Le Mythe de la virilité : Le livre de Olivia Gazalé

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Robert Laffont

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Et si, comme les femmes, les hommes étaient depuis toujours victimes du mythe de la virilité ? De la préhistoire à l'époque contemporaine, une passionnante histoire du féminin et du masculin qui réinterprète de façon originale le thème de la guerre des sexes.
Pour asseoir sa domination sur le sexe féminin, l'homme a, dès les origines de la civilisation, théorisé sa supériorité en construisant le mythe de la virilité. Un discours fondateur qui n'a pas seulement postulé l'infériorité essentielle de la femme, mais aussi celle de l'autre homme (l'étranger, le " sous-homme ", le " pédéraste "...). Historiquement, ce mythe a ainsi légitimé la minoration de la femme et l'oppression de l'homme par l'homme.
Depuis un siècle, ce modèle de la toute-puissance guerrière, politique et sexuelle est en pleine déconstruction, au point que certains esprits nostalgiques déplorent une " crise de la virilité ". Les masculinistes accusent le féminisme d'avoir privé l'homme de sa souveraineté naturelle. Que leur répondre ? Que le malaise masculin est, certes, une réalité, massive et douloureuse, mais que l'émancipation des femmes n'en est pas la cause. La virilité est tombée dans son propre piège, un piège que l'homme, en voulant y enfermer la femme, s'est tendu à lui-même.
En faisant du mythe de la supériorité mâle le fondement de l'ordre social, politique, religieux, économique et sexuel, en valorisant la force, le goût du pouvoir, l'appétit de conquête et l'instinct guerrier, il a justifié et organisé l'asservissement des femmes, mais il s'est aussi condamné à réprimer ses émotions, à redouter l'impuissance et à honnir l'effémination, tout en cultivant le goût de la violence et de la mort héroïque. Le devoir de virilité est un fardeau, et " devenir un homme " un processus extrêmement coûteux.
Si la virilité est aujourd'hui un mythe crépusculaire, il ne faut pas s'en alarmer, mais s'en réjouir. Car la réinvention actuelle des masculinités n'est pas seulement un progrès pour la cause des hommes, elle est l'avenir du féminisme.

De (auteur) : Olivia Gazalé

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Expérience de lecture

Avis Babelio

alexandra1967

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Olivia Gazalé – Le mythe de la virilité (2017) (Robert Laffont) 5* (note construite à partir d’extraits) Sur le mythe de la virilité Il y a près de trois millénaires, l’homme mit fin au monde mixte pour bâtir le monde viriarcal, modèle d'exclusion et de ségrégation. Sur la base d’une construction culturelle imaginaire, consolidée par la mythologie (image et symbole), la métaphysique (concept), la religion (loi divine) et la science (physiologie), le discours fondateur a postulé l'infériorité ontologique des femmes (et de l’efféminé) et la supériorité du vir sur l'autre homme (l'étranger, le sous-homme sous l'angle sociologique, racial ou religieux), sur l'animal et sur la nature. Cette idéologie fondamentalement guerrière a légitimé l'oppression de la femme par l'homme, l'oppression de l'homme par l'homme et l'exploitation technologique de la Terre au mépris des grands équilibres écologiques. Sur le débat de la «domination féminine» - On néglige trop souvent le fait que dans de très nombreuses régions du monde, être une femme, aujourd'hui encore, c'est être sous-alimentée, mutilée, analphabète, exploitée, battue, mariée de force à peine pubère, marchandée, répudiée, séquestrée, voire lapidée ou brûlée vive. - On rendra le mérite au féminisme dit « postcolonial » d'avoir prôné une approche intersectionnelle du rapport entre les sexes, prenant en compte l'enchevêtrement des différences sociales, générationnelles, éthiques, culturelles ou religieuses au sein de la catégorie « femmes ». - Il convient de remettre en question l'idée d'une féminisation du monde, et lui préférer celle d'une progressive désexuation des rôles dans les sociétés laïques postmodernes. Perspectives : Ce paradigme viriliste de la toute-puissance est en crise et ouvre la voie au courant postmoderne : façon de penser hors des schémas binaires, le sexe est un continuum, tout homme comporte une part de féminin plus ou moins importante, et toute femme une part de masculin. La révolution du masculin, en finir avec cette répulsion envers le féminin venu du fond des âges, est une chance pour l'humanité. (mai 2025)

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Philosophia39

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

Un essai magistral où je me suis vraiment intellectuellement régalée. Gazalé explore les racines du viriarcat depuis les grecs anciens jusqu'à nos jours pour questionner la place des hommes et des femmes et les rapports de pouvoir et de domination. C'est érudit et extrêmement bien écrit.

elisecorbani

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 5 mois

Une lecture qui permet d'embrasser largement les questions actuelles autour du féminisme et de la masculinité. Olivia Gazalé fait partie des philosophes médiatiques qui contribuent à transmettre des savoirs par le biais de leurs initiatives (les Mardis de la philo dans son cas). Elle fait œuvre ici de pédagogie plutôt que d'innovation, en abordant des sujets très classiques sous un angle original. Comme le laisse sous entendre le titre, le propos est ambitieux et parcourt l'histoire à l'aide d'une importante bibliographie faisant appel à toutes les ressources des sciences humaines (histoire, philosophie, sociologie, anthropologie, littérature...). Revisiter le conflit entre féminin et masculin pour trouver une issue à ce qu'Olivia Gazalé désigne comme un piège : ce mythe de la virilité qui pèse autant sur les hommes qu'il oppresse les femmes. Contrairement à ce que le titre laisse supposer, on parle donc beaucoup des femmes dans cet essai et quand on a déjà beaucoup lu sur le féminisme, il y a des redites nombreuses. De nombreux chapitres tiennent à des prises de position de l'autrice sur les sujets clivants et les différents courants du féminisme. Finalement on n'arrive qu'au milieu du livre (250 pages quand même pour l'édition de poche) au sujet de la virilité en tant que telle. Si vous avez été auditeurice fidèle du podcast les Couilles sur la table, vous n'apprendrez pas grand chose et vous aurez un goût de trop peu. Il est vrai que depuis sa publication en 2017, l'offre éditoriale en livres et en podcasts a explosé sur le sujet. Le mythe de la virilité est sorti avant le phénomène metoo et ça se ressent.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Essais
  • EAN
    9782221145012
  • Collection ou Série
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    416
  • Dimensions
    241 x 154 mm

L'auteur

Olivia Gazalé

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21,50 € Grand format 416 pages