Hunger Games - tome 2 L'embrasement : Le livre de Suzanne Collins

Il y a des livres qu’on lit à l’adolescence avec l’excitation de la nouveauté, et qu’on redécouvre à l’âge adulte avec une conscience aiguisée. L’Embrasement, deuxième volet de la trilogie Hunger Games de Suzanne Collins, fait partie de ceux-là. Quinze ans après une première lecture éclaire, le roman se révèle, à la relecture, comme un brûlot politique et émotionnel bien plus riche qu’il n’y paraît — surtout lorsqu’on l’a approché ces dernières années uniquement à travers son adaptation cinématographique. Ce qui frappe d’emblée, c’est la finesse de la narration. Là où le film use d’effets visuels et de scènes grandiloquentes pour guider le spectateur dans une interprétation précise, le roman laisse volontairement des zones d’ombre, des silences, des non-dits. Katniss n’est pas une héroïne hollywoodienne. Elle doute, elle se trompe, elle oscille entre rage et impuissance. Et Collins nous offre ce luxe rare : celui de ressentir les émotions à notre propre rythme, sans bande-son pour nous y pousser. On prend aussi conscience, en revenant au texte original, de tout ce que l’adaptation visuelle laisse de côté. Cette fameuse scène entre Plutarch Heavensbee et le Président Snow — « Profitez du spectacle » — qui n’existe que dans le film, résume à elle seule cette distorsion. Le roman, lui, ne cherche pas à séduire ou à simplifier. Il construit patiemment une atmosphère oppressante, une montée en tension politique, un effritement psychologique. La notion même d’ »Expiation », avec son retour cynique des anciens vainqueurs dans l’arène, n’est pas juste un rebondissement scénaristique, mais une critique frontale d’un pouvoir totalitaire prêt à dévorer ses propres symboles. Relire L’Embrasement aujourd’hui, c’est aussi mesurer à quel point nous sommes devenus passifs face aux récits qu’on nous sert. Absorbés dans des heures de contenus audiovisuels, nous perdons souvent le fil de la nuance. Le roman, lui, nous oblige à ralentir, à réfléchir, à ressentir. Il nous rappelle que la lecture est un acte actif, une résistance à l’uniformisation des émotions. L’Embrasement n’est pas qu’un livre de transition entre deux tomes : c’est le pivot de la trilogie. Il marque la bascule d’un récit de survie vers un récit de révolte. Il insuffle à Katniss, malgré elle, le rôle d’icône politique. Et il le fait avec une intelligence narrative remarquable, où chaque personnage secondaire — Finnick, Johanna, Beetee — devient un reflet des tensions sociales de Panem. À l’heure des reboots, des préquels et des dérivés de tous bords, relire L’Embrasement, c’est se reconnecter à ce que la dystopie jeunesse a de meilleur à offrir : une lucidité froide, un souffle romanesque, et une brûlure qui, bien des années plus tard, continue de nous consumer de l’intérieur. Benjamin L. Urbanski – Le Parfum des Mots 1 avril 2025

Il s'agit d'une saga classique pour les adolescents, surtout au moment de sa sortie. J'ai forcément un attachement particulier pour cette sage car, à l'époque, il s'écrivait peu de dystopies. Celle-ci a été propulsé à l'écran et a permis d'obtenir une grande popularité, mais il est vrai que les livres sont bien écrits et que l'on passe un très bon moment. Les livres sont parfois simplistes, notamment dans la manière d'écrire les personnages dont certains manquent de profondeur, mais la saga évolue, on a trois tomes qui sont résolument différents et qui pourtant sont portés par les presque mêmes personnages. Il y a des moments difficiles et une révolte qui enfle peu à peu à mesure que l'on lit les livres et que l'on découvre ces personnages. Spoilers sur les tomes futurs : il y a des morts, il y a la torture, la guerre, la perte, la faim, le District 13, il y a énormément de choses qui se développent sur les tomes qui suivent et qui peuvent être durs, mais qui restent bien amenés. Il s'agit, pour moi, d'un classique du genre pour les adolescents et avec lequel on passe un excellent moment.

Un tome 2 dans la lignée du premier. On y retrouve les mêmes défauts : une écriture jeunesse, des paragraphes que l'auteure "saute" et qui cassent la fluidité de la lecture et une intrigue qui avance à toute berzingue sans que l'on ne comprenne pourquoi elle à l'air aussi pressée d'en découdre. Mais on peut y voir l'aspect young adulte de la série. A contrario, le second tome nous amène toujours plus d'actions et l'on rentre dans un scénario bien plus complexe que lors du tome 1. J'ai adoré voir comment les différents personnages rentraient dans leur rôle, comment la révolution prend, petit à petit, acte et comment on nous distille des informations au compte goutte afin de nous laisser deviner, petit à petit, ce qui se déroule sous nos yeux. Qui est le véritable allié de Katniss ? Les districts vont-ils se rebeller tous contre le capitole ? La fin goatesque que l'on connait tous après avoir vu les films nous laisse attendre un très bon troisième tome censé clôturer cette première session de la trilogie, avant que les bouquin sur les origines de Snow et Haymitch ne soient écrits. Honnêtement, j'en ressors plutôt hypé et je trouve que les films (que je connaissais par cœur) rendent vraiment hommage à l'œuvre écrite. Pour ne rien casser à tout cela, je ne trouve pas problématique d'avoir connu les oeuvres littéraires après, on perd ce côté "inventer et imaginer son propre monde", mais c'est cool de se refaire mentalement le film aux côtés de Woody Harrelson, Josh Hutcherson, Jennifer Lawrence et tant d'autres.

Comme d'habitude je fais une review après avoir également vu les films. Très contente d'en savoir plus sur les membres de chaque district pour ces jeux de l'Expiation. On en apprend plus sur eux, nous avons davantage de détails. La temporalité est plus facile à suivre, mais l'ajout de tous ces détails fait vraiment une différence. [masquer]Je ne suis cependant pas une grande fan de l'attitude de Katniss entre Gale et Peeta. Ce jonglage permanent m'a un peu ennuyé. Je suis contente que ce ne soit pas autant explicite.[/masquer] Trop hâte de terminer le tome 3 !