Norferville : Le livre de Franck Thilliez, Lila Tamazit

Pas le meilleur Thilliez en termes d’enquête, de suspense et de rebondissements, mais l’auteur a su installer une sacrée ambiance. Une petite ville fictive et isolée dans le grand nord canadien, une nature hostile et glaciale, le froid, la neige, les forêts alentours. L’atmosphère est sinistre et pesante. Ça change des équipes du quai des Orfèvres parisien. Une femme assassinée dans des conditions effroyables, des conflits entre les familles de mineurs qui viennent travailler et la population autochtone qui subit depuis des décennies racisme, discrimination et pire puisque Thilliez s’appuie sur le scandale bien réel des femmes et filles autochtones disparues ou assassinées dans l’indifférence quasi générale des autorités canadiennes. Si l’intrigue fonctionne sans être renversante, si le duo des deux personnages principaux, un criminologue français et une lieutenante autochtone qui avait fui la région, fonctionne aussi sans laisser de souvenir impérissable, le contexte intéressant et le décor très travaillé donnent du relief à un ensemble qui en manquait un peu. Ce n’est pas excellent mais c’est du Thilliez, on passe toujours un bon moment.

Quand la fille d'un policier lyonnais est retrouvée massacrée dans le froid canadien, il ne lui en faut pas plus pour sauter dans l'avion et mener l'enquête. C'est plutôt bien mené avec des personnages solides. On est bien transportés au Canada et chaque page transpire le froid. Un bon moment lecture.

J'ai décidé de laisser une seconde chance à Franck Thilliez avec Norferville, après avoir détesté Puzzle (que j'avais trouvé trop prévisible alors qu'il essayait d'être complexe). L'engouement autour de l'auteur sur Twitter m'a poussée à retenter, mais cette fois-ci c’est plutôt une lecture en demi-teinte… Ce qui a vraiment sauvé ce récit (qui sans ça aurait été un 2/5 max), c'est l'excellent fond social. J'ai beaucoup apprécié que Thilliez mette en lumière les tensions et les injustices subies par les communautés autochtones (Premières Nations) face à l'exploitation minière. On en parle si peu mais c'était vraiment la force du roman selon moi. Par contre, le côté thriller est à nouveau trop prévisible. L'auteur a tenté de brouiller les pistes avec des complices, et j'ai presque douté (je dois avouer) mais le problème, c'est qu'il n'y a pas de vraie fausse piste… On devine également qui est la tête pensante trop tôt. Et pour couronner le tout, la fin est frustrante et complètement bâclée en une dizaine de pages. Dommage. Un solide 3,25/5.

Après un début que j’ai trouvé peu inspiré dans la région Lyonnaise à la poursuite d’un psychopathe aux actions exagérément cruelles; une fois les deux héros réunis, dans cette région au combien inhospitalières, on retrouve la verve et le lyrisme de l’auteur et on plonge avec fraîcheur mais passion dans leur quête et leur enquête, jusqu’au dénouement avec ce qu'il faut de suspens et de retournement de situation. Le tout en découvrant la situation de ces populations autochtones leur conditions de vie et les sévices qu'ils peuvent subir. Bon moment de lecture