La Petite boutique aux poisons : Le livre de Sarah Penner

J’ai a-do-ré cette histoire. On est ici sur deux temporalités et autant vous dire que je me suis largement identifiée au personnage de Nella, au XVIIIe siècle. Son officine est très bien décrite, facilement imaginable. On peut ainsi se représenter les étagères remplies de fioles, tubes à essai, erlenmeyers… tout l’attirail complet d’une apothicaire ! J’ai imaginé Nella concoctant ses potions #129514; en prenant le soin de peser chaque ingrédient tout en se référant à son ordonnancier, toute préparation magistrale y étant soigneusement référencée. Sauf qu’ici Nella se détourne de son art pharmaceutique, elle ne prépare plus seulement des médicaments mais aussi des poisons. Comme disait Paracelse, « Tout est poison, rien n’est poison : c’est la dose qui fait le poison ». D’où l’importance du respect des posologies, et une posologie dépassée peut devenir poison. Dans l’atelier de Nella on retrouve ainsi de la noix vomique, du mercure, ou encore de l’arsenic. Et tout est dissimulé pour ne pas se faire prendre. Ça m’a littéralement captivée. Cette faculté, à l’époque, de soigner, tout en sachant que les apothicaires, et surtout les femmes, n’étaient pas forcément bien vus car assimilées à des sorcières. Et oui, encore et toujours l’homme qui peut soigner, pas la femme… Dans l’autre temporalité, on est au présent et on part à la chasse au trésor suite à la découverte d’une antique fiole dans la Tamise. Caroline part à la découverte de l’histoire de notre chère apothicaire. Indices après indices, elle remonte jusqu’à Nella et imagine comment elle a vécu et dans quelles conditions. Cette histoire m’a profondément touchée, de part mon métier, et ça m’a donné envie de m’intéresser davantage à l’histoire des apothicaires et leur évolution au sein de la société jusqu’à devenir… pharmaciens.

Les deux histoires avec 200 ans d'écart sont captivantes et intéressantes. J'ai pris du plaisir à suivre Caroline dans sa quête de la vérité et à comprendre les raisons qui ont poussé Nella à fabriquer des poisons. L'amour bafoué et perdu est omniprésent mais ne prend pas le dessus sur ces femmes qui prennent leur destin en main. J'ai trouvé très drôle le chapitre après la fin du livre.

Livre que j'ai clairement choisi pour sa couverture. Et il ne m'a pas déçu. Une histoire qui se passe en Angleterre durant les années 1790. Nous suivons la vie d'une apothicaire qui a fait le choix de soigner les cœurs brisée des femmes avec des poisons. En parallèle nous sommes à notre époque, nous suivons Caroline, qui débarque à Londres seule, déprimée alors que cela aurait dû être une semaine merveilleuse pour son anniversaire de mariage avec son mari. Deux époques, deux histoires et pourtant tout est lié. Une lecture très fluide, une histoire qui donne envie de tourner les pages. Des personnages attachants. Des environnements très bien retranscrit.

Julep de cigue, Orpiment d'arsenic, Cantharide, Ellebore noir, Acoustique tue-loup, Nux Vomica, pomme épineuse, if des cimetières, satyre puant... Etre heureux comme un poison d'eau douce nécessite de naviguer en eaux troubles. Caroline rame. Elle se réfugie à Londres por souffler et découvre un fiole. Des recherches vont l'entraîner sur la piste d'une apothicaire du 18 ème siècle et à une meilleure connaissance d'elle-même.