L'affaire Léon Sadorski : Le livre de Romain Slocombe
Le pire des salauds, le meilleur des enquêteurs.
Avril 1942. Au sortir d'un hiver rigoureux, Paris prend des airs de fête malgré les tracas de l'Occupation. Pétainiste et antisémite, l'inspecteur Léon Sadorski est un flic modèle doublé d'un mari attentionné. Il fait très correctement son travail à la 3e section des Renseignements généraux, contrôle et arrête les Juifs pour les expédier à Drancy. De temps en temps, il lui arrive de donner un coup de main aux Brigades spéciales, d'intervenir contre les " terroristes ".
Mais Sadorski est brusquement arrêté par la Gestapo et transféré à Berlin, où on le jette en prison. Le but des Allemands est d'en faire leur informateur au sein de la préfecture de police... De retour à Paris, il reçoit l'ordre de retrouver son ancienne maîtresse, Thérèse Gerst, mystérieuse agent double que la Gestapo soupçonne d'appartenir à un réseau antinazi.
Après le succès de Monsieur le commandant, Romain Slocombe nous entraîne dans les abîmes de la collaboration et de la mauvaise conscience française.
" Slocombe offre au polar un immense roman qui résonne avec notre Histoire. Grandiose. " Benoît Minville, auteur de Rural noir, libraire Fnac Défense.
De (auteur) : Romain Slocombe
Expérience de lecture
Avis Babelio
Jeannot45
• Il y a 1 mois
La lecture de « L’affaire Léon Sadorski » de Romain Slocombe m’a laissé un sentiment mitigé. Ce roman policier se découpe en deux parties d’efficacité inégale. Léon Sadorski, inspecteur principal adjoint très actif aux Renseignements généraux de la préfecture de Paris, est chargé de traquer juifs et communistes. Alors qu’il étudie un rapport sur deux jeunes filles — Yolande et Marguerite Metzger — il est convoqué par la SS : on lui annonce qu’il doit partir deux semaines à Berlin pour raison de service. À son retour d’Allemagne, il semble métamorphosé. Fonctionnaire encore plus « dévoué », il poursuit ses recherches de communistes tout en recevant pour mission de retrouver Thérèse Gerst, son ancienne maîtresse… L’intrigue, bien que intéressante, est régulièrement entrecoupée de longues listes de noms de SS, de politiques ou de personnalités plus ou moins collaboratrices, ce qui casse le rythme et alourdit la lecture. Les personnages attachants se font rares. Le protagoniste principal, par ses réflexions et ses actions parfois gratuites, m’a souvent écœuré. Cherchant juifs et communistes, il ajoutait volontiers à ses rapports quelques phrases assassines, suffisantes pour envoyer un suspect en déportation. En somme, une lecture en dents de scie, qui ne vaut surtout que par la dénonciation des atrocités commises pendant la guerre. On y trouve condensés de nombreux travers humains : haine, sexe, nécrophilie, trahison, profit… Si vous êtes amateur de ces pages sombres de notre Histoire, alors ce livre pourrait vous intéresser.
Malahide75
• Il y a 1 mois
Dans ce Paris occupé de 1942, Léon Sadorski est du côté des puissants : il est flic, pétainiste, xénophobe, antisémite et collabo. Tout ce qu’il faut pour tirer son épingle du jeu ; tous les attributs pour suivre le courant, sans se poser de questions, et en profitant au maximum du pouvoir qu’il détient. Petites magouilles, marché noir…. Rien n’est trop abject pour Sadorski, y compris ses penchants pour les très jeunes filles, juives tant qu’à faire, qu’il peut manipuler et contrôler à sa guise. Collabo parmi tant d’autres, Sadorski va cependant attirer l’attention des forces d’occupation qui, lors d’un séjour forcé à Berlin, vont le recruter dans le contre-espionnage. Sa mission sera de mettre au jour un réseau antinazi, dont ferait partie son ancienne maîtresse. Pour être tout à fait honnête, le pan « enquête » de ce roman de Romain Slocombe m’est complètement passé au-dessus de la tête : Léon Sadorski en lui-même, dans sa lâcheté et sa haine primaire, phagocyte toute l’attention du lecteur. Slocombe n’a en effet pas ménagé ses efforts pour dépeindre dans le détail cet anti-héros. Haineux, libidineux, légèrement bas du front, Sadorski admire la prestance allemande, le courage du Maréchal et est fou amoureux de sa femme Yvette. Bref, un être quelconque, détestable, auquel l’Histoire donne un pouvoir de vie et de mort. Se plonger dans « L’Affaire Léon Sadorski » demande quelques prérequis : accepter l’œuvre littéraire romancée, se conformer à l’avertissement introductif de l’éditeur et de l’auteur, assumer ce volet peu glorieux de l’histoire de France. Il convient également de prendre de la distance et du recul face aux réactions épidermiques que cette lecture ne manquera pas de provoquer. Romain Slocombe offre, avec ce premier volet, un roman dérangeant. Je ne vais pas me précipiter sur le deuxième, mais je suis intriguée de savoir jusqu’à quelle profondeur l’écrivain va nous amener dans les bas-fonds de l’être humain.
pencrannais
• Il y a 3 mois
Un polar historique qui se déroule dans le paris occupé de 1942, il y en a eu (120 rue de la gare de Léo Malet, par exemple). Il y en eu aussi dans l’Allemagne nazie (le trilogie berlinoise de Philip Kerr), mais aucun roman policier n’a, à ma connaissance, pour personnage principal, un policier français, collabo et antisémite. 1942. Alors que les parisiens s’adaptent tant bien que mal à l’occupation allemande, Léon Sadorski œuvre au sein des Renseignements généraux (les RG) qui sont devenus un service de police majeur au service de la dictature pétainiste. L’inspecteur Sadorski, d’origine polonaise et alsacienne, mais né à Tunis, déteste les étrangers, les communistes, les Juifs, les Francs-maçons (ne lui demander pas ce que c’est, il les déteste, point !), mais aussi les gaullistes et les démocrates, ne jurant qu’au travers du Maréchal qui a, d’après lui, sauvé la France et essaye de la débarrasser des responsables de la défaite de 1940. Il a nommé bien sûr le complot judéo-bolchevique. Ce personnage, des plus antipathique, nous le suivons dans son quotidien de flic corrompu et vénal, jusque dans son foyer avec sa femme qu’il adore. Mais voilà qu’il est arrêté par la Gestapo, envoyé à Berlin, subissant le même sort que ceux qu’il fait subir à ceux dont il décide l’emprisonnement en France. N’étant pas d’un naturel très courageux, il finit par devenir ce que voulait ses ravisseurs, un agent de l’Allemagne au sein de la police française. Première mission, retrouver son ancienne maîtresse, Thérèse Gerst, mystérieuse espionne dont on ne sait pas si elle est un agent double, triple ou quadruple. Mais, le corps d’une jeune femme est découverte, violée et assassinée et la SS donne l’affaire à notre très détestable personnage. Et pour le coup, il va vraiment chercher la vérité sur ce crime. Tout en louvoyant et en pensant à sa carrière, en se faisant bien voir de ses supérieurs et des « boches » comme il les appellent, en utilisant corruption, violence et autres manœuvres parfois indignes, il veut rendre justice à cette jeune femme dont, inconsciemment, il est devenu amoureux. Le roman est donc beaucoup plus complexe que l’on peut l’imaginer au premier abord. Oui, Sadorski est un prototype de ces policiers (ou non d’ailleurs) qui œuvraient au service de l’Allemagne nazie et surtout au service de la dictature totalitaire du régime de Vichy. Il a les idées de bon nombre de ses compatriotes à l’époque, il ne faut pas l’oublier. Il se sert de sa position de policier pour assouvir ses bas instincts. Mais l’auteur réussit à montrer que l’être humain est plus complexe qu’il n’y paraît. Il y a, malgré tout, chez cet être détestable, une petite lueur qui nous fait espérer que tout n’est pas perdu. Cette lueur est faible, mais personne n’est ni tout blanc ni tout noir. L’auteur montre aussi que même chez les salauds, il y a toujours plus salauds que soi. La collusion entre la pègre parisienne et les nazis place Henri Chamberlin (un membre du grand banditisme), à la tête de la Gestapo parisienne de la rue Lauriston (tortures, pillages, racket…). La police parisienne a des choses à se reprocher, mais que dire de ces sections mélangeant pratique mafieuse et collaboration la plus outrancière. La description du Paris de 1942 est vraiment d’une extraordinaire justesse, on sent bien que l’auteur maîtrise son sujet. L’enquête policière et le côté polar, ne sont comme dans les romans noirs, que prétexte à la mise en atmosphère d’une époque, de ses relations sociales et des noirceurs de l’âme humaine. Un roman sans beaucoup de concession, avec des passages parfois un peu dur, d’une violence notamment psychologique, indispensable pour comprendre l’époque. Toutefois, l’auteur possède un style plutôt agréable, sans lourdeurs et les 500 pages se lisent assez facilement, compte-tenu du sujet parfois difficile.
OliverMoreauxAuteur
• Il y a 4 mois
Sadorski : à sous-merde, dans le dictionnaire, il y a sa photo. Un salopard, un vrai de vrai, capable de vendre sa mère, sa femme, sa soeur si ca peut lui être profitable. Aucun scrupule sur aucun point ... Alors vous imaginez en temps de guerre s'il est dans le camp des perdants .. Un roman instructif mais si vous avez un sens moral aigu, abstenez-vous !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Policiers & Thrillers , Thrillers
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- EAN
- 9782221187777
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- Collection ou Série
- La Bête noire
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- Format
- Grand format
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- Nombre de pages
- 512
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- Dimensions
- 227 x 142 mm
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21,00 € Grand format 512 pages