Le Rouge et le Noir : Le livre de Stendhal

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Jeune ambitieux nourri à la légende napoléonienne, Julien Sorel entre au service du maire de son village, Monsieur de Rênal, comme percepteur de ses enfants. Cet ombrageux mais séduisant jeune homme, soucieux de faire oublier ses origines modestes, ne recule devant rien pour assouvir ses désirs d'élévation sociale.
Deux femmes l'aimeront qu'il aimera également : la douce Madame de Rênal, dont il devient l'amant, et l'intense Mathilde de la Mole, toutes deux instruments de son ascension – et accessoires, passionnés, de sa chute.

De (auteur) : Stendhal

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Expérience de lecture

Avis Babelio

kajsamakarainen

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Le Rouge et le Noir, ce sont les couleurs de l'Armée et de l'Église. Il ne s'agit cependant pas de l'armée des années 1820, époque à laquelle se déroule le roman, mais de l'armée à l'époque de Napoléon. Sous le Consulat (1799-1804), cet homme d'État porte un uniforme rouge et institue la Légion d'honneur, insigne de distinction avec un ruban rouge. Pendant la Restauration (1814-1830), la France redevient temporairement une monarchie, mais les Jacobins et les Bonapartistes rêvent d'une nouvelle république. Le personnage principal, Julien Sorel, a grandi à Verrières, une ville provinciale fictive de Franche-Comté. Contrairement à ses frères, cet intellectuel sensible ne veut pas travailler dans la scierie de son père. Il a une image idéalisée de Napoléon et rêve d’accomplir des actes héroïques. Mais pour faire avancer sa carrière, il revêt un habit noir et devient séminariste à Besançon, la capitale régionale. Il appelle cela son hypocrisie. Le clergé catholique est dépeint comme des opportunistes en quête de gain matériel. Une exception est le janséniste Pirard, qui devient une figure paternelle pour Sorel. La rivalité entre le maire catholique De Rênal et l'envieux libéral Valenod est mesquine. Inspiré par les stratégies militaires de Napoléon, [masquer]Sorel développe une technique de séduction très similaire à la capture d'une ville. Il les applique à deux femmes au-dessus de son rang : la femme du maire et la fille d'un marquis de Paris. Mme de Rênal a un fort sentiment de culpabilité catholique et se débat avec le dilemme entre la vertu et la passion. Mathilde de la Mole s'ennuie des nobles vaniteux qui l'entourent et rêve d'un héros romantique qui saura la conquérir.[/masquer] L'antihéros Sorel est vaguement inspiré d'Antoine Berthet, dont la condamnation à mort en 1827 a fait grand bruit. Le narrateur omniscient accorde beaucoup d’attention au contexte historique et peut lire les pensées de Sorel et des deux femmes. Stendhal utilise de nombreuses citations et références, mais cela ne nuit pas à la lisibilité. Il s’agit d’un magnum opus convaincant dans lequel l’idéalisme romantique est envisagé avec une dose de détachement sobre.

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MarineBvB94

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

"Le Rouge et le Noir" fait partie des romans qui m'ont transporté et m'a éternellement marquée. On y suit l'ascension et la chute de Julien Sorel, un jeune homme ambitieux issu d’un milieu modeste. Il tente de s’élever dans la société, notamment par la séduction de deux personnages féminins, l'un produit de son époque, Mme de Rênal, honorable femme au foyer de la bonne société et de la jeune Mathilde de La Mole, fille de marquis. Mais son arrogance, son hypocrisie et la rigidité sociale de l’époque le mènent à sa perte. Ce chef d'oeuvre du mouvement réaliste en train de naître à cette époque, brosse un portrait psychologique vibrant et intense d'un personnage complexe, tiraillé entre ambition et passions, au fond, infiniment humain. On appréciera aussi la critique sociale et politique assumée de l'hypocrisie de la société post-napoléonienne et de la rigidité des classes sociales. Au fond, les choses ont-elles réellement changé ? Dans un style vif et moderne, avec une écriture "rapide", le réalisme et l'ironie permanente font de ce roman une oeuvre percutante et toujours actuelle, d'une portée universelle.

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sebastientalvas

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

"Le rouge et le noir" est un classique écrit par Stendhal que j'ai lu alors adolescent. Pourtant, li m'en reste un souvenir prégnant que je n'ose pas noircir par une relecture inopinée. Je l'ai fait dernièrement pour "La peau de chagrine" et j'en suis encore chagriné. "Le rouge et le noir" a pour héros un jeune homme qui souhaite s'élever socialement dans une société où il n'est pas bon de naître au bas de l'échelle. Il est tiré d'un fait divers dans lequel un jeune séminariste est condamné à mort pour avoir assassiné sa maîtresse. Il est publié en 1830. Julien Sorel, le personnage dont on suit l'existence courte, est un être exalté. Fils d'un charpentier, il ne vit que pour la littérature. Il a pour modèle Bonaparte, obscure lieutenant pauvre, qui a réussi à séduire la belle Joséphine de Beauharnais et à conquérir l'Europe en quelques années. Cette idée lui permet de ne pas sombrer dans la mélancolie. Il souhaite gravir comme son modèle l'échelle sociale soit par le rouge, couleur de l'habit militaire, soit par le noir, habit du clergé. Mais le récit se déroule lors de la Restauration, époque où les valeurs de l'ancien régime ont été restaurées. Un jour, le curé du village de Verrières, dont est originaire Julien, l'abbé Chélan, ayant détecté chez le jeune homme une grande intelligence, le recommande pour un poste de précepteur auprès des trois enfants du maire de la commune, M. de Rênal. Il va alors faire la connaissance de la belle Mme. de Rênal dont il va tomber follement amoureux. D'emblée son destin est scellé malgré une ascension sociale fulgurante. Cette passion va le mener à sa perte, malgré son intelligence et et son ambition, à une époque où être né pauvre ne conduit normalement qu'à le rester. Petit à petit, Julien se rapproche de Mme. de Rênal et de ses enfants. Mais, au chapitre X, M. de Rênal, être frustre et misogyne, l'humilie. Mais Julien se révolte et obtient même une augmentation. Julien Sorel médite alors sur la veulerie de son employeur et compris son pouvoir sur les hommes. Serein et rasséréné, Julien a un sentiment d'invulnérabilité, se comparant au destin de Napoléon. Au chapitre XV, l'ayant annoncé à Mme. de Rênal, il se rend dans sa chambre sans savoir encore ce qu'il y ferait. Une nouvelle fois victorieux, il en sort plein d'orgueil, dans sa joie, lui un être si pauvre et si malheureux, d'avoir possédé un femme aussi noble et aussi belle. A l'occasion de la visite du roi à Verrières, Julien est convié à participer à l'accueil du monarque dans la garde d'honneur, au scandale de la population et des bourgeois de la ville. Mais au chapitre XXI, M. de Rênal reçoit une lettre anonyme dénonçant les actes des deux amants. M. de Rênal préfère sa femme à Julien qu'il renvoie. Il se rend au séminaire à Besançon où il n'est pas aimé car donnant l'impression de penser. Mais rapidement, il est recommandé par l'abbé Pirard, soupçonné de jansénisme, auprès du marquis de la Molle, figure du faubourg Saint-Germain. Il devient son secrétaire particulier. Il y fait la connaissance de Mathilde, fille du marquis, qui s'en éprend follement. Julien en sort encore plus orgueilleux. Une liaison tumultueuse débute entre les deux jeunes gens, rompue brutalement par Mathilde. Julien arrive à la rendre jalouse et c'est alors qu'elle lui avoue être enceinte. Le marquis prévenu par sa fille qui veut épouser Julien est d'abord sceptique. Il accepte toutefois et fait anoblir Julien qui devient lieutenant des hussards. Ce dernier a réussi. Il arrive à se faire respecter de tout le régiment, ivre d'ambition. Il ne pense qu'à la gloire, enfin heureux. Mais, le marquis de la Molle reçoit un jour une lettre de Mme. de Rênal corrompue par par son confesseur dénonçant ses actes à Verrières. Aussi, Julien se rend dans son village natal et tente de tuer Mme. de Rênal au sein de l'église paroissiale. Il la rate alors qu'il est bon tireur. Se laissant arrêté, Julien est conduit en prison, insensible. Lors de son procès, Julien prend la parole pour dénoncer l'absence parmi les jurés de ses pairs, c'est-à-dire des paysans. Il fait remarquer qu'il n'a voulu qu'une chose, s'élever socialement non par la fortune qu'il n'a jamais possédé mais par l'éducation et l'intelligence. Il accepte son sort et regrette son acte envers Mme. de Rênal, toujours éprise de son ancien amant. Le jour de son exécution, Julien fait preuve de courage. Mme. de Rênal meurt trois jours plus tard en embrassant ses enfants. Roman de la passion et du sentiment, "Le rouge et le noir" est également un moyen pour Stendhal de dénoncer la bêtise de son époque. Un certain Valenot n'est-il pas devenu un homme important à Verrières en réunissant autour de lui les plus sots! Stendhal abhorre son époque. Il n'a que mépris pour les élites de province qui s'enorgueillissent de titres ronflants. Il n'a qu'une piètre opinion également envers un clergé corrompu et se complaisant dans sa médiocrité. Et quant à la haute société parisienne, le tableau n'est pas plus reluisant. Mathilde ne voue-t'elle pas une passion bizarre - pour ne pas écrire un autre mot - pour les têtes décapitées, que cela soit pour celle d'un ancêtre, ou soit celle de amant, Julien. "Le rouge et le noir" est un roman foisonnant où on sent palpiter les émotions, les passions des protagonistes. Mathilde, pourtant décrite de manière peu flatteuse par Stendhal à travers le regard de Julien, va au bout de ses envies qui ne rejettent pas sa passion. On est loin de "La princesse de Clèves". Quant à Mme. de Rênal, on ne peut que la comprendre tant son époux est un être veule et n'ayant que mépris pour les femmes. Bien fait pour sa g... s'il est cocu. Au moins, l'époux de la princesse de Clèves a le mérite de donner la mort, se croyant trompé. Ayant relu le début pour réaliser cette analyse - comment peut-on critiquer une telle oeuvre - je me rends compte que le style de Stendhal est vif, loin des descriptions et des références omniprésente dans "La peu de chagrin" de Balzac. Point ici d'accumulation de noms de contemporains dont se régalent avec complaisance les exégètes de Balzac. Le narrateur omniscient laisse parfois la place à un julien exalté et halluciné, à la fin du roman: « Grand dieu pourquoi suis-je moi? ». Stendhal finit son roman par un Julien serein, qui s'avance vers la guillotine, heureux de retrouver l'air qui l'a tant manqué, sous un soleil apaisant. Et puis... rien de plus. On le quitte.

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ribut1937

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Le Rouge et le Noir n’est pas un simple roman, c’est une claque. Une œuvre qui vous prend, vous retourne et vous laisse songeur, le regard perdu au-dessus d’un café serré, quelque part dans une brasserie animée. Stendhal y capture l’essence même de l’ambition, du désir et de la société avec une justesse qui frôle le génie. Julien Sorel… Ah, Julien ! Ce provincial assoiffé de grandeur, cet écorché vif que la société tente de briser, mais qui avance, tête haute, porté par ses rêves de gloire napoléonienne. On l’aime, on le méprise, on le comprend. Face à lui, Madame de Rênal, sublime de fragilité et de passion, et Mathilde, fière, insaisissable, vibrante de contradictions. Ce roman, c’est Paris avant l’heure, c’est l’éclat du feu sous la glace, c’est une étude sociale au scalpel et une histoire d’amour qui brûle d’une intensité rare. Stendhal a ce don prodigieux d’écrire la vie telle qu’elle est : cruelle, magnifique, ironique. Son style ? Tranchant, rapide, limpide. On tourne les pages comme on refait le monde après minuit, avec une fièvre qui ne retombe jamais. Un pur bijou. Un texte qui se déguste comme un grand cru. Bref, un indispensable.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Classiques et Littérature , Littérature Classique
  • EAN
    9782266296458
  • Collection ou Série
    Littérature - Classiques
  • Format
    Poche
  • Nombre de pages
    672
  • Dimensions
    179 x 110 mm

L'auteur

Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.

4,50 € Poche 672 pages