Le bug humain : Le livre de Sébastien Bohler

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Robert Laffont

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Il y a 200 000 ans, depuis l'Afrique, l'humanité partait à la conquête du monde. Elle détenait une arme secrète : son cerveau. Une machine à penser, à tirer parti de son environnement, à se reproduire et à dominer.
Longtemps notre meilleur allié, notre cerveau risque aujourd'hui de causer notre perte. Car il existe un défaut de conception, un véritable bug, au coeur de cet organe extraordinaire : les neurones en charge d'assurer notre survie ne sont jamais rassasiés et réclament toujours plus de nourriture, de sexe et de pouvoir.
Ainsi, nous sommes 8 milliards d'êtres humains sur Terre à rechercher encore et toujours la croissance dans tous les domaines. Pour ce faire, notre espèce hyper-consommatrice surexploite la planète, modifie son écosystème... et se met gravement en péril.
Comment se fait-il que, ayant conscience de ce danger, nous ne parvenions pas à réagir ? Peut-on résoudre ce bug et redevenir maîtres de notre destin ? Oui, à condition d'analyser en chacun de nous et non plus seulement à l'échelon économique et politique ce mécanisme infernal qui pousse notre cerveau à en demander toujours plus.


Grand Prix du Livre sur le Cerveau 2020 de la Revue Neurologique

De (auteur) : Sébastien Bohler

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Sebastiend

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 semaines

Dans "Le Bug Humain", Sébastien Bohler, docteur en neurosciences, propose une thèse radicale pour expliquer la trajectoire autodestructrice de l'humanité contemporaine. Selon lui, notre cerveau lui-même constitue la cause profonde des crises écologiques, sociales et économiques actuelles. Cette analyse neurobiologique révèle comment nos mécanismes cérébraux ancestraux, parfaitement adaptés à la survie primitive, sont devenus notre pire ennemi dans le monde technologique d'aujourd'hui. L'auteur explore comment la structure primitive de notre cerveau, centrée sur le striatum, nous pousse inexorablement vers la surconsommation et la destruction planétaire. Ce mécanisme neurobiologique, motivé par cinq objectifs de survie fondamentaux, est désormais exacerbé par les technologies modernes, créant un cercle vicieux qui mène l'humanité vers une catastrophe annoncée. I. Le Striatum : Le Moteur Ancestral de Nos Comportements Les Cinq Objectifs Primitifs du Cerveau Au cœur de la problématique identifiée par Bohler se trouve le striatum, une structure cérébrale primitive dont le rôle, depuis l'apparition de notre espèce il y a 200 000 ans, est de régir nos comportements de survie. Cette région du cerveau a programmé l'être humain à poursuivre cinq objectifs fondamentaux : 1. Manger : La recherche de nourriture constitue une pulsion primaire, essentielle à la survie individuelle. Dans un environnement de rareté, cette motivation était cruciale. 2. Se reproduire : L'impératif de la reproduction assure la pérennité de l'espèce, constituant un drive biologique fondamental. 3. Acquérir du pouvoir et s'imposer face à autrui : La domination et le statut social garantissaient l'accès aux ressources et aux partenaires reproductifs. 4. Étendre son territoire : La conquête de l'espace vital permettait de sécuriser les ressources nécessaires à la survie du groupe. 5. Minimiser les efforts : Comme l'explique Bohler, "Notre striatum cherche fondamentalement à ne rien faire. La raison est simple, un organisme biologique qui minimise ses dépenses d'énergie dans la recherche de ses moyens de subsistance augmente brutalement ses chances de survie dans un environnement hostile." Le Système de Récompense par la Dopamine Ces motivations sont renforcées par un système de récompense basé sur la dopamine, neurotransmetteur qui procure plaisir et renforce les circuits neuronaux ayant mené au succès de ces objectifs primitifs. Ce système est si efficace qu'il s'est transmis à toutes les espèces de vertébrés, constituant un mécanisme de survie universel. Le problème surgit lorsque ces objectifs primaires, "tragiquement simples et limitées" selon les mots de l'auteur, rencontrent la capacité technologique illimitée de l'homme moderne. Les neurones responsables de notre survie "ne sont jamais rassasiés et réclament toujours plus de nourriture, de sexe et de pouvoir." L'Enfant Surarmé : Quand le Cortex Sert le Striatum Le développement extraordinaire du cortex cérébral d'Homo sapiens, responsable de la planification, du langage, de la fabrication d'outils et de la théorie de l'esprit, a conduit à des technologies hyper-perfectionnées. Cependant, comme le souligne Bohler, "c'est toujours le striatum qui tient cette arme et ses buts sont toujours les mêmes, tragiquement simple et limité. Les buts d'un enfant. Mais c'est maintenant un enfant surarmé." Cette métaphore illustre parfaitement le paradoxe humain : nous possédons des capacités technologiques divines mais sommes guidés par des motivations primitives. La "catastrophe consumériste dans laquelle nous sommes engagés n'existerait pas sans ces deux ingrédients : le cerveau d'un primate et la technologie d'un dieu." II. L'Ère des Superlatifs : Les Conséquences Modernes du Bug Le Basculement dans l'Excès L'humanité a basculé dans ce que Bohler appelle "l'ère de tous les superlatifs" : "Surpopulation, surpoids, surproduction, surconsommation, surchauffe, surendettement, nous avons basculé dans l'ère de tous les superlatifs qui mènent l'humanité tout droit à sa perte." Cette escalade vers l'excès résulte directement de l'incapacité de notre cerveau primitif à gérer l'abondance technologique moderne. Contrairement aux environnements de rareté qui caractérisaient notre évolution, nous évoluons désormais dans un monde d'abondance artificielle qui dérègle nos mécanismes de régulation naturels. La Quête Insatiable du Statut Social Le Chômage comme Paradoxe Moderne Pour notre cerveau primitif, le chômage représente paradoxalement "une bénédiction" car il satisfait la loi du moindre effort. Cependant, les réseaux sociaux ont permis de résoudre une contradiction apparente en offrant "un moyen de satisfaire 2 besoins qui semblaient à première vue contradictoires. Premièrement ne rien faire et deuxièmement se sentir important." Cette situation illustre comment les technologies modernes détournent nos mécanismes de récompense, permettant d'obtenir un statut social virtuel sans l'effort traditionnel requis pour gravir une hiérarchie sociale réelle. L'Insatisfaction Organisée La transformation de la société de consommation repose sur un principe énoncé dès les années 1920 par Charles Kettering, vice-président de General Motors : "la clé de la prospérité économique, c'est la création d'une insatisfaction organisée." Cette insatisfaction est alimentée par la comparaison sociale constante, notamment via les célébrités et les réseaux sociaux. La démocratisation du bien-être et la production de masse ont transformé la recherche de statut en une course permanente vers "toujours plus", exploitant directement les circuits de récompense de notre striatum primitif. Le Divertissement comme Déni Industriel Face à la brièveté de l'existence et à l'angoisse existentielle, l'être humain réagit généralement de trois manières : identification à des groupes (fanatisme, nationalisme), déni ou amplification du soi. Le divertissement moderne, notamment via les écrans, offre un "déni à un échelon industriel", permettant de "remplir chaque moment de flottement" et d'éviter la confrontation avec notre liberté et notre finitude. Cette fuite permanente dans le divertissement constitue une forme de résistance inconsciente à la prise de conscience de notre condition, mais elle nous maintient dans un état d'immaturité psychologique et de dépendance aux stimulations externes. III. L'Impact sur la Société et la Cognition La Dégradation de l'Attention L'exposition constante aux stimuli digitaux rapides a des conséquences mesurables sur nos capacités cognitives. "Le temps moyen de concentration d'un individu de 18 ans devant une information digitale est de huit secondes soit 35% de moins qu'en 2000." Cette dégradation de l'attention résulte directement de l'adaptation de notre cerveau aux récompenses immédiates et fragmentées du monde numérique. La Fragmentation Sociale Contrairement aux promesses d'unification, les réseaux sociaux fragmentent la société en "chambres d'échos" où les opinions se réverbèrent à l'infini sans confrontation réelle. "La croyance dans les théories du complot est la résultante nécessaire d'un monde tellement connecté que vous pouvez toujours trouver sur la Toile quelqu'un prêt à croire en la même folie que vous." Cette fragmentation résulte de notre tendance primitive à nous regrouper avec nos semblables, amplifiée par les algorithmes qui nous proposent du contenu similaire à nos préférences existantes. Le Dévoiement de la Liberté L'idéal libéral des Lumières a été perverti en une liberté de "satisfaire ses besoins pulsionnels". Notre relation à la liberté a fondamentalement changé : "Notre liberté nous importe aujourd'hui beaucoup moins que notre confort." L'acceptation quasi-universelle de la publicité gratuite en ligne, malgré ses effets inconscients sur nos comportements d'achat, illustre cet "esclavage" volontaire aux programmes biologiques profonds de notre cerveau reptilien. L'Incapacité à Se Projeter dans le Futur Face aux défis majeurs comme le changement climatique, l'humanité reste "impassible" et "continue à agir comme par le passé". Cette inertie s'explique par l'incapacité fondamentale de notre cerveau à accorder de la valeur au futur lointain. "Le plaisir et la facilité que nous pouvons nous offrir maintenant ont cent fois plus de poids dans nos décisions que la considération d'un avenir lointain." Cette dévalorisation temporelle, adaptative dans un environnement primitif où la survie immédiate primait, devient catastrophique dans un monde où nos actions présentes déterminent l'avenir de la planète. IV. La Voie de Sortie : Rééduquer le Cerveau par la Conscience L'Échec des Approches Répressives Historiquement, les religions ont tenté de réprimer le striatum par des commandements moraux, identifiant d'ailleurs avec une remarquable précision les "péchés capitaux" qui correspondent exactement aux pulsions primitives identifiées par les neurosciences. Cependant, ces tentatives pour échapper à l'influence du striatum ont généralement échoué car elles s'efforçaient de contrer directement les impulsions plutôt que de les transcender. La Pleine Conscience comme Antidote L'Expérience du Grain de Raisin Bohler présente une technique issue des thérapies pour les troubles alimentaires qui illustre parfaitement le principe de la pleine conscience : l'exercice du grain de raisin. Cette pratique consiste à ralentir et percevoir intensément les sensations pour maximiser le plaisir avec moins de stimulation. "Le niveau de plaisir augmente effectivement, sans qu'ils aient besoin de manger beaucoup." Cette approche révolutionnaire ne combat pas les pulsions mais les transforme, permettant d'obtenir plus de satisfaction avec moins de consommation. Briser les Automatismes La méditation de pleine conscience permet de "nous affranchir en partie de nos automatismes". Elle aide à détecter les états émotionnels négatifs, à les nommer et à prendre du recul, offrant un temps de réflexion et un choix conscient face aux pulsions automatiques du striatum. Cette prise de conscience constitue le premier pas vers la liberté véritable : non pas la liberté de satisfaire ses impulsions, mais la liberté de choisir consciemment ses actions. Le Temps de la Satiété Un exemple concret concerne l'alimentation : manger en pleine conscience permet au message de satiété, qui prend 20 minutes pour atteindre le cerveau, d'être perçu. En revanche, manger devant la télévision augmente la consommation de calories de 36% à 71% car la prise alimentaire est alors sous contrôle automatique du striatum. Transformer la Qualité des Relations De même, la pleine conscience peut être appliquée aux relations sociales, privilégiant la qualité sur la quantité pour générer plus de plaisir avec moins de stimulation. Sur Facebook par exemple, quelques relations authentiques et conscientes procurent plus de satisfaction que des centaines de "relations" superficielles. Renforcer le Cortex Préfrontal Le Rôle Crucial de l'Éducation Pour les jeunes, il est essentiel que des figures tutélaires les aident à développer leur cortex préfrontal, qui ne mature qu'vers 20 ans. Ces accompagnants doivent "apprendre à l'adolescent à prendre conscience de ses actes - en un mot, à le responsabiliser." Cette responsabilisation passe par le développement de la capacité à anticiper les conséquences à long terme de ses actions, compétence cruciale dans un monde où nos choix individuels ont des répercussions planétaires. Briser le Cercle du "Toujours Plus" Le striatum, habitué à un certain niveau de stimulation sociale, s'émousse progressivement, rendant nécessaire une stimulation toujours plus grande qui ne produit "aucune satisfaction durable". La pleine conscience permet de "briser le cercle de l'accroissement permanent et du toujours plus" en appréciant véritablement ce que l'on possède déjà. Combattre la Dévalorisation Temporelle L'un des obstacles majeurs est la tendance naturelle du cerveau à accorder une "valeur maximale à ce qui se passe ici et maintenant, et une valeur pour ainsi dire inexistante à ce qui arrivera demain ou dans 1 an." Les techniques de pleine conscience peuvent lutter contre ce biais, permettant de "récupérer le pouvoir de la réflexion au long cours sur notre avenir." V. Intelligence vs Conscience : Le Défi du 21e Siècle Une Conscience Négligée L'être humain est doté d'une conscience remarquable, mais celle-ci est "souvent négligée" et "nous la développons beaucoup moins que l'intelligence." Notre société valorise l'intelligence technique et cognitive mais ne questionne pas suffisamment la conscience des acteurs économiques et technologiques qui façonnent notre monde. Cette asymétrie constitue l'un des défis majeurs de notre époque : nous avons développé une intelligence technologique extraordinaire sans développer proportionnellement notre conscience des conséquences de nos actions. L'Espoir d'une Révolution Culturelle L'espoir réside dans une transformation culturelle profonde où "le nec plus ultra du snobisme sera d'être sobre et respectueux de l'environnement". Si le statut social devient lié à des comportements respectueux de la planète, "le striatum sera devenu le moteur de la préservation, et non de la destruction." Cette transformation nécessite la création d'une "scène publique dont la mission soit de nous proposer du sens et de la foi. Non pas de la foi en une entité surnaturelle, mais en un principe d'action qui trace un futur." Conclusion : Connaître son Ennemi pour Triompher L'ouvrage de Sébastien Bohler constitue un appel urgent à une prise de conscience profonde de notre propre fonctionnement cérébral pour reprendre le contrôle de notre destin collectif. Il s'agit de "connaître son ennemi pour triompher", et cet ennemi est, paradoxalement, nous-mêmes - ou plus précisément, la partie primitive de notre cerveau qui continue à nous gouverner dans un monde pour lequel elle n'était pas conçue. La solution ne réside pas dans la répression de notre nature mais dans sa transcendance par la conscience. En développant notre capacité à percevoir nos automatismes, à savourer l'instant présent et à nous projeter dans l'avenir, nous pouvons espérer transformer notre "bug" en fonctionnalité adaptative. Cette transformation individuelle et collective représente peut-être notre dernière chance d'éviter l'effondrement annoncé et de construire un futur viable pour l'humanité. Le défi est immense, mais l'alternative - poursuivre sur la trajectoire actuelle - nous mène inexorablement vers l'autodestruction. L'urgence n'est plus seulement écologique ou sociale, elle est neurologique : nous devons apprendre à reprogrammer notre cerveau pour l'adapter aux défis du 21e siècle. C'est là que réside notre seul espoir de salut.

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SylvainBerree

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 7 mois

J’ai personnellement adoré ce livre qui apporte des explications claires et scientifiques. Ces explications sont d’ailleurs tout à fait abordables et compréhensibles par tous. Ce livre est un vrai outil de pédagogie pour expliquer pourquoi malgré notre compréhension d’une situation notre conditionnement cérébral ne nous permet pas de prendre les décisions qui semblent évidentes.... Et peut-être apparaît il une lueur d’espoir au bout du tunnel ? L’avenir nous dira si l’Humanité saura s’en saisir.

bdeguillebon64

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 8 mois

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs » disait Jacques Chirac en 2002 . Pourquoi un animal aussi intelligent que l’homme, doté d’un cortex puissant, n’est-il pas capable d’organiser un « changement de trajectoire », alors qu’il sait pertinemment que la trajectoire actuelle mène l’humanité dans le mur ? Sébastien Bohler, docteur en neuroscience et rédacteur en chef du magazine « Cerveau et psycho » apporte à cette question un éclairage original. Pour lui, la raison est à rechercher dans la constitution même de notre cerveau. Au plus profond, il y a un petit organe, appelé striatum, qui régit depuis toujours nos comportements et qui a été le moteur de la survie de l’espèce. Dans un monde très différent de celui d’aujourd’hui, il a habitué le cerveau humain à des réflexes de survie : - Trouver de la nourriture et manger le maximum, ce qui était indispensable à la survie à court terme dans un environnement où la nourriture accessible était rare - Trouver des partenaires sexuels : pour diffuser ses propres gènes et assurer la continuité de l’espèce. - Se procurer un statut social : dans un monde où la vie en groupe était la condition nécessaire de la survie, se positionner en situation de pouvoir dans le groupe ou au moins identifier et suivre un individu de pouvoir. - Acquérir de l’information : savoir où trouver la nourriture, apprendre à utiliser des outils sont des moyens d’améliorer grandement la survie. - Dépenser le moins d’énergie possible : dans un univers où les denrées et moyens sont limités, il est capital de savoir se préserver et ne pas s’épuiser. Pour promouvoir ses réflexes de survie, le striatum récompense les comportements « appropriés » en fournissant du plaisir au cerveau, à travers la libération de dopamine. Ce mécanisme a été extraordinairement efficace et a permis à l’espèce humaine, pourtant apparemment si fragile face à d’autres espèces, de devenir l’espèce dominante sur terre. Le problème, c’est que dans un monde où nous avons maintenant surabondance de nourriture, sexe, information, énergie… ce mécanisme n’est plus nécessaire. Et pourtant, malgré un fort développement du cortex (la pensée raisonnable), le striatum est toujours aux commandes du cerveau, et nous pousse à demander toujours plus. Aujourd’hui il y a plus d’obèses que de personnes sous alimentées. Même si nous savons (par notre cortex), que cela n’est pas bon pour notre santé, notre plaisir (notre striatum) nous pousse à consommer toujours plus de calories. La pornographie est la première industrie du Web, nous sommes en quête de toujours plus de reconnaissance sociale, de signes extérieurs de richesse, de promotion. Et ce fonctionnement se traduit souvent par la consommation, ce qu’ont bien compris les spécialistes de marketing : « la clé de la prospérité économique c’est la création d’une insatisfaction organisée ». Le résultat est une société de consommation dans laquelle « nous brûlons notre propre navire à seule fin de pouvoir glisser la tête plus haut par-dessus l’épaule du voisin, ou du moins ne pas se laisser distancer par le gros du peloton ». Dans un monde où l’accès à l’information est sans limite, nous sommes devenus des obèses informationnels, ce qui a ouvert des marchés immenses pour des entreprises comme Google, Apple, Facebook et Amazon. Et une partie non négligeable de la population est devenue « addict » aux jeux de toutes sortes. En résumé, hier notre cerveau était notre allié et il nous a permis de survivre et de nous développer en tant qu’espèce. Aujourd’hui il est en passe de devenir notre pire ennemi. Le sous-titre du livre annonce « comment l’en empêcher » : toutefois la partie de l’ouvrage qui traite des solutions est moins développée que celle qui fait le constat. Deux pistes sont évoquées pour résoudre le « bug humain » : « La première, très audacieuse, consiste à prendre le striatum à son propre jeu. Plutôt que de s’opposer à son action de manière frontale il s’agira de détourner son énergie ». Nous pouvons apprendre à valoriser d’autres comportements que la recherche de nourriture, de sexe ou de pouvoir. Moyennant une éducation, des comportements respectueux de la planète, des comportements empathiques peuvent devenir des comportements appropriés que notre striatum récompense. La seconde approche consiste, quant à elle à faire appel à une capacité unique de l’être humain : la conscience. L’auteur décrit l’exercice du grain de raisin qui consiste à prendre le temps d’observer longuement le grain de raisin avant de le mettre dans la bouche, autrement dit, rajouter de la conscience dans nos gestes automatiques de tous les jours. « Amener notre degré de conscience à un niveau comparable avec notre intelligence sera sans doute un enjeu de premier plan pour l’avenir de notre espèce ». Le « bug humain » est un livre facile à lire et qui propose un éclairage original et des pistes de solution qui mériteront toutefois d’être approfondies.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Essais
  • EAN
    9782221241608
  • Collection ou Série
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Sébastien Bohler

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