Les rois maudits - Tome 6 : Le livre de Maurice Druon

Voir commentaire élogieux sur le tome 1. Cette suite est tout aussi passionnante, d'autant que contrairement au tome 1, je n'en gardais aucun souvenir. Les manigances des uns et des autres sont plus machiavéliques les uns que les autres (Machiavel n'était pas encore né, mais il avait de beaux prédécesseurs). A recommander.

Les rois passent et trépassent dans cette saga. Le temps marque également ses personnages récurrents : vieillesse, maladie et décès. La lignée des capétiens est remplacée par les Valois avec Philippe VI. On aborde les prémisses de la guerre de Cent ans car les prétendants au trône sont toujours trop nombreux. Un rappel historique plaisant qui signe un tome charnière dans l'histoire de France et celle d'Angleterre. C'est le temps de la noblesse chevaleresque, courtoise, qui s'amuse dans les joutes et tournois. Bien mieux équipée pour la parade que la vraie guerre, les escarmouches décrites sont de vrais désastres faute de réels tacticiens militaires sur le terrain. Et puis nous avons le fin mot de l'histoire du procès pour le comté d'Artois. Les protagonistes useront de tous les moyens à leur portée : pacte avec le diable, sorcellerie ou usage de faux. Un bon cru que l'on referme avec la nostalgie de certains personnages perdus. Il reste encore un tome, en réalité cette série littéraire aurait très bien pu se terminer ici. Que va donc pouvoir nous conter Maurice Druon pour clôturer son récit ?

Ce sixième volet a su raviver la flamme du récit et là encore c'est Robert d'Artois qui va craquer l'allumette. La médiocrité du roi Philippe VI se révèle être à la hauteur des échecs de son père Charles. Or, outre-Manche, le jeune roi Edouard rationalise l'organisation militaire de son royaume en faisant un pari risqué, celui d'une armée permanente d'infanterie. Crecy sera le symbole éclatant de la réussite de cette entreprise, les flèches des archers anglais pénétrant avec aisance dans les cuirasses des chevaliers français, rouillées par des tournois incessants. On s'amusera ou se désolera des mésaventures de Jean le Posthume, dont on pouvait attendre un destin plus grand, mais au fond que pouvait-il bien espérer ? Son homonyme royal Jean le Bon, rapidement emprisonné à Londres, semble lui prolonger la chute d'une lignée désolante.

Au bout du 6eme, ça commence à devenir long #x1f605 Je recommande aux babelistes qui ont aimé cette saga de regarder (s'ils la trouvent) la mine série de 1972 avec les très grands Jean Piat et Claude Giraud ! Mini série théâtrale avec des acteurs de grand talents pour la plupart aujourd'hui disparus ! Merci à vous grands acteurs !