A l'ombre des jeunes filles en fleurs : Le livre de Marcel Proust

Décidément, je me faisais une idée totalement fausse de La Recherche du temps perdu. C’est une œuvre magistrale, envoûtante, drôle, politique, engagée, sensuelle, erotique. A l’ombre des jeunes filles en fleurs est la suite des expériences de vie du narrateur et en particulier de son éducation sentimentale, de son éveil à la sensualité et au désir. Le narrateur a grandit. Il est adolescent. Il continue à explorer la construction du sentiment amoureux et du désir. Il continue à fréquenter et à admirer les Swann et à aimer Gilberte. Mais, ne se sentant pas aimé comme il le souhaiterait par Gilberte, il se persuade qu’elle ne l’aime pas et s’évertue à se détacher d’elle. Deux ans plus tard, le narrateur part pour de longues vacances à Balbec (station balnéaire fictive qui est en fait Cabourg) avec sa grand mère. Il se lie d’amitié avec un garçon, Robert de Saint-Loup et remarque une « petite bande » de filles qui l’intéresse de plus en plus. Il les guette, cherche à savoir où elles vont, qui elles sont. Il ne sait pas encore laquelle m’attire le plus « Je n’en aimais aucune les aimant toutes ». Parmi elles figure une jeune cycliste que le narrateur a tout particulièrement remarquée. Grâce à un ami artiste, Elstir, il apprend qu’elle s’appelle Albertine Simonet, qu’elle est issue de la bourgeoisie de l’industrie et des affaires. Avec timidité, il cherche à la séduire. Mais, comme avec Gilberte, sa maladresse lui jouera des tours. Je retiens aussi de la lecture toutes les références que l’auteur fait à l’affaire Dreyfus et à l’antisemitisme qui traversait alors la société française.