Mock Boys : Le livre de Marie Leymarie

Numérique

Syros

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On rêve tous de percer la carapace de ceux qui nous fascinent.
Un roman bluffant de vérité.

MOCK / Définition
1. Verbe : se moquer, tourner en dérision
C'est ce que savent si bien faire Raoul et Baptiste, les garçons cool du lycée, drôles, à l'aise, désinvoltes. Ils ont fait le pari de sortir avec le plus de filles possible, sans se laisser prendre par l'émotion, sans jamais s'attacher. Car ils ne croient qu'en l'amitié.
2. Adjectif : faux, factice
Et si la désinvolture n'était qu'une posture ? Et si leur pacte a priori indestructible était bouleversé par une rencontre ?

De (auteur) : Marie Leymarie

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Avis Babelio

FabtheFab

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 mois

Baptiste Formerie est blond, les yeux bleus, les traits fins, il a l'air souvent absent, un rien mélancolique. Raoul Andresy est brun aux yeux bruns, il est moins beau mais plus grand, plus tonique, plus assuré aussi. Le père de Baptiste, Roland est chargé du patrimoine à Ville de Paris, sa mère, Elsa, est au foyer et elle est dépressive et sa sœur, Lilia, est en hypokhâgne au lycée Condorcet. Baptiste et Raoul sont avec leur ami Theo dans une filière double cursus avec un mi-temps artistique de danse contemporaine au conservatoire régional de Paris. Baptiste et Raoul passent leur temps à enchaîner les conquêtes et ils se sont interdit de s'attacher à une fille. Raoul est fort en gueule, il n'a pas peur de se prendre des râteaux et il court après les filles de manière rugueuse. Baptiste est plus sensible et doux et il est timide dans ses flirts. Aussi, quand il rencontre Sandy Galiano, il cache à Raoul qu'il tombe amoureux de cette fille sans beauté particulière mais extrêmement attachante. --- --- --- Marie Leymarie était documentaliste et elle a animé des ateliers d'écriture avec des enfants en difficulté scolaire avant de se lancer elle-même dans la traduction de romans pour la jeunesse puis d'écrire des romans depuis 2005 notamment Ma mère est une étoile (Tempo, 2005), Le défi (Tempo+, 2006), À l'arrière des taxis (Tempo+, 2008), Mamie a disparu (MiniSyros romans, 2015), Les effets du hasard (hors-série, 2016) chez Syros mais aussi La sorcière qui avait mal aux dents (Magnard, 2005), Si tu m'apprivoises (Gallimard jeunesse, 2008), La petite fille dans une boîte en verre (Gallimard jeunesse, 2010), C'est le nelechat ! ( Gallimard jeunesse, 2010), 2 mamans pour Mokiko (Gallimard jeunesse, 2011). --- --- --- Marie Leymarie livre ici avec Mock boys un de ses romans les plus personnels avec des personnages qu'elle porte en elle depuis trente ans. C'est un texte qu'elle a écrit puis enrichi depuis vingt ans. Il s'agit d'un roman psychologique, un roman miroir de la vie de deux adolescents - fait plutôt remarquable. On pense évidemment à Idée fixe de Melvin Burgess avec des adolescents travaillés par leurs pulsions sexuelles. Ici, deux personnages antinomiques et cependant complémentaires s'unissent dans leur quête effrénée de conquêtes féminines, Raoul, le garçon direct, rapide souvent effronté et impoli voire peu respectueux des femmes, un gamin qui a grandi trop vite dans les cités du quartier Flandres à Paris et Baptiste, un garçon timide, rêveur, décalé qui a grandi dans une famille bourgeoise avec une mère dépressive. Les deux garçons s'amusent, jouent le rôle qu'ils se sont attribués jusqu'à leur rencontre avec une jeune fille différente qui va tout bouleverser et les interroger. Sont-ils seulement ces Dom Juan jamais rassasiés ? Quel sens à cette quête effrénée de relations brèves et intenses ? Pourquoi ont-ils si peur de s'attacher ? A quoi le sentiment amoureux les renvoie-t-il de leur propre histoire familiale ? Nous apprécions aussi la langue, enfin un roman pour adolescents qui n'est pas au présent de l'indicatif mais joue avec le passé simple et l'imparfait. Il y a une beauté dans le choix du vocabulaire, il y a une subtile profondeur sur le sens de la vie malgré les dialogues souvent crus et bien ancrés dans le réel des adolescents. Enfin, la subtilité des caractères des deux garçons coincés entre leur apparence sociale et leur être véritable rend ce roman magnifique.

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NanouAnneDoc

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 6 ans

Retour dans l’adolescence et les histoires de cœur qui vont avec. Les « mock boys » du lycée, c’est Raoul et Baptiste. Ils sont en seconde, ils sont super potes, ils aiment la danse et leur amitié compte plus que tout pour eux. Pas question qu’une fille vienne semer la zizanie, alors ils se lancent le défi (permettez-moi de rajouter de le qualifier de « stupide ») de sortir avec le plus de filles possible mais sans jamais s’attacher. Sauf que l’arrivée de Sandy va changer la donne… Présenté ainsi, le livre me fait prendre en aversion Raoul et Baptiste d’entrée de jeu. Alors pourquoi j’ai voulu le lire ? Parce que j’espérais bien que Sandy serait ce grain de sable qui se glisserait dans les rouages de cette amitié. Et qu’en est-il au terme de cette lecture ? J’ai été un peu surprise par la tournure des évènements et par l’évolution des personnages. J’aurais dû détester Raoul, cet être complètement désinvolte, qui aime la provoc et qui se moque de tout et de tout le monde, et même de lui-même. Dans sa relation avec Baptiste, c’est lui le dominant. Il dit, Baptiste fait. Mais voilà, tout au long du livre, on découvre sa « face cachée », son côté sensible, ses failles, ce qu’il ne veut surtout pas montrer. Il sera pris à son propre jeu. J’aurais dû m’attacher à Baptiste, le dominé, le suiveur. C’est un sentimental, mais il le cache pour garder son amitié avec Raoul. Il vit dans un contexte familial compliqué. Oui mais voilà, même si j’ai éprouvé de la sympathie pour lui, j’avais surtout envie de le bousculer, de lui donner des baffes et de lui dire « eh oh ! Réveille-toi et vis ta vie ! ». Et que dire de Sandy ? Sandy, elle met de la distance, tant avec les garçons qu’avec son lecteur. C’est la fille un peu sauvage, et pour cause : ses parents avaient 19 ans quand ils l’ont eue, sa mère l’a « abandonnée », elle vit avec son père que l’on peut qualifier d’homme volage, ce qu’elle ne cautionne pas. Alors elle s’interdit de tomber amoureuse. Sauf que Baptiste, avec ses manières qu’elle prend pour sincères, va débarquer dans sa vie. J'ai senti la fragilité de Sandy et j’ai eu peur que Baptiste, avec son pari stupide, lui fasse du mal, car alors elle se serait repliée encore plus sur elle-même. J’ai aimé suivre l’évolution des sentiments de ces trois personnages pendant les trois premiers mois de l’année scolaire, et voir comment Raoul et Baptiste allaient (enfin !) commencer à grandir. Et alors la fin, que je pensais cousue de fil blanc, eh bien j’en ai été surprise. Mon cœur de romantique espérait une autre fin, mais qui n’aurait pas été plaisante pour l’un des personnages ; l’auteure a préféré une fin plus « juste », et c’est tant mieux. J’ai passé un bon moment de lecture avec ce roman jeunesse, les pages se tournent facilement, il devrait plaire aux ados.

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SorbetKiwi

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 7 ans

En commençant ce roman, je me suis demandée vers où il allait me mener. Dés le départ, j’ai senti qu’entre Raoul et moi, la relation allait être chaotique. Il est en seconde, il est arrogant, sûr de lui, et à l’aise dans son corps. Sans mentir, c’est mon petit frère tout craché ! Sauf que Raoul fait de la danse, mais peu importe. Tout cela ne pouvait être que façade, et il n’est pas toujours évident de s’imaginer dans la tête d’un adolescent au caractère aussi fort. Baptiste est plus calme, plus effacé surtout. Il ne s’est pas encore trouvé ce qui le rend extrêmement influençable, et Raoul s’en sert, bien qu’aucun des deux ne soit en mesure de s’en rendre compte. Jusqu’à l’arrivée de la nouvelle : Sandy. Repoussé par elle, Raoul va parier que Baptiste serait incapable de la séduire. Sûr de lui, il va tomber de haut. La jeune femme est sensible, compliquée et surtout très cachottière. Sa sphère privée le reste, et pour rien au monde elle ne divulguerait ce qu’il se passe chez elle. De quoi séduire tout garçon un peu trop curieux de nature, ce qu’ils sont tous les deux. En tous cas, j’ai apprécié découvrir ces adolescents qui croquent la vie a pleine dent, parfois même sans le savoir. L’amitié, les premiers amours, et l’environnement personnel de chacun se retrouve au centre de cette histoire. Ces trois jeunes sont décortiqués et mis a nus devant le lecteur, qui est le seul à connaître leurs secrets. Et tout ce qu’ils préfèrent garder caché. Au fil des pages, nous découvrons qui ils sont derrière les apparences. Leur point commun est la danse contemporaine, qui donne une certaine poésie, une certaine musicalité à l’ensemble. Et surtout, qui permet de démontrer physiquement que leurs caractères se reflètent dans leurs gestes, et leur attitude. En couple, en solo, je trouvais dommage que leur professeur de danse ne soit pas capable de déceler cela, en fait. Cela dit, j’ai trouvé la fin précipité. Et peut-être un peu simple aussi. J’aurai aimé que Marie Leymarie aille d’avantage au bout de cette histoire. Je me suis sentie mise a distance sur les dernières pages. Comme si les adolescents avaient fait 1 pas en avant pour en refaire 3 en arrière, et que c’était ainsi que se terminait cette chronique de jeunes artistes parisiens. Quelle est donc la conclusion ? Je me posais plein de questions sur ce que voulait dire cette fin. Et si elle est sensée susciter un questionnement chez les adolescents, je trouve cela intéressant, mais aussi frustrant. Quelle leçon tire-t-on de la vie ? Des préjugés ? Des apparences ? C’était trop ouvert pour moi, simplement. Marie Leymarie nous compte une histoire où de jeunes gens dansent à travers l’adolescence. Certains trop rapidement, d’autres trop doucement, parfois en rythme et parfois non, désarticulés ou parfaitement synchronisés. J’aurai simplement aimé plus de prise de position, afin de ne pas être frustrée par rapport à cette fin, trop rapide à mon goût.

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MademoiselleBouquine

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 7 ans

Un grand merci aux éditions Syros et en particulier à Véronique pour cet envoi ! --------------------------------------------------------------- Raoul et Baptiste sont meilleurs amis, confidents, rivaux, challengers l'un de l'autre, complices, comparses. Ensemble, ils suivent un exigeant double cursus scolaire en danse contemporaine, ensemble, ils se défient d'en faire toujours plus, d'aller toujours plus loin dans la transgression, dans la séduction, dans la désinvolture. Ce sont les mock boys. Il y a le mocking boy, Raoul, le garçon moqueur, celui pour qui rien ne compte vraiment, celui qui tourne tout en dérision, celui qui s'en sort toujours par une pirouette ou un grand sourire, et il y a le mock boy, Baptiste, le garçon factice, celui qui fait tout pour de faux, celui qui se sent usurpateur en permanence sans savoir au juste ce qu'il usurpe, intrus à sa propre vie, celui qui se ment à lui-même. L'équilibre entre Raoul et Baptiste dure depuis des années et des années, mais il va suffire de l'arrivée d'une fille dans leur vie pour que leurs rapports soient perturbés de façon irréversible. Baptiste en tombe amoureux, mais le cache à Raoul qui le verrait comme une trahison, un parjure à leur promesse de ne jamais tomber amoureux et de continuer à voir la vie avec nonchalance. S'ensuivent mensonges, tours de passe-passe et des heures et des heures d'introspection... Le roman en lui-même se lit extrêmement bien, à toute vitesse même, et on se familiarise très vite avec ce petit groupe d'adolescents aux aspirations et aux personnalités plutôt bien définies et assez nuancées. L'écriture est simple mais fine, et l'approche en général du sujet de l'adolescence évite les clichés indigestes - même si on a parfois tendance à se dire que la concentration en drames personnels et dilemmes moraux est particulièrement inquiétante au sein de ce lycée. Le principal reproche que j'adresserai au roman est que l'on n'a pas tant l'impression de suivre des personnages en classe de Seconde, âgés donc de 14 à 15 ans, que des individus en toute fin d'adolescence, prêts à passer à l'âge adulte. Nul doute qu'il doit bien exister des garçons et filles aussi jeunes et déjà sensibilisés à toutes les expériences évoquées par l'auteure, mais de mon propre vécu qui n'est pas si lointain, les jeunes de 14-15 ans sont loin d'avoir ces priorités, ces réflexions, cette façon de fonctionner, ces comportements aussi adultes et détachés notamment dans les relations amoureuses et sexuelles. 14 ans, c'est très très jeune, et lire des pensées aussi nuancées et avancées chez des personnages de cet âge suscite une sorte de décalage. C'est dommage, parce que cela résulte en un mélange de thématiques hétéroclites : on a d'un côté des relations conflictuelles, avec les parents par exemple, très "basiques", des motifs de jalousie qui témoignent de puérilité, de manque de réflexion des adolescents, et de l'autre une vie amoureuse et sexuelle extrêmement banalisée et "poussée", et surtout des pensées torturantes sur le plan émotionnel et psychologique dont la formulation même paraît impossible chez des individus qui se comportent par ailleurs de façon aussi immature - le simple serment de ne jamais tomber amoureux de Raoul et Baptiste montre bien ce côté encore assez enfantin. On regrette surtout le fait que l'auteure semble avoir abandonné ou du moins délaissé sa démarche en cours de route : après quelques chapitres, on perd de plus en plus cette étude des postures des deux garçons, de leur jeu de dupes, pour se concentrer pratiquement exclusivement sur leurs relations amoureuses. Et oui, ces relations sont bien décrites et approchées de façon plutôt complexe, mais il s'agit là d'une dimension bien trop réductrice. On aurait aimé se concentrer plus sur cette notion passionnante et essentielle de l'identité qui constitue à mes yeux le cœur de l'adolescence, ce jeu de miroirs où l'on s'abuse à naviguer entre différentes versions de soi jusqu'à ne plus bien savoir laquelle était l'originale et laquelle on veut épouser. C'était très bien fait dans les premières pages, mais hélas absent par la suite. Mock Boys reste un très bon moment de lecture à plus d'un égard, et est globalement bien au-dessus de la moyenne de ce qui se fait en roman sur les adolescents pour les adolescents. C'est aussi à cause de cette qualité globale que je me permets de faire ces reproches, qui n'ont pas de vrai impact sur le plaisir que l'on retire de la découverte du récit. J'aurais donc plutôt tendance à recommander cet ouvrage, qui transmet des messages à mon sens bénéfiques et encourage la communication, le respect, l'ouverture à l'autre, en vous poussant à rester critique sur la cohérence et l'aspect réaliste des personnages d'adolescents proposés.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Enfants , Contes & Légendes
  • EAN
    9782748524871
  • Collection ou Série
    Hors collection Romans
  • Format
    Livre numérique
  • DRM
    Filigrame numérique

L'auteur

Marie Leymarie

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