La Couleur pourpre : Le livre de Alice Walker

Celie est une jeune femme noire, pauvre et sans éducation, vivant dans le sud des États-Unis au début du vingtième siècle. Abusée par son père durant son adolescence et séparée de force de sa soeur Nettie, elle est mariée sans qu'elle n'ait son mot à dire à un veuf qui la roue de coups et la transforme en esclave domestique. Pour ne pas sombrer dans le désespoir et n'ayant aucune nouvelle de sa soeur, elle entame une correspondance imaginaire avec celle-ci en adressant ses lettres au "cher bon dieu". Il y a plus de trente ans, je découvrais devant le téléviseur familial, l'adaptation cinématographique de ce roman retraçant le douloureux destin de Celie interprétée par la talentueuse Whoopi Goldberg . Mémorables à bien des égards, le film tout comme l'ouvrage ont vite été considérés comme des symboles de lutte des droits des femmes à vivre dignement. Ce récit sous forme d'échange épistolaire retrace leurs joies, peines, choix de vie et coups du sort. Au fil du temps, elles comprennent que l'abnégation forcée n'est pas une fatalité et qu'elles ont, elles aussi, droit au bonheur et au respect. Une leçon de vie emplie d'espoir, d'amour et d'entraide. Trois décennies plus tard, re-découvrir cette histoire bouleversante mais cette fois-ci par le biais de la lecture est tout aussi vibrant. Elle prend d'autant plus de sens (et d'importance) quand on sait que l'ouvrage est censuré outre-Atlantique alors même que l'autrice a obtenu le prix Pulitzer pour celui-ci. Un roman fort, éloquent et emblématique, à lire ou visionner au moins une fois dans sa vie.

Très simplement j’ai aimé ce retour au passé ou le racisme était davantage permit. Un passage me trouble : les pages 118 à 121 - je me demande qui parle durant ces passages ? Malgré cet incompréhension, je trouve que ce livre est une beauté à lire, entre autres parce qu’il implique l’histoire des noirs avec douceur, alors le livre ne ressemble pas à un roman d’histoires !

Ouah ! C'était fou ! Texte très difficile, sous format épistolaire (et pas avec n'importe qui, Dieu !) Dévoile une vision très dur des américains à l'époque de la ségrégation (mais à raison!). En même temps c'est un texte d'une grande sororité, qui montre la puissance et la force que peuvent avoir les femmes quand elles décident de prendre leur liberté.

D'abord rebutée par le style épistolaire et choquée par la violence du premier chapitre (inceste, enfants perdus), j'ai poursuivi ma lecture sur la foi des critiques enthousiastes. À raison. Ce roman dépeint avec une justesse saisissante la double oppression des femmes noires dans le Sud américain des années 1900 : victimes du racisme blanc et du patriarcat noir. À travers les lettres de Célie, nous découvrons un parcours de résilience extraordinaire. L'écriture d'Alice Walker frappe par son refus du misérabilisme. Malgré la gravité des thèmes abordés, l'humour surgit comme une forme de résistance, illuminant le récit d'une lumière inattendue. La solidarité entre femmes devient le moteur d'une émancipation possible dans un monde hostile. "La Couleur Pourpre" est une œuvre puissante qui, au-delà de sa dimension historique, célèbre la capacité humaine à trouver la beauté même dans les situations les plus désespérées.