La deuxième femme : Le livre de Louise Mey

Un huis clos sous emprise Dérangeant. Oppressant. Hypnotique. Ce roman m’a happée dès les premières pages et ne m’a plus lâchée. On entre dans la tête de Sandrine, une femme ordinaire qui croit vivre une histoire d’amour extraordinaire. Elle quitte tout pour rejoindre un homme rencontré après avoir lu un fait divers, dans un village reculé, loin de tout… et de tous. Mais ce n’est pas une histoire d’amour. C’est une descente aux enfers. Un piège. Une emprise d’une violence psychologique glaçante. Le style est chaotique, volontairement fragmenté, comme l’esprit de l’héroïne qui vacille peu à peu. L’autrice brouille les repères, fait basculer la réalité, distille la paranoïa. On ne sait plus qui croire, ce qui est vrai, ce qui est inventé ou effacé. Le malaise est constant. Et pourtant, on tourne les pages, avide de comprendre, de savoir comment – ou si – Sandrine va s’en sortir. Un roman noir psychologique redoutablement efficace. Pas parfait, mais viscéral. Une expérience de lecture intense.

L'emprise et les violences conjugales : un sujet de société crucial, brillamment abordé par l'autrice. Son style d’écriture est particulier, et j’avoue avoir eu du mal à m'y faire au début. Mais l’histoire, bouleversante et profondément touchante, m’a vite happée. Avec le recul, ce style si singulier participe justement à l’intensité du récit, renforçant son impact émotionnel.

Le sujet est intéressant et l'intrigue serait palpitante si le rythme du livre n'était pas aussi lent mais tellement lent que j’ai fini par arrêter la lecture. C'est bien dommage, j’aurais aimé connaître la fin mais c'est vraiment trop délayé.

Quel choc ! Quelle claque ! J’ai littéralement été happée par ce livre. Dès le début, les relents des affaires Jubilar et Daval ont planté le décor d’une sordide histoire d’emprise. Instauré dans un huis clos familial, le mécanisme d’instrumentalisation broie peu à peu la volonté et le libre arbitre de Sandrine. Avide d’amour et de reconnaissance, celle-ci glisse dans une relation de domination qui la dépossédera progressivement d’elle-même. Son estime de soi totalement détruite, elle ne détectera pas les signaux d’alerte qui auraient dus l’exhorter à fuir (humiliations, mensonges, manipulations, soumission, privation des moyens de paiement, coups, viols … toujours de sa faute ou pour son bien, évidemment). J’ai lu vite, avec urgence. Oppressée. Sans dévoiler l’intrigue et le dénouement, je peux dire que j’ai tremblé pour Sandrine. Louise Mey a su parfaitement instiller la peur, les doutes, la prise de conscience lente, progressive et douloureuse, l’urgence de sauver sa peau et celles des victimes collatérales. Malheureusement, ce roman est un bien triste écho de la réalité. En 2024, les féminicides par compagnons ou ex se chiffrent dramatiquement à 128 à ce jour. Le 2 décembre 2024, Lison, 23 ans, a été égorgée par son ex-compagnon. Ce fait est passé quasi inaperçu. Selon la Fondation des Femmes, pour un féminicide sur trois, les violences avaient été signalées et non prises au sérieux. Un féminicide ou tentative de féminicide a lieu tous les trois jours. 180 filles ou femmes sont tuées dans le monde chaque jour. L’emprise est un phénomène documenté et avéré. Merci à Louise Mey pour en avoir retracé les mécanismes pervers et insidieux.