Les archives de Sherlock Holmes : Le livre de Arthur Conan Doyle

Une belle sélection de nouvelles pour finir avec ce sixième tome dans lequel Sherlock Holmes se fait, par deux fois, narrateur pour un résultat tout aussi efficace que son cher Watson. Il y a à nouveau de belles énigmes, des histoires tragiques et toujours cet irritant mais ingénieux détective.

Je commence mon aventure dans les histoires de Sherlock Holmes et du fidèle Watson avec pour seules connaissances la série de la BBC, les films de Guy Ritchie, et une vie entière d'osmose culturelle, et pour point de départ Les Archives de Sherlock Holmes ! On pourrait penser que je prends les choses à l'envers, mais ces Archives ont la réputation d'être de moindre qualité par rapport au reste de l'œuvre d'Arthur Conan Doyle. Je suis donc rassurée à l'idée de n'avoir que du meilleur à venir. Les nouvelles contenues dans ce recueil sont... Intéressantes, pour la plupart. Pour d'autres... Peut-être que fantaisiste n'est pas le bon mot, mais c'est le seul qui me vient à l'esprit pour décrire L'Homme qui Grimpait. J'ai été également déçue, même si pas surprise, de l'espèce d'ambiance de fond misogyne et raciste - c'était l'époque, c'est minime, qu'importe, mais comme j'ai l'habitude d'auteurs plus modernes, ça saute tout de suite aux yeux. La traduction et la mise en page de l'édition que j'ai lu (collector archipoche) est tout à fait horrible, je ne recommande pas. J'ai beaucoup aimé Le Marchand de Couleurs Retiré des Affaires, et j'ai hâte de continuer ma découverte avec de biens meilleures histoires !

Le recueil contient douze nouvelles. Des excellentes : « La Pierre Mazarin » Sherlock Holmes enquête sur le vol d’un diamant de la Couronne, lorsque le Docteur Watson est reçu par Billy, groom au service de Sherlock Holmes. Un garçon perspicace et plein de tact, selon le toubib. Billy explique à Watson que le premier ministre, le ministre de l’intérieur ont insisté pour que le propriétaire du diamant fasse appel ç Sherlock Holmes. Le Problème du Pont de Thor On a retrouvé le corps de l’épouse de Neil Gibson, sur un pont, à huit cents mètres de sa demeure. Tout accuse la gouvernante - une jolie jeune femme, qui est emprisonnée. « L‘aventure de trois Garrideb » Afin de toucher un important héritage (15 millions de dollars), trois hommes portant le nom de Garrideb doivent se présenter ensemble chez un notaire. L’un des Garrideb se présente au 221N Barker Street pour obtenir l’aide de Sherlock Holmes. En fait, ce John Garrided, n’est autre que James Winter, alias Morecroft, alias Killer Evans, qui a montré l’arnaque de l’héritage, pour mettre main basse que le magot de Rodger Prescott faux-monnayeur, qu’il a tué. « La crinière du lion », Sherlock Holmes, âgé, retraité dans le Sussex, qui s’occupe de ses ruches et de ses abeilles, enquêtes sur l’étrange mort d’un professeur de sciences. La chute est originale. « Le client célèbre » ou l’intrigue d’une femme bafouée et jalouse qui débute dans un bain turc. « Le marchand de couleurs qui s’était retiré des affaires ». Josiah Amberley, cofondateur d’une petite entreprise de produits artistiques, vient solliciter Sherlock Holmes. Il a été recommandé par le Yard. Il veut que l’on retrouve sa femme et l’amant de cette dernière. Et, l’agent qu’ils ont volé. Même si le docteur Watson enquête en lieu et place du détective, on ne trompe pas Sherlock Holmes. Même un marchand de couleurs retiré des affaires. D’autres banales : « L’homme qui grimpait », L’aventure du soldat blanchi », « Trois pignons », « Le Vampire du Sussex », « L’aventure de Shoscombe Place », « La pensionnaire voilée » - proche par sa chute de Guy de Maupassant -,

Clap de fin pour les enquêtes de Sherlock Holmes, je suis venue à bout de mon challenge perso. Merci à celles et ceux qui m'ont accompagnés dans mes lectures de la série complète. Cet ultime tome est un recueil de nouvelles avec pour particularité que certaines ne sont pas racontées par le docteur Watson mais par Holmes lui-même. J'ai aimé retrouvé une dernière fois ce héros, certes vieillissant mais à l'esprit toujours aussi affuté. Les thèmes sont parfois déroutants avec des incursions dans le surnaturel (le dada de Conan Doyle) mais très vite expliquées rationnellement. Il faut également noter le rôle des femmes qui correspond aux mentalités de l'époque mais qui aujourd'hui est assez dur à admettre comme dans le vampire du Sussex ou la pensionnaire voilée. De la même façon les préjugés raciaux sont à la limite du supportable lors des descriptions de personnages. Un témoignage d'une autre époque qui permet de mesurer le chemin parcouru, mais aussi celui qui reste à faire. Dans la crinière du lion, le coupable ne me serait jamais venu à l'esprit et le marchand de couleur m'a bluffée au début; mais dans l'ensemble, et à cause du format nouvelles, l'énigme est assez simple. Dans ces nouvelles Conan Doyle introduit l'usage des méthodes scientifiques qui apparurent à l'époque en leur prédisant un grand avenir. J'ai trouvé que c'était très précurseur. (Comme le mode opératoire du Marchand de couleur, malheureusement) Dans l'ensemble, le canon Holmésien m'a réservé de nombreuses surprises. J'ai retrouvé avec plaisir les romans et nouvelles que je connaissais, découvert d'autres avec plus ou moins de plaisir selon l'histoire. J'ai été surprise en particulier du peu de place accordé à certains personnages (Irène Adler, Moriarty, Mycroft) alors que la postérité leur a fait une place beaucoup plus grande dans la littérature et les séries dérivées, méritée je pense car leur potentiel est très peu exploité ici. J'ai également trouvé que de nombreux procédés étaient réutilisés à l'occasion. Mais dans l'ensemble c'est une lecture agréable et un classique aux sources duquel il fait bon revenir.