Du côté de chez Swann : Le livre de Marcel Proust

Poche

Pocket

0 personnes ont réagi

LES GRANDS TEXTES DU XXe SIÈCLE

Entre les murs de liège de son appartement du boulevard Haussmann, un dandy maladif, dont personne ne soupçonnait le génie, crée un monument romanesque qui allait dominer la littérature française. Explorant les méandres infinis de la mémoire, à partir de précieuses sensations retrouvées, il ressuscite une société défunte à travers le prisme de l'intelligence, du comique et de la poésie. Aujourd'hui, Swann, Combray, Balbec, Guermantes, Bergotte ou le terrible Charlus sont devenus les figures tutélaires d'une religion universelle. Conscient de la puissance de son œuvre, Marcel Proust prolonge celle de Balzac et réinvente les Mille et Une nuits de l'Occident.
Lire À la recherche du temps perdu, c'est vivre une seconde vie, c'est entrer dans une féérie où le temps et l'espace se confondent et renouvellent le miracle d'un éternel présent.

Cet ouvrage rassemble : Combray, Un amour de Swann, Nom de pays : le nom

@ Disponible chez 12-21
L'ÉDITEUR NUMÉRIQUE

De (auteur) : Marcel Proust

Fermer
 

Expérience de lecture

Avis Babelio

alexandratouchard_1672241067368

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

« Longtemps, je me suis couché de bonne heure » Depuis la genèse de mon parcours littéraire, j’entends cet incipit entêtant de la même manière dont Swann perçoit la sonate de Vinteuil comme immensément grande, sans même avoir aucune idée du reste de l’œuvre, ni même de l’homme qui la composa. Ces quelques mots, comme quelques notes farouches, n’avaient jusqu’à ce jour pas suffit à me faire franchir le pas colossal que représentait pour moi la lecture de La Recherche. Comment parler d’une œuvre aussi singulière que Du côté de chez Swann. Il y aurait tant à dire, à percevoir, à psychanalyser qu’on pourrait s’y perdre. C’est avec la conviction intime qu’il est plus évocateur de parler de ressenti, bien plus que d’intelligibilité de l’œuvre que je me voue à cette tâche difficile. La lecture de ce roman (et tout comme Proust aime à associer une œuvre à un instant où une personne) m’a évoqué, tout du long, une toile impressionniste. Sous les touches de son pinceau, l’auteur tente de retranscrire des impressions vagues d’instants fugaces. En cela réside toute la force de l’écriture Proustienne qu’elle en devient si universelle et l’individuelle à la fois. En tentant de posséder un sentiment, une impression, il déploie des contradictions, de brefs ressentis presque impalpables que tout un chacun a déjà expérimenté de cette même exacte façon, que les mots transcrivent. En allongeant ses phrases’, l’auteur entend allonger le temps, le ralentir, posséder un peu plus l’émotion qu’il tente d’attraper en vol qui fini toujours par lui échapper et nous faire retourner aux ténèbres de l’ignorance. Ce qui m’a personnellement transcendé dans ce roman c’est la notion de doute constant et à quel point, la conscience des infinis possibilités et de l’irrémédiable changement (des êtres, des états, des lieux…) précipite sans cesse Marcel dans une douleur de l’existence que ne vient apaiser que l’art et la grâce de la nature. Comprendre l’écriture de Proust c’est comprendre qu’il n’existe aucune vérité, ni rien qui puisse être posséder dans toute son essence. Nous sommes seuls face a une complexité du monde qui ne fait que changer et que nous ne pourrons jamais percevoir pleinement. La partie dédié à Swann et à sa relation avec Odette (« Un amour de Swann ») était la plus stimulante mais aussi la plus bouleversante en cela qu’elle nous parle de la perte inévitable de l’autre, et par conséquent, de sois même. Je clôturerai cette critique non exhaustive en définissant l’œuvre comme un roman de l’impalpable. Proust a su mettre des mots sur ce que le commun des mortels ne perçoit même pas en tant que sentiment, pourtant personnel et expérimenté par l’être lui même. L’auteur a réussi ici le pari de l’indicible. (Je n’ai pas mis 5 étoiles car la lecture n’a pas toujours été une partie de plaisir et bien que je reconnaisse toutes les qualités stylistiques de l’œuvre, elles font d’elle, également et tristement, une œuvre qui n’est pas destiné à tous).

Signaler

3lisabeth6isele

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Douceur, regret et nostalgie. Proust raconte comme une bille qui descend un escalier : il roule, déroule, atteint le bord d'une marche, tombe sur la suivante et reprend sa route, tout au long d'un livre dont la reliure lâche et répand les souvenirs décousus, à peine maintenues d'un fil. Le récit tranquille d'une vie confortable qui passe sur les peines en coup de vent et privilégie les petits bonheurs et les caractères de famille. Avec le titre sous lequel sont écrits les volumes de son autobiographie, cette berceuse est très amère : ce temps est révolu, les souvenirs ne reviendront plus. Ceux qui se tissent autour de Swann l'intégrent une maille après l'autre, l'air de rien et créent une attente qui finit par montrer son omniprésence. Très jolie découverte, même si j'attendais souvent de voir surgir le stylo rouge d'un professeur pour corriger ces phrases à la longueur légendaire mais dans lesquelles on ne se perd pas.

Signaler

morganbdf23

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

Charles Swann, figure emblématique de Combray et bourgeois notable, est régulièrement invité à dîner chez notre narrateur. Pourtant, ce dernier, loin de le considérer comme une figure repoussante, voit en sa simple présence l'incarnation paradoxale de ses malheurs d'enfance. Je ne vais pas y aller par quatre chemins (du côté de chez Swann ou de chez Guermantes), Proust n'est pas le romancier épique qui vous fera frissonner. Je ne dénigre pas ses admirateurs, loin de là ; je reconnais que l'auteur est maître dans l'enchâssement des imparfaits du subjonctif, l'accumulation de groupes nominaux, et qu'il est garant d'un lexique hors pair. Mais ses récits sont d'un ennui sans égal... Je peux paraître un peu dur, mais je pense que 150 pages pour décrire un sentiment d'extrême tristesse lorsque la mère du narrateur ne venait pas lui donner son petit baiser du soir, c'est un peu long. Légèrement... Surtout quand certaines phrases qui en font état font près d'une page et demie... » Je vais m’attacher ici à rendre compte de quelques éléments intéressants de l’œuvre qui ont su trouver un écho en moi, même si je n’ai pas complètement adhéré à cet auteur dans l’ensemble. Comment ne pas évoquer en premier lieu cette fameuse madeleine de Proust ? Cet élément qui permet de faire corps avec une sensation, de renouer avec un pan entier de souvenirs d’enfance. Je me suis alors laissé aller à une série de réflexions autour de ce petit gâteau, qui m’a conduit à réaliser que nos souvenirs sont en réalité immortels, ils se déplacent simplement de sens en sens puisque certains peuvent subsister gustativement, comme dans ce cas précis, mais disparaître visuellement... Je ne vais pas m’attarder davantage sur cet effet proustien, peut-être le seul majoritairement connu et maîtrisé du grand public. Je souhaiterais davantage évoquer la conception de l’amour selon Proust, qui s’est révélée, à mon plus grand étonnement, conforme à la mienne. Je la résumerais par cette simple citation que je lui emprunte : "On n’aime plus personne dès qu’on aime." Je me suis reconnu dans cette assertion, tant elle met en évidence une vérité difficilement contestable. L’acuité du sentiment amoureux entraîne nécessairement un certain désintérêt vis-à-vis de ceux qui nous entourent, au point d’avoir parfois l’impression que le monde autour de nous pourrait s’écrouler, que nos proches pourraient s’éloigner, et que nous pourrions nous couper de tout ce qui nous a façonnés, tant que notre amour reste inchangé et que l’être aimé est suffisamment proche. Ce "besoin insensé et douloureux de possession" (sic) traverse les âges ; il est le câlin du soir d’une mère lors de notre adolescence, le cœur d’une jeune fille en fleurs au sourire éclatant durant notre adolescence et la réminiscence de ces souvenirs à l’âge adulte

Signaler

leopoldbernardleo

3.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

J’ai été un peu déçu par le roman. Je pense simplement que ce genre d’écriture ne me plaît pas. C’est trop axé sur le sentimentalisme, on perd souvent le pied avec le récit. Une description de la nature est souvent suivie d’une quantité gigantesque des émotions qu’elle procure, des traces qu’elle laisse dans la mémoire. Malgré cela, c’est très poétique et la question de l’empreinte que la mémoire laisse au narrateur ou plus généralement de l’empreinte qu’elle laisse dans l’Histoire est très intéressante, mais le plaisir de lecture en est trop affecté selon moi. La mémoire de Proust fait subsister dans le temps certains endroits qui n’existent plus physiquement. Les descriptions de l’amour et les scènes de dialogue sont très agréables et permettent au récit de se ré-ancrer dans un réalisme perdu après de trop longues descriptions. La partie que j’ai préférée était « Un amour de Swann » (les autres étant Combray et Nom de pays : le nom) car elle illustrait très fortement l’attachement maladif que subissait Swann malgré lui, le renfermement émotionnel qu’il a subi et qui l’a conduit à une pseudo-folie obsessionnelle. Je me cantonnerai dans cette analyse à cette partie. Au début détaché d’Odette de Crécy, il en devient fou lorsqu’il sent qu’elle puisse lui échapper. Il ne s’attache pas à sa personne, mais à l’idée qu’elle lui appartienne, qu’elle soit uniquement la sienne. Il rejette son présent et s’attache à son passé, un passé dans lequel Odette était plus attachée à lui. Une sorte de folie en découle, il consacre toutes ses journées et toute son énergie à avoir la certitude qu’elle lui appartienne pleinement. C’est triste mais assez marquant, on en vient à détester Swann pour son aveuglement profond et son attachement sans limites et son caractère borné. Bref, c’était pour moi un style un peu trop ancien selon moi, et cela a renforcé mon goût pour les auteurs d’un style plus « journalistique » (Kessel, Camus, …).

Signaler

Livres du même auteur

Les livres de la même maison

Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266286152
  • Collection ou Série
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    600
  • Dimensions
    179 x 109 mm

L'auteur

Marcel Proust

Découvrir l'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

4,20 € Poche 600 pages