Les Puissances des ténèbres : Le livre de Anthony Burgess

Je soupçonne Anthony Burgess d'avoir été grandement inspiré par le Docteur Faustus de Thomas Mann (qu'il cite d'ailleurs une ou deux fois dans le roman) ! La grande ligne est la même : un narrateur médiocre, fasciné par un personnage brillantissime - le tout empreint de théories théologiques sur le Bien, le Mal et le Libre Arbitre. Chez Mann, il s'agira d'un compositeur ayant conclu un pacte avec le Diable. Chez Burgess, l'opposé : il s'agit de Don Carlo Campanati, prêtre et exorciste, puis cardinal, pape, voire Saint, aux idéaux religieux bien au-delà des situations les plus inhumaines [masquer], notamment la scène de torture d'une jeune femme par les allemands, qui cherchent à lui soutirer des informations sur son réseau de Résistance, en vain. [/masquer]. Toute sa pensée tourne autour d'une idée : du Mal peut surgir le Bien. Ironie du sort : tout le long du roman, du Bien surgira le Mal... Il m'a fallut un peu de temps après lecture pour en faire le bilan. Je n'ai pas eu un plaisir furieux à le lire, mais l'analyse est passionnante ! (Mention spéciale au traducteur, car cela ne devait pas être une mince affaire !)