A la place du coeur - saison 1 : Le livre de Arnaud Cathrine

On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans. Caumes est en terminale. Dans quelques mois il rejoindra son grand frère et partira faire ses études à Paris, il deviendra grand, mais pour l’instant, il goûte aux joies des cours de philo, de la pression des parents, mais surtout aux préoccupations de son âge. Il fait un peu le con, picole un peu, développe son opinion politique et surtout, voue un sacré culte à Esther. Esther qui, même si c’est la plus belle fille de la classe, la plus intelligente, la plus parfaite (ce qu’on est objectif quand on est amoureux) se retourne miraculeusement sur lui le jour de son anniversaire, début janvier 2015. Même si le ton du livre présage vite autre chose, avec un tel résumé, on pourrait s’attendre à une romance comme les autres et particulièrement niaiseuse. Détrompez-vous, il n’en est rien. Quelques jours plus tard, la France connaît une crise que personne n’avait vu venir, une série d’attentats qui marquera forcément les esprits. Et que faire alors, quand on a dix-sept ans, qu’on vit dans une France où tout le monde se déteste, où le racisme et la peur de l’autre n’ont jamais été aussi présents ? Détourne t-on les yeux pour vivre sa vie, ou s’engage t-on pour faire avancer – à sa manière – son pays ? Caumes a peur, mais il veut garder espoir. Dans son roman jeunesse qui n’a rien à envier aux autres sorties de la rentrée littéraire, Arnaud Cathrine nous rappelle les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher, qui même s’ils sont arrivés il y a deux ans maintenant, nous semblent toujours aussi proches. Je me souviens encore personnellement de ce jour (bon aussi parce que j’ai été hospitalisée donc c’est facile de s’en souvenir) et de ce que je faisais quand j’ai appris à la nouvelle. C’est quelque chose qui choque au plus profond de soi, même si l’on n’est pas touché personnellement. Arnaud Cathrine a une plume folle ; son écriture est vive, jeune, explosive et apporte beaucoup au roman. Il a créé des personnages loin de la caricature, non sans nous rappeler des amis ou de la famille. Il montre aussi avec brio le décalage qui se crée entre certaines couches de la société en France, quand les opinions politiques se radicalisent de chaque côté et que les gens se renferment sur eux-mêmes. C’est un roman sur l’amour, sur la vie, l’espoir. Une histoire folle qui vous prend à bras le corps et ne vous lâche plus jusqu’à la fin. Un hymne à la jeunesse, que l’on incite à ne rien lâcher. A vivre, plus que jamais, à ne pas être trop sérieux. A tomber amoureux et à se battre. Comme souvent lorsque je parle d’un coup de cœur, il m’est finalement difficile de vous dire combien ce livre m’a touchée. Il m’a marquée, tout simplement. J’étais contente de le refermer, même si la fin m’a surprise/scotchée/presque fait pleurer, mais je n’étais pas trop capable de passer à autre chose. Je m’attendais à aimer ce livre, car j’apprécie les livres d’Arnaud Cathrine en général, mais pas à ce point-là. Enfin…S’il s’agit d’une saison 1… A quand la saison 2 ? Car je risque de sauter dessus !

Caumes fête ses dix-sept ans avec ses copains, et Esther. Il ne peut pas croire que cette fille puisse s’intéresser à lui. Et pourtant ce qu’il attend tellement arrive… Caumes le sent, il est amoureux. Nous sommes le 6 janvier 2015 et la France s’apprête à basculer dans l’horreur des attentats. Comment vivre en même temps son premier amour et le terrorisme dans son pays ? Une plongée dans le quotidien d’un adolescent, au cœur de ses pensées les plus profondes (ce qui se passe dans la vie) et de ses préoccupations les plus basiques (ce qui se passe dans son caleçon). Un récit nerveux et très actuel. On attend avec impatience la saison 2 prévue en mars prochain…

Mon avis: J'ai acheté ce roman au salon de Montreuil la semaine dernière, je n'avais pas fait spécialement attention à lui lors de sa sortie mais là sur le stand R, le résumé m'a intriguée et comme j'adore cette collection je n'ai pas hésité à me le prendre sans vraiment savoir de quoi il en retournait et franchement mais quelle belle surprise lorsque j'ai commencé à le lire, de suite j'ai été embarquée auprès de Caumes dans cette histoire aussi émouvante qu'addictive. Et quelle plume a cet auteur que je ne connaissais pas avant (je le connaissais simplement en temps que chroniqueur sur France-culture). Mon Dieu quelle puissance se dégage de ce roman qui sera pour moi un véritable gros gros coup de cœur. Du coté de l'histoire: Caumes est un adolescent âgé de 17 ans. Il est amoureux en secret d'Esther, le sujet de tous ses fantasmes depuis quelques mois déjà et cette fois-ci il est heureux, la belle jeune fille lui adresse enfin la parole et accepte même de sortir avec lui, tout est merveilleux pour ce jeune garçon qui découvre les joies de l'amour malheureusement au même moment, des évènements tragiques se passe à Paris : l'attentat de Charlie Hebdo puis la prise d'otage dans le supermarché casher, toutes ses personnes mortes à cause de la bêtise de quelques uns va rendre le quotidien de notre adolescent beaucoup moins rose qu'il aurait du être. Du coté de l'écriture: Dès les premières pages j'ai été embarquée dans cette histoire, le réalisme mis par Arnaud Cathrine dans son roman est impressionnant , ces malheureux événements encore terriblement ancrés dans nos mémoires ressurgissent sous la plume de l'auteur comme il y a presque deux ans, les nombreuses images que l'on a pu voir dans les médias re-défilent sous nos yeux instinctivement, la fiction rejoint l'horrible réalité. Le parlé cru par moment de l'auteur ne m'a pas spécialement choquée, même si je pense que certaines personnes seront un peu déstabilisées par cela mais finalement il reflète bien le langage d'un adolescent de 17 ans . J'ai vraiment beaucoup aimé le personnage de Caumes, un véritable adolescent de nos jours qui se cherche avec ses premiers émois mais qui est rapidement embarqué dans l'horreur qu'a subit la France entière lors de ses attentats. J'ai trouvé Caumes extrêmement mature , ses questions et interrogations sont vraiment celles qu'un adolescent s'est faite lors des évènements et malheureusement notre personnage va réaliser à la fin du livre que vraiment personne n'est épargné par la bêtise humaine et que la mort n'a plus de limite. En conclusion : A la place du cœur est un véritable coup de cœur pour moi, le réalisme mis dans ce roman est incroyable, j'ai également apprécié les personnages et notamment Caumes que j'ai trouvé très attachant. Arnaud Cathrine a réussi une excellente représentation de tous ces questionnements que nous avons pu avoir et que nous avons toujours d'ailleurs face à cette montée d'actes terribles que nous subissons depuis quelques années. Et puis il y a aussi le sujet sur la violence gratuite et inacceptable que nous découvrons dans ce roman et qui va affecter notre jeune héros dans ce roman. Mais attention je tiens à signaler qu'aucun voyeurisme ni mélodrame entoure ce roman, tous les faits sont retranscris et exposés avec une extrême belle pudeur.Je le conseille vraiment. Ce roman est une première saison donc j'attends vraiment avec une réelle impatience la suite et que je lirais avec un réel plaisir .

Merci à Collection R de m’avoir permis de découvrir ce livre que j’ai eu tout de suite envie de lire à l’annonce de sa sortie malgré cette petite appréhension que j’avais de l’état d’esprit dans lequel je serai à sa lecture. Je ne l’ai d’ailleurs pas lu tout de suite en main, car j’attendais ce moment propice à cette lecture, dicté par l’instinct, l’envie du lecteur et on ne lit pas un livre abordant un sujet si poignant à n’importe quel moment. Lire A la place du coeur, c’est trouvé les mots pour exprimer ce que beaucoup ont pu ressentir lors des attentats contre Charlie Hebdo, j’ai eu l’impression de revivre les sentiments qui m’ont animé au moment des faits. L’horreur a commencé avec cet acte et n’a cessé durant l’année funeste 2015. L’exercice est difficile : écrire une chronique sur un livre qui évoque une réalité même si celle-ci est portée dans un contexte romancé, je pense que l’on ne peut que livrer plus un ressenti personnel par rapport à l’expérience que nous avons tous vécu mais chacun à sa manière qu’une réelle analyse du livre. De mon côté, je n’ai plus 17 ans mais l’auteur non plus et je trouve cela intéressant de voir qu’il a souhaité évoquer ces durs moments à travers le regard de l’adolescence. A la lecture des faits relatés à travers les personnages, je me suis sentie replongée dans mes propres réactions et émotions vécues au moment des attentats, les mots les évoquent et nos souvenirs de ces moments restent intact, on s’en rend compte à la lecture de ce livre. C’est à la fois quelque chose de très personnel mais aussi d’universel car nous nous sommes tous sentis profondément atteins par ces actes. L’auteur évoque parfaitement les réactions que tous avons eu : étant de ceux qui restent bloqués devant leur écran, qui répète continuellement les mêmes images jusqu’à ce qu’ils deviennent fiction même si on sait qu’ils sont au contraire réalité, ou de ceux qui au contraire refusent de voir les images, tentant peut être aussi ainsi de se préserver. Ici cela est évoqué à la fois de façon très pédagogique car c’est une prof qui en parlera avec ses élèves mais aussi de façon très humaine car l’auteur nous propose le ressenti de différents personnages : nous sommes en banlieue parisienne et beaucoup sont inquiets pour leurs proches sur Paris, tandis que d’autres sont musulmans et se disent que cela aura forcément des retombées sur le regard que leur portent les autres. Arnaud Cathrin arrive à travers ses personnages à évoquer toutes sortes de situations qui évoque notre position mais aussi celles des autres, sans que forcément nous ayons eu conscience de cela, j’ai trouvé cela très judicieux de nous proposer ainsi différents points de vue et ce à travers le regard de son personnage. Je ne parlerai pas d’un coup de coeur mais je me suis sentie irrémédiablement attirée et surtout concernée par cette lecture, je trouve que ce roman pose des mots que nous même avons parfois du mal à exprimer. L’attitude de ce jeune homme Caumes qui malgré l’horreur des attentats, vit aussi son premier amour nous dicte aussi le message que l’on ne peut pas s’arrêter de vivre et ce malgré la culpabilité que l’on éprouve à penser à « autre chose » d’autant plus si cette chose vous rend heureux. Le regard qu’il porte sur ces événements du haut de ses 17 ans et ce moment est un regard d’un adolescent qui est sorti de l’enfance, abordant tout juste le monde des adultes, c’est cet entre-deux que nous aimerions encore préserver des dures réalités de la vie mais qui ressent pourtant ce besoin de s’investir, comme dans l’épisode qui relate le fait d’aller ou pas à cette grande marche qui avait lieu à Paris le dimanche qui suivait les attentats, nous sentons l’importance que ça revêt alors pour tous. Arnaud Cathrin évoque la mort mais aussi la vie, ce contraste à travers le regard de la jeunesse, celle qui feront les adultes de demain. De nombreux sujets relatifs aux attentats sont ainsi traités : le racisme évoqué de bien des manières, avec des paroles d’adultes portées aux nus par le biais de la violence physique de ces jeunes qui traduisent ainsi ces discours qu’ils ont entendu en grandissant. A travers ce racisme, la haine mal identifiée qui prend des proportions désastreuses. L’auteur parle aussi de cet âge de transition où on se doit de prendre des décisions pour son avenir et des moments des découvertes que l’on effectue au même âge, tant de belles choses qui font la vie d’un adolescent alors que l’horreur a tout figé autour de lui. Après avoir évoqué sept jour dans la vie de Caumes avec pour point central, Charlie Hebdo, la saison 2 abordera la fin de l’année 2015 qui aura prolongé l’horreur du début d’année. Cette série de deux livres restera je pense parmi ces livres qui peuvent être lu par tous à partir d’un certain âge certes mais sans limite d’âges à partir de l’adolescence. Je pense que ma fille le lira d’ici quelques années, elle qui a vécu les attentats du haut de ses 8 et 9 ans, l’expérience de cette lecture sera encore bien différente même si dans le fond, nous avons tous ressenti les mêmes sentiments.