Le Vide : Le livre de Patrick Senécal

Chronique de Sérial Lectrice : Le petit avis de Kris pour Collectif Polar Le vide de Patrick Senécal Drummondville, Québec. Diane Nadeau tue son ex, sa nouvelle femme et leurs jumeaux au fusil de chasse. Elle essaie de se donner la mort, mais un policier l’arrête. Interrogée, elle refuse de parler et veut se suicider. Ce drame est le point de départ d’une histoire où les destinées de trois hommes très différents vont se croiser Je sors de ce bouquin complètement essorée et vidée (vous me direz, vu le titre, c’est normal !) … Pas un, cette année, qui m’ait retournée, malmenée, déroutée comme celui-ci. Pourtant la construction est troublante, des chapitres qui ne se suivent pas (C’est pas banal, on se dit « mais je ne vais rien comprendre » …, ben non justement … ) le langage très cru, un roman très dur … Mais quel brio !! Comment peut-on être aussi bon ? Je n’ai pas pu m’empêcher d’essayer de mettre un visage sur le personnage principal, Maxime Lavoie ; qui est à la fois le bon et le méchant, et je lui verrais bien la tête de Mads Mikkelsen, pourquoi ? Aucune idée mais c’était un besoin de le visualiser. Les deux autres personnages, Pierre, Sergent-détective, qui m’a agacé avec ses tergiversations mais qui, malgré ça, tient une place pratiquement aussi importante que le précédent et le psychologue, Frédéric, est bien intrigant. Rarement un livre vous accapare, vous agrippe comme celui-ci … Vraiment il marquera mon année Thrillers 2015. De ceux qu’on ne voudrait pas refermer, pas lâcher, malgré une fin sous haute tension Ames sensibles s’abstenir … A vous de juger …

Voici une lecture dont je sors très mitigée. L'auteur (Québecois, ce qui explique certaines tournures de phrases) nous interpelle sur le vide de nos existences si égoïstes, auto-centrées, aveugles à tout ce qui ne tourne pas autour de notre nombril (on le voit bien ces derniers temps). Si le propos social assez désespérant m'a nettement interpellée et rejoint mon constat désabusé, la forme du roman, elle, a constitué un net frein à ma lecture. En effet, l'auteur adopte une narration en mosaïque, les chapitres n'apparaissant pas en ordre chronologique du récit, mais alternent entre plusieurs temporalités, sans que celles-ci ne soient précisées, ce qui a provoqué une certaine confusion dans mon esprit. Et puis ... bon sang, c'est loooooong, avec certains passages qui, je pense, auraient pu disparaître sans altérer le sens de l'intrigue. En résumé, une critique sociale qui aurait pu être nettement plus percutante si le roman avait été un peu resserré.

"Le Vide" de Patrick Senécal est un roman qui laisse une impression mitigée. D'abord, il faut noter que l'auteur est québécois, et cela se ressent dans l'écriture. Le vocabulaire et certaines tournures de phrases peuvent sembler maladroites, comme si on lisait une mauvaise traduction. Cela peut dérouter et reste assez déplaisant tout au long de la lecture. L'histoire est racontée de manière non linéaire, avec des chapitres dans le désordre. Cela pourrait déstabiliser certains lecteurs, mais personnellement, cela m'a permis de mieux comprendre la structure des flashbacks et de situer les événements les uns par rapport aux autres. Ce n'est pas un roman policier à proprement parler, même si on suit des policiers dans leur enquête. L'intrigue policière n'est pas très aboutie et les coups de théâtre facilitent un peu trop le travail des enquêteurs. Patrick Senécal précise dans sa préface qu'il s'agit d'un thriller, et c'est effectivement dans ce genre que le roman trouve sa place. L'intérêt de l'histoire repose beaucoup sur la psychologie des personnages. Cet aspect est très fouillé, mais j'ai trouvé les personnages plutôt plats et mous. Je n'arrivais pas à m'attacher à eux, ce qui a rendu la lecture un peu laborieuse. Ce qui m'a le plus plu dans ce livre, c'est la notion de "vide" dénoncée par l'auteur. Senécal critique la superficialité et la futilité de notre société, cette envie de s'abrutir toujours un peu plus au lieu de saisir la chance de s'élever et de faire le bien. Il dénonce notre tendance à l'égoïsme, encouragée par des divertissements de plus en plus stupides. C'est un thème fort et pertinent, qui donne une profondeur certaine au roman. Cependant, le livre est très long. Trop long. Plus j'avançais dans la lecture, plus je me demandais ce qui justifiait toutes ces longueurs. Même après l'avoir terminé, je ne vois pas vraiment l'utilité de certaines parties, si ce n'est pour faire du remplissage. C'est dommage, car cela nuit à la fluidité de l'histoire. En résumé, "Le Vide" est un roman intéressant sur le plan thématique, mais qui pêche par son exécution. L'écriture peut dérouter, les personnages manquent de profondeur et les longueurs sont nombreuses. Malgré tout, la critique sociale portée par l'auteur mérite d'être lue et réfléchie.

Maxime Lavoie, milliardaire, a créé un jeu de télé-réalité ultra trash. Sont sélectionnés les candidats dont le rêve le plus fou peut être réalisé et passer à la TV à une heure de grande écoute. Mais que deviennent les autres candidats, les trop dépressifs, les trop dangereux, les trop "tout" ?... Je crois que je n’ai pas dévoré un roman comme Le vide depuis Le chuchoteur de Donato Carrisi et L’affaire Harry Quebert de Joël Dicker. Patrick Sénécal allie avec forces qualités romancières une intrigue policière aussi percutante que captivante.