L'Invention de Morel : Le livre de Adolfo Bioy Casares
Parfois, on pense trouver refuge, alors que le cauchemar ne fait que commencer.
C'est ce dont Luis a fait l'expérience, le jour où il a débarqué sur une plage en apparence déserte, après avoir échappé à la police à coups de rame désespérés. Alors qu'il pensait avoir trouvé refuge sur une île inhabitée, ses explorations lui dévoilent en réalité un lieu étrange, dominé par une villa à la fois somptueuse et inquiétante. Il y découvre d'autres hommes et femmes, avec lesquels aucune communication n'est possible, tant ils sont plongés dans les scènes du quotidien qu'ils répètent inlassablement, chaque semaine, sans lui prêter attention. Sont-ils fous ou bien le dénommé Morel, qui les a réunis, a-t-il quelque chose à voir avec ces étranges comportements ?
----------------------------------------------------
" Situé au Paraguay, ce fruit d'une imagination fantastique est une œuvre réaliste aux accents curieusement surréalistes. Je ne pense pas que ce soit imprécis ou hyperbolique de le qualifier de parfait. " Jorge Luis Borges
De (auteur) : Adolfo Bioy Casares
Traduit par : Armand Pierhal
Expérience de lecture
Avis Babelio
araucaria
• Il y a 6 ans
Un roman très déstabilisant qui évoque un monde parallèle inventé par un certain Morel, et qui est lié à l'utilisation de l'image filmée. On ne sait rien du narrateur, sauf qu'il s'est réfugié sur une île pour fuir la police. On ne sait rien non plus de l'époque précise à laquelle se déroule l'action... Le lecteur découvre simplement en même temps que le narrateur que l'île n'est pas si déserte qu'il y paraît et que des personnages toujours les mêmes s'y promènent régulièrement. Sont-ils réels, sont-ils fictifs?...
ATOS
• Il y a 7 ans
Le passé reviendra-t-il lorsque les rêves n'y seront plus ? Étrange conte poétique,fantastique, philosophique que ce récit d'Adolfo Bioy Casares. Ïle perdue ? Jardin d'Eden ? Entre le cauchemar de la réalité et l'éternité de la mémoire à quel versant de la colline devrions nous nous livrer ? Projection, illusion, la grande machine des images est elle éternelle ? Création ? Invention ? Délire ? Clone, avatar ? Où est l'âme, où se situe notre appartenance aux images auxquelles nous nous accrochons ? Ancrer dans nos mémoires, sommes nous condamner à revivre ou à échouer éternellement ? Sommes nous metteur en scène, auteur, acteur, de nos terreurs, de nos désirs ? L'invention de Morel est labyrinthique. Et c'est étrange, en effet, que de voir et d'entendre, ainsi se superposer, lors de cette lecture, les images de note mémoire. Calcutta..Marienbad.. On naît d'un rêve comme on est parfois de mémoire… https://www.youtube.com/watch?v=t5DSNWPyk4s Astrid Shriqui Garain
jmb33320
• Il y a 7 ans
Déconcertant. Je m'attendais à des rebondissements inouïs, la réputation de ce texte étant ce qu'elle est. Et dès le départ, il m'a paru évident d'avoir affaire à une sorte de projection holographique. Comment dans ces conditions ne pas juger inutiles les premières approches de son narrateur. Ceci dit le style est impeccable et le flou suffisamment entretenu pour continuer la lecture malgré tout. Et au final, s'il laisse un impression de "fabriqué", ce court roman se laisse lire avec intérêt.
oblo
• Il y a 7 ans
C'est sur une île déserte que le narrateur échoue volontairement. Loin, pense-t-il, de toute présence humaine et de ceux qui, dit-il, le persécutent, il a néanmoins la surprise d'observer bientôt, sur cette île que la présence humaine a marqué d'une chapelle, d'un musée qui est en fait une villa, et d'une piscine, un groupe d'une quinzaine de personnes. Fuyant d'abord ces personnes dont il craint qu'elles ne soient ses persécutrices, le narrateur prend le temps cependant de s'y intéresser. Bientôt, il tombe sous l'emprise amoureuse d'une femme, Faustine. Celle-ci, malgré les efforts du narrateur, ne semble pas le remarquer ; il en va de même pour les autres membres du groupe. La deuxième partie du roman donne quelques éléments d'explications : en réalité, ce groupe de personnes n'est que le fruit de l'invention de l'une d'elles, un ingénieur français dénommé Morel. Prenant exemple sur les inventions technologiques qui recréent la voix (téléphone) ou l'image (la photographie), Morel a inventé une machinerie complexe qui enregistre tout ce qui appartient au monde sensible. De la vue à l'ouïe en passant par le toucher, l'odorat et les sensations que peut éprouver le corps (la chaleur, le vent ...), cette machine a capté pour l'éternité la vie de ce groupe d'amis, venu sur l'île pour une semaine. Et, répondant à la vieille crainte de certains peuples d'Afrique ou d'Amérique du sud, l'image ainsi créée a capturé les âmes de ceux qu'elle a enregistrés. La première partie de ce court roman hérite d'une atmosphère très lourde, où l'absurde rencontre le fantastique. Le narrateur explore l'île et ses constructions, suffoque dans les marais où il dort par peur d'être pris par ce mystérieux groupe, tâche de survivre laborieusement. Puis, les explications de Morel arrivant, le roman entre plutôt dans une dimension philosophique, interrogeant les notions de réel, de matérialité, de solitude aussi. Les sens ici se font traîtres et seule l'intelligence, mais aussi le doute, du narrateur, permettent encore de discerner un semblant de réalité. Par réalité, on entendrait ici ce qui est présentement, ce qui a une réalité temporelle. Malgré cette altération durable des sens, le narrateur ne fait pas le choix de quitter l'île. L'amour qu'il porte à Faustine en est l'une des raisons. C'est là un autre paradoxe que propose le roman. Car, bien qu'absolument seul dans sa temporalité, le narrateur éprouve pourtant un sentiment pour une femme qui a existé et qui, comprend-il, n'existe probablement plus. Son amour est celui de la passion, non celui de la nostalgie des temps passés ou du regret de ce qui aurait pu être. Enfin, ce roman interroge aussi la dualité entre la mort et la vie éternelle. Certes, l'invention de Morel permet l'éternité, mais elle ne l'offre qu'aux images. Les chairs, elles, sont destinées à la putréfaction (cf. la main du narrateur qui pourrit après que celui-ci l'ait enregistrée avec l'invention). Il y a là une référence au christianisme, dans lequel la mort n'est que le passage vers la vie éternelle. Cette vie éternelle, dans le christianisme comme dans le roman, est associée à la félicité éternelle. Faustine, Morel et les autres sont prisonniers d'une semaine idéale ; le narrateur, lui, consent à se faire prisonnier de l'image de Faustine. En laissant son journal intime au lecteur, il devient définitivement un personnage de fiction.
Avis des membres
Fiche technique du livre
-
- Genres
- Romans , Roman Étranger
-
- EAN
- 9782221280737
-
- Collection ou Série
- Pavillons Poche
-
- Format
- Poche
-
- Nombre de pages
- 160
-
- Dimensions
- 184 x 126 mm
Nous sommes ravis de vous accueillir dans notre univers où les mots s'animent et où les histoires prennent vie. Que vous soyez à la recherche d'un roman poignant, d'une intrigue palpitante ou d'un voyage littéraire inoubliable, vous trouverez ici une vaste sélection de livres qui combleront toutes vos envies de lecture.
9,50 € Poche 160 pages