Le Lac : Le livre de Yana Vagner

J'avais gardé un bon souvenir de Vongozero et j'avais également bien aimé la série qui en avait été tirée, j'étais donc plutôt confiante en commençant Le lac ... Mais ce fut malheureusement une déception pour moi. Je me suis très fortement ennuyée. Certes le but de l'écriture était peut-être de se faire le reflet de l'espèce de léthargie dans laquelle les personnages semblent avoir sombré dans cet univers glacial où leur survie est menacée... Néanmoins, le sentiment que j'en ai gardé est que de très nombreuses pages sont consacrées à ce quotidien monotone et désespérant qu'est le leur, en revanche dès qu'il se passe quelque chose, c'est très vite balayé, sans détails, il faut lire entre les lignes pour comprendre ... Et la fin !! Heureusement qu'il y avait l'épilogue pour nous redonner un peu d'informations sinon je serais vraiment restée sur ma faim !!

La semaine dernière, c'était le printemps, les petits oiseaux chantaient pendant que les arbres sortaient leurs feuilles et les fleurs leurs jolis pétales. Mais pas pour moi : j'étais au fin fond de la Russie en plein hiver en train d'essayer de survivre avec Anna, Sergeï, Micha et tous les autres. Bref, j'étais plongée dans « le lac », de Yana vagner, la suite de « Vongozero » qui m'avait diablement bien plu il y a quelques mois. Pour rappel, ce dernier racontait la folle traversée de douze jours d'un groupe d'individus hétéroclites, russes de surcroit, pour tenter de fuir Moscou, sa banlieue et le terrible virus mortel qui terrassait le monde entier, afin d'attendre l'eldorado : le lac Vongozero. Un endroit isolé au lieu de nulle part, pour échapper à la maladie et à la folie des hommes. Attention spoiler, ils y arrivent. « le lac » se penche sur l'après, une fois arrivés sur place et que la petite maison de pêcheur qui devait les accueillir est en fait un taudis trop petit et mal équipé. L'hiver est là, les provisions commencent à s'épuiser, et ils n'ont rien d'autres que leurs mains de citadins mal dégourdis… Certains diront qu'il ne se passe pas grand-chose, je dirai plutôt que le lecteur est amené à vivre leur solitude et leur détresse quasiment en temps réel. La narration est sur la même veine que pour le tome précédent, sans chapitre, les paragraphes s'enchainant les uns aux autres comme les heures interminables de leur captivité, euh pardon, de leur refuge. Là encore j'ai aimé en découvrir un peu plus sur ce peuple russe contemporain tant stigmatisé de nos jours, et je l'ai dévoré. Bref, si vous aimez les romans post apocalyptiques, « deystvuy » !

Au bout de la route, aux confins du monde : un lac. Vongozero. Huit adultes, trois enfants : onze survivants. L'épidémie qui a ravagé la Russie les a rejetés là, sur la berge gelée, parmi les pins obscurs. Sains et saufs. Mais pour Anna, Sergueï et les autres, l'épreuve ne fait que commencer. Le froid, la faim, les tensions : comment rester soudés quand la glace empêche la pêche ? Quand la promiscuité, la paranoïa et la folie entachent le quotidien ? Vongozero, refuge ou tombeau ?... Yana Vagner maîtrise de main de maître les ressorts du thriller psychologique. Un huit-clos obsédant, un frisson qui s'intéresse à leur survie d'un lac, un endroit très étroit et inhospitalier qui promet tensions, désespoirs et incertitudes qui révèlent un peu plus la nature humaine de ces gens désormais sans destination et sans autre but que tenir le coup. Une lecture sans surprise ainsi qu'un profond sentiment de solitude grâce à une écriture ciselée et tranchante. Un huis-clos certes, mais ni stressant ni angoissant, juste une histoire de survie en milieu hostile. Un thriller sans grand intérêt, un deuxième ouvrage qui se lit très bien, mais on ne retrouve pas le rythme trépidant du tome précédent.

Dans "Vongozero" Yana Vagner nous racontait le voyage d'un petit groupe d'une dizaine de personnes, faisant route vers un lac situé au nord de la Russie pour échapper à une épidémie dévastatrice .... Le Lac nous raconte la vie de ces survivants, pendant ce premier hiver passé au bord du lac. Comment ils vont trouver les ressources pour survivre et surtout tenter de vivre ensemble dans cet espace étriqué, la maisonnette sur une île isolée, au cœur d'un hiver polaire, sans s'entretuer ni perdre la raison... Ce n'est pas toujours le cas, mais j'ai trouvé que la suite est encore plus réussie que le premier tome. Les personnages, notamment les personnages secondaires, ont pris du relief, la narratrice nous révélant quelques éléments de leur vie passée. Surtout, même si tout le roman se situe sur ce lac et dans ses abords, même si l'intrigue est finalement assez ténue, l'autrice nous tient parfaitement en haleine jouant tant avec les nerfs de ses personnages qu'avec les nôtres. Par ailleurs je ne suis pas russophone ; je ne sais pas ce que vaut le texte original, ni si la traduction lui est fidèle. Mais le texte français ,traduit par Raphaëlle Pache, est de toute beauté. On ne salue que rarement les traducteurs mais le travail de Raphaëlle Pache est à mes yeux pour beaucoup dans le grand plaisir que j'ai eu à lire ce magnifique roman.