter la vie à un être humain, un vote est organisé et le nom d'un citoyen est tiré au sort. Lorsque le nom d'Ada est pioché parmi des millions de possibilités pour se faire le bras armé de la Fédération, cette dernière décide de se rebeller et de refuser d'obéir, brisant toutes les règles et enfreignant ses convictions les plus profondes. Ce roman est une magnifique ode à la vie, un rite de passage à l'âge adulte pour sa jeune héroïne. Individu malléable de par son jeune âge, elle a été façonnée par des années de doctrines et de croyances assénées par le pouvoir en place, avide de légitimité et souhaitant assoir sa maitrise totale de la population. Entrainant dans son sillage son amoureux, Ada va devoir piocher au plus profond d'elle même le courage de s'ériger contre sa propre mère et contre un système qu'elle avait toujours reconnu comme souverain. J'ai beaucoup apprécié ce roman très rythmé dont les personnages nous sont tout de suite très sympathiques. Un monde présenté comme parfait, un pouvoir semblant avoir réfléchi à tous les impératifs pour assurer le bonheur de tous.. Mais qu'en est-il vraiment ? Un système peut-il réellement être parfait ? Que se passe-t-il vraiment en coulisse ? De quoi est-il question quand on parle du dehors ? Et qui sont les gens qui y vivent ? La société en plus de 20 années a-t-elle réellement réussi à éviter tous les écueils ? Ada, Jason et ses amis du club épris de justice et de liberté ne veulent pas se contenter de ce qu'on leur montre ou leur donne. Ils ne croient pas aux valeurs de la Fédération et se dressent contre l'injustice. J'ai aimé la fougue d'Ada, sa soif de vivre et de liberté. La psychologie des personnages est fine et travaillée. Tandis que l'on admire la détermination de nos héros, le lecteur oscille entre l'envie de croire en leur possible réussite et la crainte de ce qui pourrait leur arriver en se heurtant de plein fouet au système pas aussi lisse qu'on voudrait le faire croire. Les chapitres sont courts et le rythme va crescendo dès lors qu'Ada et Jason prennent la fuite vers un possible Eldorado. La temporalité, les descriptions de lieux rendent le récit très crédible et cinématographique. La part d'inventivité de l'auteur -pour un sujet qui pourrait sembler é avoir été rebattu- m'a très agréablement surprise. Le lecteur se voit dans le décor, sans aucune difficulté et s'identifie aux héros du récit. Un roman qui se dévore plus qu'il ne se lit :) Votre ado (et vous, car c'est sûr vous allez le lui piquer ensuite) va adorer ! Alors ? Ada va-t-elle réussir à échapper à son destin et éviter d'infliger la mort ? Le Portugal sorte de paradis dont rêve Ada et ses amis existe-t-il vraiment ? Et si c'est le cas, pourront-ils rallier cette destination en faisant fi de tous les dangers qui leur barrent la route ? Pour parvenir à son but, Ada peut compter sur son grand-père, Stan le frère de Jason, mais cela sera-t-il suffisant ? Quand on sait que sa mère fait corps avec le gouvernement en place et la traque car sa fille, en refusant de tuer s'est mise en porte-à-faux et mise hors la loi, le lecteur ne peut que trembler davantage ! J'ai terminé la lecture en quasi apnée.. tournant frénétiquement les pages pour savoir ce qu'il allait advenir de nos héros. Jérôme Leroy nous propose une fin que je n'avais pas anticipée :) Mais surtout il nous fait nous interroger sur notre société, ses enjeux, ses limites, sa façon de gérer les laissés-pour-compte, les personnes moins ceci ou cela (belles, performantes, capables). A l'heure où tant de conflits frappent à notre porte.. et pour nous ? Quelle est notre société de demain ? Que voulons-nous ? Et que sommes nous prêts à entreprendre pour changer notre destin et tendre vers un avenir meilleur ? Le roman est déjà sélectionné pour un prix.. J'espère que tout cela se concrétisera pour ce roman brillamment réussi et que la "récolte" de récompenses sera grande ! Un grand merci à Syros de m'avoir permis de découvrir cet auteur et son roman détonnant.
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Ado & Young Adults , Romans adolescents 13+
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- EAN
- 9782266351188
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- Collection ou Série
- Imaginaire
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- Format
- Poche
-
- Nombre de pages
- 320
-
- Dimensions
- 179 x 111 mm
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9,00 € Poche 320 pages