La maison des célibataires : Le livre de Jørn Riel

Quand je consulte la carte Babelio, l'énorme Groenland me tire une langue toute blanche. J'étais bien résolue à la colorer une bonne fois pour toute avant d'hiberner. Et justement, lundi dernier je me suis rendue à la bibliothèque du port et je suis tombée sur un livre plus fin qu'un filet de saumon sauvage, intitulé « La maison des célibataires. Une petite histoire groenlandaise. »(1999). Sur la couverture de l'édition Gaïa cinq marins sont affalés dans l'herbe. L'un d'entre eux adossé à la coque d'un canot lève une bouteille de bière. Les pages sont vieux rose. Hum… L'histoire se déroule à Sardloq, un tout petit point noir au niveau du nombril du gros Groenland. Cinq pittoresques compères occupent une grande maison jadis somptueuse, sur la colline, au dessus de la boutique du comptoir, mais au dessous bien évidemment de l'église. Cette maison appartenait autrefois à des Frères moraves qui faute d'oreilles réceptives à leur pieuse parole se sont repliés vers l'est. Les cinq bienheureux gaillards s'y sont impunément installés et l'ont très vite transformée en tanière. Ils passent le plus clair de leur temps à festoyer et ingurgiter force breuvages nordiques. Un seul d'entre eux travaille encore et assure leur survie. le sémillant Kernatog aux belles boucles, dont le nom signifie « le noir » livre du charbon sur le bateau de la colonie. Il ne se lave pratiquement jamais. Or voilà qu'un beau jour d' été, alors qu'ils cuvent dans la bruyère et les campanules, ivres de soleil, de bière et d'eau de vie, Moses l'ancien est pris d'angoisse. Il demande ce qu'il adviendra d'eux quand ils seront vieux. Ils seront probablement dispersés. A moins que ...Kernatoq sort le baquet qui sert de baignoire, s'y décrasse vigoureusement un petit peu, au soleil. Le bougre est bien décidé à épouser la robuste Bandita, une riche veuve à caractère… Je ne connaissais pas le Danois Jørn Riel (1931-2023) mais je crois bien que je vais dévorer tous ses racontars. Durant son enfance, il a été nourri des récits que les explorateurs polaires de l'époque, comme Knud Rasmussen et Peter Freuchen, racontaient au salon de coiffure que tenait son père. Il se rend au Groenland à dix-neuf ans avec l'expédition ethnographique Lauge Koch. Il y résidera seize ans et en rapportera une bonne vingtaine de ces brèves fictions humoristiques. C'est un excellent conteur, qui vous embarque en deux phrases dans ce pays méconnu aux moeurs plus libérées qu'on l'imagine puis brosse avec chaleur et drôlerie des portraits savoureux. Les hommes sont de faux durs, hâbleurs, buveurs et fainéants. La femme bien plus rare est nettement plus coriace, plus travailleuse et plus indépendante. Bandita est un sacré échantillon. Les dindons de la farce sont l'administrateur danois à l' incomparable rigueur morale ainsi que le curé et son increvable ferveur à chanter les louanges du seigneur. Cette petite comédie groenlandaise se lit d'une traite. Un livre idéal pour se détendre dans une salle d'attente, chez le dentiste par exemple. Vous ne verrez pas le temps passer.

Depuis ma découverte de ce conteur magicien qu'est Jorn Riel, chacune des lectures de ses pages est un véritable bonheur. Cette courte histoire, un peu en-dehors de la bande habituelle des Racontars arctiques, n'en est pas moins une délicieuse gourmandise pleine d'humour et d'humanité. Ce quintet de célibataires de Sardloq, mènent une vie insouciante et épicurienne. Le seul vrai travailleur du groupe, c'est Kernatoq, le capitaine du bateau charbonnier... Et c'est lui qui va entreprendre de s'assurer de vieux jours confortables à lui et ses quatre compagnons. Et pour cela, le valeureux capitaine projette de se marier à une robuste et riche veuve. Inutile de dire que ce généreux projet, avec sacrifice à la clef, ne se déroulera pas de la manière escomptée. Ce petit livre ressort comme une hymne aimable aux liens de l'amitié et aux miracles dont ceux-ci son capables lorsque s'annonce un orage susceptible de séparer ces cinq doigts d'une même main! L'histoire contée dans La Maison des célibataires, est suivie de Jorn Riel par lui-même de 1994, dans lequel l'auteur se présente agréablement. Sympa. Merci encore à vous, donc, Jorn Riel, qui nous quittâtes voici bientôt un an.

Petite parenthèse guillerette et fraiche avec cette maison des célibataires. Je découvre Jørn Riel grâce à une amie qui m'a donné trois romans de cet auteur "pour te donner le sourire" m'a-t-elle dit. Jørn Riel serait donc celui qui fait voyager ses lecteurs dans l'univers de l'humour. J'ai commencé par ce petit ouvrage qui donne le ton. Me voilà donc embarquée dans le sud du Groenland dans la maison des célibataires où vivent 5 compères dont Kernatoq qui est le plus jeune et le seul qui travaille mais une question taraude ce dernier, que vont ils tous devenir à l'âge de la retraite alors quils veulent rester ensemble ? Son idée va surprendre et bouleverser la quiétude de ses compagnons. Il décide effectivement de se marier avec Bandida, une veuve réputée terrible. Le roman étant trés court je ne vais donc pas en dévoiler plus au risque de tout dire et d'en dévoiler tout le charme. C'est léger et parfait pour s'évader quelques heures.

Un très joli conte un peu loufoque ! Cinq hommes célibataires et plus si jeunes, vivent dans ce que tout le village appelle La maison des Célibataires. Seul un d'entre eux travaille et fait vivre cette petite comunauté. Mais qu'adviendra t-il lorsque viendra l'heure de la maison de retraite. Seront-ils séparés ? cette hypothèse est inconcevable pour ce groupe d'amis. Il va donc leur falloir trouver une solution pour pérenniser leur mode de vie et rester ensemble. Kernatoq le travailleur a bien une idée en tête. Si elle paraît séduisante, à bien y réfléchir les copains l'a trouvent finalement assez risquée. Ils mettront en place un plan audacieux, et sans vergogne assureront ainsi leurs vieux jours. L'écriture est légère, les chapitres courts, le rythme soutenu et les idées des protagonistes farfelues au possible ! Une nouvelle drôle, décalée et rafraîchissante.