L'Empire du Graal : Le livre de Éric Giacometti, Jacques Ravenne

Je n’ai pas commencé par le premier tome de la saga de l’inspecteur franc-maçon Marcas mais j’ai complètement adhéré à l’univers et cela n’a pas entaché ma compréhension. Je ne connaissais pas du tout et c’est une très belle découverte, j’apprécie particulièrement les policiers ésotériques, religieux ou historiques. J’ai trouvé le déroulement des faits et de l »intrigue très addictif, le suspense était présent. De plus, le fait que, contrairement à d’autres romans du même acabit, le duo ne soit pas constitué d’un homme et d’une femme qui finissent par s’amouracher très plaisant. Le dénouement en revanche ne m’a pas transportée bien que ce fût original. Très belle découverte, lecture fluide et addictive, je tenterai de lire les autres tomes mais au vu du nombre, je pense que cela peut vite être rébarbatif.

Avec L’Empire du Graal, Giacometti et Ravenne ne se contentent pas de revisiter la légende du Saint-Graal : ils la déterrent à coups de pelle et de feu, pour en révéler toute la noirceur, la puissance et l’humanité brutale. Oubliez les clichés new age ou les quêtes moyenâgeuses en carton-pâte : ici, le Graal est une obsession, une vérité cachée, une bombe sous tension. Le duo frappe fort. Le rythme est nerveux, l’intrigue haletante, et les allers-retours entre le passé et le présent sont menés avec une précision chirurgicale. Antoine Marcas, toujours aussi ambivalent, se retrouve embarqué dans une spirale qui dépasse de loin l’enquête classique. Ce n’est plus seulement une quête de vérité, c’est une descente au cœur des ténèbres humaines — politiques, religieuses, mystiques. Et le plus effrayant, c’est que tout semble plausible. On lit ce roman comme on suit une traque : les sens en éveil, le souffle court. Chaque détail historique est maîtrisé, chaque scène claque comme une révélation. L’Empire du Graal, c’est Indiana Jones version noir, ésotérique, et radicalement contemporain. Un thriller érudit, palpitant, sans gras ni pause.