La Part de l'aube : Le livre de Éric Marchal

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Lyon, septembre 1777. Des textes gaulois sont découverts : ils traitent des origines du peuple français. L'avocat Antoine Fabert se retrouve propulsé au centre d'une bataille dont l'enjeu est colossal. Avec ses proches – un ténor du barreau lyonnais, un historien paralytique, un rédacteur de la première gazette sur l'actualité locale, une comédienne – il se lance à corps perdu sur la trace d'une mystérieuse statuette dont le secret pourrait à lui seul ébranler la royauté à la veille de la Révolution française. Une course-poursuite au cœur d'un siècle fascinant pendant lequel le peuple de France s'est écrit un nouveau destin...

" Décidément, Éric Marchal a tout d'un grand auteur de sagas historiques... Il y a du souffle, de l'action, et un bouillonnement intellectuel réjouissant. " Le Figaro

De (auteur) : Éric Marchal

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Expérience de lecture

Avis Babelio

katell

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Eric Marchal, dans son roman au long cours tel un Rhône nonchalant ou agité, m’a immergé dans l’histoire gauloise de Lugdunum devenue Lyon au cours des siècles. « La part de l’aube » s’ouvre par un prologue emmenant le lecteur en 64 avant JC : un personnage qui se cache, qui utilise les tablettes de cire pour relater, en catimini, les savoirs, la culture et l’histoire du peuple gaulois afin qu’ils perdurent malgré l’occupation et l’assimilation romaines. Le personnage est traqué, tant par son peuple que par les romains, et a réussi à se fondre dans la masse jusqu’au jour où un incendie ravage une partie de la cité. Des cendres ne restera que l’héritage romain tandis que notre personnage mystérieux disparaît « … Il me fallait longer la rive droite vers le nord par la voie de l’Océan. Je connaissais le chemin pour y parvenir. Cet incendie allait me permettre d’effacer toutes mes traces. Jamais ils ne me retrouveraient. » (p. 28). Puis, je me suis retrouvée à Lyon, sept cents ans plus tard, en 1777, ville industrieuse et commerçante, célèbre pour ses ateliers de soieries. J’y ai rencontré les avocats Antoine Fabert et son associé François Prost, le premier est un génie du barreau qui n’a jamais plaidé, le second est celui qui porte leur parole au tribunal, le libraire Aimé de la Roche et son neveu Camille Delauney, jeune journaliste en devenir, Marc de Pontsainpierre, soyeux ayant pignon sur rue, père adoptif d’Antoine, et son épouse Edmée, Marais, un enquêteur diligenté par Versailles, un homme cruel et tyrannique, prêt à tout pour parvenir à ses fins, des moines d’un monastère situé sur une des îles du fleuve, conservateurs d’une précieuse statuette, celle de la Mater de l’île Barbe, un érudit original, Antelme, paralytique et féru d’histoire, de science et de grimoires anciens, une actrice parisienne, Michèle Masson, descendue à Lyon pour témoigner à décharge au procès de son demi-frère, pianiste accusé du meurtre de son logeur (qui se trouve être un bonhomme rapace et sans pitié). J’y ai même croisé Monsieur Parmentier et ce cher Voltaire ! L’élément déclencheur de l’intrigue sera la découverte, suite à un glissement de terrain dans le jardin de la propriété de Marc de Pontsainpierre, un coffre contenant des textes gaulois est découvert. Antoine Fabert s’attelle à la lourde et difficile tâche de leur traduction, et ce dans le plus grand secret. A mesure qu’il parvient à décoder les écrits, il s’aperçoit que ces textes traitent des origines gauloises du peuple français. Très vite, il partage sa découverte avec son ami Antelme et se retrouve au cœur d’une bataille dont l’enjeu est immense, à savoir une remise en cause des fondements de la royauté française et une nouveau regard sur les peuples gaulois, habituellement décrits comme rustres et sanguinaires. Or, il n’en est rien, bien au contraire ! En lisant les textes de Louern, leur mystérieux auteur, Antoine comprend combien la culture gauloise, transmise oralement par les druides, est riche dans tous les domaines, et combien l’assimilation romaine a contribué à son oubli et à son déni d’existence. La fin des années 1770 apportent nombres de frémissements augurant une révolte d’ampleur inimaginable à venir, elle gronde sourdement mais sûrement. Aussi, dès que la découverte d’Antoine se sait, le pouvoir royal, comprenant qu’elle peut, à elle seule, l’ébranler si elle se répand, dépêche à Lyon un envoyé, le cruel et sadique Marais, afin d’enrayer la machine qui se grippe. Le pouvoir politique est menacée par la science car Antoine cherche à faire reconnaître par les auteurs de « L’Encyclopédie », Diderot et d’Alembert, que leur article sur les gaulois est erroné. Ce qui ne sera pas une mince affaire, au point que Voltaire sera sollicité pour porter la bonne parole à Versailles et sauver Antoine des griffes de Marais. Lors de cette course-poursuite fascinante et trépidante, dans une fin de siècle au cours de laquelle le peuple français est en passe de s’écrire un nouveau destin, Antoine Fabert tombe amoureux de la belle Michèle Masson, ensemble ils ont l’idée de monter une pièce de théâtre, en un acte, afin de relater la découverte des textes gaulois, avec finesse et subtilité pour échapper à la censure royale ; il élucidera le meurtre du logeur, il travaillera, aux côtés de Parmentier, à son idée révolutionnaire d’utiliser la poire de terre (topinambour) pour réduire les quantités de farine dans la fabrication du pain et éviter, ainsi, les famines – qui furent à répétition à la veille de la Révolution française – en hiver. Il y a des charlatans, des savants, des espions, un « bouchon » secret que seuls les initiés connaissent, il y a des joutes nautiques, des séances de spiritisme, des plaidoiries brillantes, une rencontre cocasse avec un chirurgien de l’école vétérinaire de Lyon, des essais d’utilisation de fils d’or d’araignées importées de Madagascar afin de relancer les ateliers des soyeux lyonnais. Les rebondissements sont multiples, accrochant ainsi mon intérêt de lectrice. L’action ne cesse jamais, il y a du souffle, de l’angoisse, du mystère et surtout, Eric Marchal m’a entraînée dans une époque où le bouillonnement intellectuel est réjouissant tout en menaçant une société moribonde. « La part de l’aube » est une aventure historique trépidante plaisante qui ne m’a jamais ennuyée qui m’a appris beaucoup de choses et dont la chute quant à la teneur du « trésor des trésors » évoqué par Louern est étonnante car l’indice est bien dissimulé.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Historique
  • EAN
    9782266245975
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    928
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Éric Marchal

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10,30 € Poche 928 pages