La Prisonnière : Le livre de Marcel Proust

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5 e tome du cycle À la recherche du temps perdu qui se concentre sur la jalousie du narrateur et sa relation possessive avec Albertine.

Alors qu'il songe à la quitter, le Narrateur retient Albertine en secret dans son appartement parisien.
Il ne l'aime plus, mais sa jalousie lui survit. Dans un climat étouffant et l'obsession de s'approprier sa vie, il la fait espionner, la surveille comme un avare son trésor et la torture de soupçons.
Se rend-il compte du vampirisme moral qu'il exerce sur elle, du supplice qu'il s'inflige à lui-même, au cours de cet affrontement épuisant entre la victime et son bourreau, entre la captive et son geôlier ?
Cette névrose, cette hantise de possession mentale et spirituelle sans issue, c'est l'amour selon Proust.

LES GRANDS TEXTES DU XXe SIÈCLE

De (auteur) : Marcel Proust

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Kez

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Libérée, délivrée, … Enfin j'aurais pu écrire également libéré, délivré car le narrateur, pris entre ses obsessions et ses envies contradictoires, est également libre de partir à Venise.... Mais ce n'est pas si simple. J’ai fini La Prisonnière. Dieu qu’il fut long ce volume. Je me suis prise pour Albertine. Je ne sais si c’est parce que ce volume a été publié alors que M Proust n’avait pas fini sa relecture mais que de rabâchage. Le narrateur est jaloux de quoi finalement ? de l’image qu’il se fait d’Albertine, de la liberté d’aimer d’Albertine, de lui-même ? En tout cas sa terreur de la voir avoir une aventure avec d’autres femmes est pathétique. Car finalement si Albertine s’enfuit ce n’est pas tant à cause des femmes mais à cause de l''attitude du narrateur. Il y a des réflexions sur l’amour qui sont intéressantes : « on n’aime pas tant la personne que l’idée que l’on s’en fait. » J’entends le besoin de décrire ce ressassement qui peut saisir lorsque l’on aime et que la jalousie, l’incertitude, l’inquiétude vous saisit… Il n’empêche que ces ressassements, ces obsessions pendant des pages et des pages sont trop longs. Le parallèle entre Swann et le narrateur est encore plus marqué qu'entre Odette et Albertine me semble-t-il. Car Albertine part alors qu'Odette se marie. Le narrateur qui reconnaissait le problème de Swann ne saura pas voir qu'il est frappé du même mal. Tout comme Charlus ne voit pas que c'est son attitude qui le mènera à la brouille avec Mme Verdurin et par conséquence avec son amant. Une histoire de poutre dans l'œil. Ce huis clos interminable, mis de côté, quelques moments étaient particulièrement plaisants dans ce volume. 1- La soirée chez les Verdurin avec la mise à l’écart de Charlus et toutes les explications sur l’homosexualité putative de différents personnages. Où l’on apprend que finalement plus on monte dans la société, plus le nombre de pratiquants est courants (ou alors c’est plus accepté / acceptable). 2- Mais lors de cette soirée, le narrateur va écouter la musique de Vinteuil. Et les différentes disgressions du narrateur sur la musique, l’art, la littérature, la postérité sont très belles. Proust a ces moments nous distille ses propres émotions, attentes, espérances vis-à-vis de son œuvre. 3- Les allusions à Venise… Le narrateur passe son temps à regretter de ne pas y être… Et ce que ce n'est qu'un de ces vain regret comme tous les autres. Nous le saurons par la suite.... Quant à moi je vais attendre avant de lire la suite par cause d'indigestion... Car il paraît que les deux derniers volumes sont très bien. En ce qui me concerne, mes préférés sont Sodome et Gomorrhe et le premier volume.

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athirsata

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Le narrateur, piètre amant très tourmenté, atteint (entre autres) d'une jalousie maladive a emmené sa maitresse (mais l'est-elle vraiment au sens biblique du terme?) Albertine dans l'appartement de ses parents absents, de cette façon, elle y est cloitrée et lui appartient corps et âme. Sa possession est exclusive, il entend posséder (sic) Albertine pour lui seul et n'entend pas la partager avec ses amies « gomorrhéennes »,, s'imaginant à tort ou à raison qu'elle est, on dirait aujourd'hui lesbienne, de même qu'il imagine qu'il ne peut supporter que la jolie Albertine puisse se faire courtiser dans les salons qu'il fréquente, ainsi il sort seul. Ce qui ne l'empêche pas de s'interroger sur le bien fondé de cette relation en mufle qu'il est , en effet sa « fiancée » l'empêche de profiter d'autres femmes et de jouir d'autres rencontres. On peut supposer qu'Albertine, d'un milieu modeste accepte cette claustration non par amour, mais par intérêt ; étant mal née, elle ferait un excellent mariage mais elle finit par décider qu'il vaut mieux une liberté sans frein qu'un mariage de raison auprès d'un mari jaloux. Le narrateur jaloux psychotique, qui pensait quitter Albertine, devenue sa possession, perdait tout intérêt à ses yeux, mais sa fuite lui fait comprendre le vide de sa vie sans elle et continuant d'exercer un chantage avec les moyens tortueux d'un jaloux malade, fait tout ce qu'il peut inventer pour la faire revenir, mais les échanges épistolaires n'y pourront rien changer. Albertine se tuera en faisant du cheval et ne pourra jamais revenir. le narrateur sera inconsolable et sera encore torturé par ses regrets, ses remords, mais ces douleurs me semblent être restées du domaine de l'intellectualité, tant la passion amoureuse physique est absente de ses réflexions. Un amoureux serait allé rechercher son amoureuse lui-même, par orgueil, et par infantilisé, le narrateur en est bien incapable.

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zeitnot

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Une année avec Proust #5 Bonjour Babelio !!! Que ça fait longtemps que je n'avais plus rien posté. Trois longs mois de surcharge professionnelle qui m'ont empêché de vivre et de lire. Et vu que Babelio est assez chronophage, il st tombé dans la foulée. L'important c'est que ça commence à se calmer et que je peux enfin vous retrouver. Et je vous retrouve avec ce brave Marcel... Enfin brave, sur ce tome, on pourrait plus le qualifier de "gros connard" qu'autre chose. Pauvre Albertine ! Dans ce 5ème opus, Albertine vit chez le narrateur qui n'est pas Marcel, mais que c'est quand même Marcel... Nous l'appellerons donc Marcel. Le problème c'est que Marcel considère Albertine pas assez bien pour lui, et il la cache. Elle est prisonnière et ne peut vraisemblablement pas sortir tandis que lui sort dans le monde, sans elle. C'est son objet, caché à la vue de tous. Elle doit même s'enfermer dans la chambre quand il reçoit. Marcel est jaloux maladif, il lui prête des aventures avec des femmes. Il rêve de la quitter, mais le ne fait pas, et crève de mal quand elle ne l'embrasse pas. Albertine, tu te sors de là ma grande et fissa !!! Proust dans toute sa splendeur avec phrases à rallonge et lenteurs assommantes. J'ai mis plus de deux mois à le lire.

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ktylauney

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 an

Dans ce volume, la prisonnière c'est Albertine. Malgré tout ce qu'elle a pu caché je l'ai plainte du début à la fin. Qu'on ne me dise pas qu'il est question d'amour quand un homme fait escorter celle qu'il aime par Andrée, son amie, qui lui fait au retour de chaque sortie un compte-rendu détaillé. Où sont-elles allées ? Qui Albertine a-t-elle rencontré ? Le narrateur, on sait enfin qu'il se nomme Marcel ( car son prénom est cité ici pour la première fois ), pense d'Albertine qu'elle a des désirs pervers, mais qui est le plus pervers des deux sinon lui ? Un homme qui se sert du corps de son amie, de sa présence, de son sommeil, pour atteindre l'apaisement sans tenir compte des sentiments de la jeune fille. Il est souvent indifférent, voire méprisant. Il l'attend impatiemment, s'imaginant à longueur de journées où il reste enfermé chez lui, s'emprisonnant lui-même, où elle peut être, ce qu'elle fait et avec qui. Plus il est jaloux moins il a envie de la quitter car il l'aime uniquement dans la jalousie, la tristesse et la souffrance. Enfin l'aimer, ce n'est pas le terme exact quant à ce qu'il ressent pour elle. La jalousie associée à la possession ne font pas bon ménage avec l'amour. Il ne supporte pas que la jeune fille puisse lui échapper et ne pas lui appartenir corps et âme. Il voudrait entrer en rivalité avec les amant(e)s d'Albertine, la leur arracher et sortir vainqueur du combat. Cependant quand Albertine reprend une attitude soumise et plus ou moins tendre elle ne l'intéresse plus, elle l'ennuie. C'est dans ces moments qu'il aimerait rompre définitivement. D'ailleurs il fait preuve d'un certain sadisme en lui disant que tout est fini, qu'il faut en arrêter là, qu'elle doit partir et ne plus chercher à le revoir, jamais. Et il espère au final une réconciliation sur l'oreiller après lui avoir fait peur et que ça lui aura servi de leçon. Cette relation entre eux ça ressemble à tout sauf à de l'amour. L'amour, inutile de dire qu'il est fait de passion, de tendresse profonde, de douceur, de partage, et surtout de confiance. Le narrateur a tout du pervers manipulateur. Voilà c'est dit... Il ne la frapperait pas mais ses mots sont méchants, ses questions et ses accusations sont assassines. Même si Albertine a menti, même si elle a réussi à le tromper pendant son séjour où elle vit avec Marcel dans l'appartement familial déserté des parents, je serais tentée de dire que c'est bien fait pour lui, qu'il n'aurait que ce qu'il mérite en retour de ce qu'il lui fait subir quotidiennement, allant pousser le bouchon un peu trop loin en cherchant par tous les moyens à l'empêcher de se rendre où elle veut, seule ou accompagnée de lui, pour qu'elle ne rencontre pas ses anciennes amies. A la recherche du temps perdu, tome 5 : La Prisonnière est tel un huis-clos étouffant. Marcel Proust développe la jalousie du narrateur qui livre ses états d'âme du début à la fin du récit. Et à vrai dire ça m'a exaspérée de le voir obnubilé par Albertine jusqu'à chercher les plus petits indices de sa tromperie, vouloir en faire une femme-objet façonnée de ses mains à sa disposition, surveillant ses moindres faits, gestes et paroles. Pour lui elle a tous les vices, elle est menteuse, dit tout et son contraire. Mais il pense l'aimer à sa manière tout en enrageant de ne pas la posséder complètement car s'il dispose de son corps il n'a pas accès à ses pensées, à ses secrets. Mis à part le couple Albertine/Marcel qui bat de l'aile, Mme Verdurin s'est chargée de détruire celui de Charlus avec Morel à l'issue d'un soirée où M. de Charlus a récolté tous les honneurs en mettant avec ses invités la Patronne de côté. Vexée, humiliée, elle décide de se venger sans attendre. Ses propos mensongers et diffamatoires font mouche et Mme Verdurin  arrive à retourner Morel contre Charlus qui, assommé, voit son bonheur s'effondrer. Un volume au récit assez complexe de par les réflexions contradictoires du narrateur que je n'ai aucune envie d'appeler par son prénom parce que décidément je ne me sens pas du tout proche de lui, n'arrive pas à lui trouver d'excuses quant à son comportement envers Albertine. Il aurait dû partir de Balbec seul, la laisser mener une vie libre et quant à lui partir à Venise comme il en rêvait et s'y faire de nouvelles relations charnelles et éphèméres. Ce cinquième tome fini nous laisse avec l'image de malles remplies et d'une hirondelle qui vient de s'envoler, laissant le narrateur seul avec sa conscience. Je ne suis d'ailleurs pas mécontente qu'elle l'ait quitté de sa propre initiative avant qu'il n'ait eu le plaisir de lui demander en premier de s'en aller. Bref il récolte le résultat logique de sa jalousie maladive et de sa possessivité. Et elle, l'aimait-elle un peu ? Qu'attendait-elle de lui ? Des questions restent sans réponses. Voyant son amour sans réciprocité ou la rupture proche, ou les deux, ou un avenir commun avec un semblant de vie conjugale en restant prisonnière de lui et de sa jalousie morbide, tous ces paramètres ont certainement pesé dans la balance pour qu'elle le quitte aussi subitement. Certainement qu'Albertine ( sans la rendre noire comme du charbon comme le fait le narrateur ) a des choses à se reprocher, et peu importe, on l'apprendra bien assez tôt, mais là le calvaire a assez duré pour elle. Il aurait dû se douter qu'une jeune fille qui était gaie et libre comme l'air iodé de Balbec finirait par devenir triste et par s'étioler comme une fleur en manque d'eau avec pour seul compagnon un jeune homme rigide, soupçonneux et morose flanqué d'une servante qui en plus la déteste, voyant en elle une enjôleuse et une intrigante, ayant prévenu le jeune homme " qu'elle lui ferait du chagrin ". Du chagrin qu'il sait se provoquer lui-même.  Les voilà tout deux libérés du piège mental qui les enfermaient dans une relation malsaine. La liberté retrouvée pour Albertine qui pourra aller papillonner dans d'autres lieux et son malheureux compagnon qui peut-être s'apercevra de ses erreurs, peut-être même qu'elle lui manquera et qu'il réalisera qu'il l'aimait vraiment, mais trop tard pour lui. Je crains le pire dans le volume suivant vu qu'on va certainement le retrouver en train de faire son Calimero. A suivre donc...

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266342834
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    544
  • Dimensions
    178 x 110 mm

L'auteur

Marcel Proust

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