Meurs pas, on a du monde : Le livre de San-Antonio
Franchement, M. Konopoulos ne me demandait rien. D'ailleurs, je n'étais pas venu à Genève pour ça. La sublime nana qui m'attendait à l'aéroport avait une autre chatte à fouetter. Mais il a fallu que ce pauvre manutentionnaire soit mordu par un méchant serpent et que son aimable cadavre déboule en même temps que nos valises...
C'est idiot pour Marie-Marie qui, consécutivement, a dû faire une croisière en ambulance ! Mais alors, si tu avais vu nos frimes quand on a déballé l'abominable costume !
Enfin, tu m'as compris ? Si tu as tout pigé, pas la peine d'acheter ce livre. Mais s'il te reste des zones obscures dans la comprenette, n'hésite pas.
Quand tu en auras terminé la lecture, j'aime autant te prévenir : tu devras changer de calbar. Car, on a beau dire, mais il s'en passe des choses, en Suisse !
De (auteur) : San-Antonio
Expérience de lecture
Avis Babelio
TontonJacques
• Il y a 3 mois
Un San Antonio que je n’avais pas encore lu !!! Ou du moins dont je ne me souvenais absolument pas. Là, le décor c’est la Suisse, que Frédéric Dard connaissait bien. Le copyright est daté « 1980, Fleuve Noir », c’est donc a priori la bonne époque, et effectivement, sortant d’un « Prenez-en de la graine » nettement plus ancien, plus pâle et plus conventionnel, on apprécie. Comme d’habitude, les belles âmes vont s’offusquer de ce que l’auteur les traite (vigoureusement) de c..s, prouvant par là qu’il avait raison ; Frédéric Dard a sûrement souffert sa vie durant d’être considéré comme un auteur « mineur », alors qu’il avait une certaine culture et des capacités d’écrivain (il n’a d’ailleurs pas écrit que des San Antonio), et il ressort régulièrement sa rancœur à ce sujet. Mais il serait sans doute bien surpris de voir que le mépris à son égard n’a fait que croître et embellir, car il n’est absolument pas dans l’air du temps : pensez donc, ma chère, un auteur qui non seulement traite le lecteur de (différents qualificatifs assez peu aimables), mais en plus se permet de trouver de l’agrément à la courbure du cul des dames (quelle horreur !), n’aime pas les p… oups, les LGBTQ++blablabla et le dit (sacrilège !), truffe ses bouquins de jeux de mots plus ou moins vaseux (parfois très drôles aussi) (moue de mépris des lecteurs intellos), parle de pets et d’autres choses moins ragoûtantes encore sans le moindre complexe (alors que seul Rabelais en a le droit), maltraite en toute impunité la langue françouèze (et le revendique fréquemment en note de bas de page)… enfin bref, le mec vraiment pas sortable. En plus, c’est paraît-il de la catégorie « polar », et chacun sait que le polar est un genre éminemment mineur (ils confondent avec OSS 117). Non non, ignorons-le, ou du moins pinçons les lèvres et émettons des avis tout aussi pincés, par dépit de ne pouvoir faire un autodafé de ses bouquins ou de ne plus pouvoir le traduire en justice, vu qu’il est mort. Non, San Antonio, pour moi, c’est la liberté, cette liberté qui n’existe plus ou en quantités de plus en plus infimes, car nous sommes tous désormais des poulets de batterie #8210; mais attention ! des poulets bien-pensants (ouf). Bon, ceci dit, j’ai parfois été un peu déçu ici, par certains jeux de mots notamment (ou par les titres de chapitres, ou même certaines situations) ; je gardais un meilleur souvenir du style de l’auteur. On retrouve certes, ici ou là, la description d’une troussée héroïque de l’ignoble Bérurier, aux dépens de la « grosse vache » de service, où quelques considérations plus ou moins philosophiques que l’auteur nous sert toujours au moment le plus crucial, histoire de nous montrer qui c’est qui commande. L’intrigue est comme d’habitude loufoque et absolument pas crédible, mais ce n’est pas pour cela qu’on lit un San A. Mais il est vrai que Dard donne un peu l’impression ici de souffrir de digestion difficile, on l’aimerait moins agressif et plus rigolard. Pourtant c’est un des rares auteurs qui entraîne parfois l’éclat de rire irrépressible, et je suis parfaitement habitué à son style (que personne après lui, sinon peut-être un peu son fils) n’a osé reprendre ensuite). Mais à mon avis, il faudra bientôt le lire en cachette, caché sous les draps, tant il est devenu insupportable aux culs-pincés d’aujourd’hui, bien pires à mon avis que ceux d’autrefois. – On a retrouvé chez vous un San Antonio, qu’avez-vous à dire pour votre défense ? Allez hop, fusillé ! Alors, on pardonne les petites faiblesses (c’est vrai que ses – très nombreux – bouquins ont dû être écrits un peu rapidement, même s’ils lui ont permis d’acheter une maison en Suisse justement, à l’abri du fisc français) et on savoure. La liberté, c’est vrai que ça avait du bon !
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Policiers & Thrillers , Thrillers
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- EAN
- 9782265091764
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- Collection ou Série
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- Format
- Livre numérique
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- DRM
- Filigrame numérique
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6,49 € Numérique 182 pages