La punition qu'elle mérite : Le livre de Elizabeth George

Polar dans l’atmosphère british habituelle de cette « reine du crime » des États-Unis. Une enquête avec le suicide d’un homme suspecté de pédophilie, une commissaire qui souffre d’alcoolisme et des parents qui aiment trop. Avec un inspecteur Linley égal à lui-même et sa comparse Barbara Havers, qui surprend en apprenant à faire des claquettes. Une brique de plus de 700 pages, on étire un peu la sauce, mais on reste accroché au suspens et les pages se tournent facilement. Un bon divertissement, mais peu de choses restent en mémoire une fois le livre refermé.

La taille du livre peut paraitre rebutante mais le livre est difficile à lâcher quand on l'a commencé. Barbara Havers d'abord sans Tomas Lynley car sous la surveillance étroite de la commissaire Ardery réfléchit, creuse fait une enquête complète et trouve ce qu'il y a à trouver. Et du coup l'enquête continue avec Lynley et sans le commissaire (qui a d'autres problèmes à traiter) Qui mérite une punition ? Seulement la coupable ? C'est ce que l'on découvre peu à peu. Remarquable enquête où tout va finir par se révéler.

L'intrigue met un peu de temps à s'installer avec une première enquête infructueuse sur la mort d'un jeune diacre, dans laquelle on a un peu l'impression de tourner en rond avant la seconde, rondement menée par l'inspecteur Lynley et le sergent Havers. Tout repose sur la construction magistrale de l'histoire où l'auteur s'ingénie à ancrer dans nos esprits qu'il s'agit d'un suicide, tout va dans ce sens. Et quand on est prêt à y souscrire, Lynley entre en scène pour remplacer sa chef dont l'alcool brouille le jugement. Dès lors, le puzzle des événements qui ont conduit au décès du diacre va lentement se reconstituer au fur et à mesure que les personnalités particulièrement travaillées (notamment les mères castratrices, les jeunes livrés à eux-mêmes) vont se faire jour. Par ailleurs, la débauche juvénile, les beuveries, le mensonge et le manque de communication abordés de façon crue et humaine donnent à l'ensemble de ce pavé une consistance captivante. C'est ce qui me séduit le plus dans les romans d'Elizabeth George : sa capacité à donner vie à des familles anglaises différentes dans un décor authentique avec en fil conducteur une enquête au suspense entier jusqu'au bout.

Isabelle Ardery la commissaire alcoolique et Barbara Havers une flic-sergent qui regrettablement n'en fait qu'à sa tête enquête sur l'affaire d'un diacre Ian Druitt soit disant pédophile qui s'est suicidé dans une cellule pendant sa garde vue sous surveillance de l'ilôtier. Qu'est ce qui s'est vraiment passé ce soir-là ? Un meurtre ou un suicide Une histoire de familles à la dérive, des mères surprotecteurs et des ados perdus. Un chemin tout tracé pour un avenir meilleur. Quand on a été élevé par une éducation stricte en grandissant on ne doit pas faire la moindre bêtise car la conséquence était méritée. J'avais du mal à m'accrocher au début surtout avec les différents noms qui s'affichent presque à chaque page ainsi l'alternance de divers endroits mais j'en déduis que ça en vaut la peine de s'accrocher, il m'a tant tenu en haleine. Ce qui m'a le plus marqué c'est que la situation n'est pas du tout prévisible. On ne peut jamais dire "là, on tient quelque chose". Il a fallu que l'inspecteur Lynley soit aussi de la course. Ils ont dû exploiter attentivement la chronologie des événements avant l'arrestation. Un erreur de jugement a découlé toute une chaîne d'événements dramatiques. En deux mots: mensonge et addiction En deux phrases: c'est un titre accrochant et un livre bien écrit.