Le temps est assassin : Le livre de Michel Bussi

Après avoir lu avec délectation Nymphéas noirs, Maman a tort ou Gravé dans le sable, je m’attendais à une nouvelle intrigue de haut niveau. Malheureusement une histoire beaucoup trop longue, qui pourtant ne manque pas de mordant avec ses personnages bien campés. L’attitude du mari, très caricaturale, face à sa femme qui affronte ses souvenirs et ses doutes, des métaphores à n’en plus finir, parfois ennuyeuses, sur un sentiment, une attitude, une pensée,… Et un final qui me laisse plus que dubitative, qui ne me convainc pas du tout et ne se justifie pas, en tout cas, avec une telle démesure dans son déroulement. Pour moi, c’est le « cyclope » qui est responsable du drame même si ce n’était pas du tout son intention. En revanche, j’aurais bien aimé qu’il fasse parler les retrouvailles plutôt que de laisser passer encore 27 ans. Cependant l’alternance entre passé (1989-avec le journal intime de la jeune adolescente), le présent (2016) et le descriptif si évocateur des beautés de la Corse, ne laisse pas insensible et nous entraîne jusqu’au bout des 615 pages malgré, parfois, l’essoufflement. Car, des détours et des retournements à nous mettre la rate au court bouillon à force de chercher le coupable L’auteur donne malgré tout un sacré coup de canif à la traditionnelle image des corses : justice, honneur, secret, famille,…ne serait-ce que par l’attitude du papé.