La Faille - Edition collector : Le livre de Franck Thilliez

Avec Thilliez, il n’y a jamais rien qui traîne. Pas un mot de trop, pas un détail qui ne trouve pas sa place, pas un caillou laissé sur le chemin sans raison. Chaque élément est une pièce du puzzle, et la satisfaction quand tout s’emboîte est franchement addictive. Et bien sûr… qui dit Thilliez, dit Sharko. Toujours fidèle à lui-même : un vrai cowboy des temps modernes, qui préfère foncer tête baissée plutôt que d’écouter trois secondes sa hiérarchie. Règles ? Quelles règles ? Ordres ? Quels ordres ? C’est aussi pour ça qu’on l’aime (et qu’on lève parfois les yeux au ciel avec tendresse). Ce roman, c’est un melting pot parfaitement dosé de tout ce qui fait un bon polar Thilliez : darknet, morgue, trafic d’organes, catacombes, tortures, hôpital psychiatrique… Rien n’y manque, et pourtant, rien ne déborde. Tout s’imbrique avec une précision chirurgicale, sans jamais donner cette impression de “trop”. Et puis, il y a Bellanger. Dans cette course contre la montre qui sert de colonne vertébrale au récit, c’est lui qui porte une grande partie de la tension. Et soyons honnêtes : au 13ème tome, on s’y est attaché à ce bonhomme. Thilliez réussit ici encore à nous embarquer dans un thriller dense, rythmé et intelligent, qui ne nous lâche pas jusqu’à la dernière page. Bref : de la noirceur, du suspense, de l’adrénaline et des liens humains qu’on ne voit pas venir. Tout ce qu’on attend d’un Sharko, et qu’on obtient, millimétré.

J'ai découvert Franck Thilliez sur Arte au cours d'un entretien pour la promotion de son dernier thriller et je l'ai trouvé fort sympathique alors je me suis dit que c'était l'occasion de découvrir l'auteur français même si le genre de livre qu'il écrit n'est pas ma tasse de thé. J'ai donc choisi "La faille" car quitte à se faire peur le thème de la mort est plutôt adapté d'autant plus qu'il est beaucoup question du cerveau et de son fonctionnement, sujet passionnant et bien documenté par l'auteur. Ce polar complexe et intelligent est donc assez réussi. Le commissaire Franck Sharko vit et travaille avec l'inspectrice Lucie Henebelle et leurs garçons. Il apprécie et compte toujours sur son équipe alors quand Audra Spick enceinte se retrouve dans le coma après l'agression d'un tueur pourchassé il est bien décidé à enquêter pour retrouver l'organisation caché derrière cette affaire. C'est d'autant plus important que Nicolas Bellanger fait aussi partie de l'équipe et qu’il est concerné, traumatisé, il doit prendre des décisions car il est le père de l'enfant porté par Audra. A l'origine du drame, il y a le meurtre atroce d'une femme dont la seule piste est son fémur greffé qui appartient à une certaine Emma Dotty, céroplasticienne, chez laquelle Sharko retrouve des sculptures macabres. Il va donc aller à sa recherche, aidé par Lucie et son groupe. Très vite, ils vont être face à la mort personnifiée à travers des rescapés miraculés dont les cadavres sont retrouvés les traits figés dans une expression de terreur comme si la mort était venue récupérer son dû. Sharko va avoir affaire à une société secrète planquée dans le darknet qui va donner du fil à tordre au service de cybercriminalité. Et cela ne fait que commencer. Franck Thilliez nous emmène en Enfer en faisant référence à celui de Dante. Mais il ne s'agit pas que de littérature car le sujet de la mort cérébrale est d'actualité. On peut dire aussi qu'il existe des témoignages d'expériences de morts imminentes et que ces EMI hantent ce thriller. Des sujets douloureux et sensibles qui se croisent traités scientifiquement et humainement qui font de "La faille" un polar sombre mais haletant.

Quel bonheur de retrouver le commandant Sharko et son équipe pour une nouvelle plongée dans les ténèbres de l’âme humaine. Fidèle à sa réputation, Franck Thilliez n’épargne ni ses personnages ni ses lecteurs : dès les premières pages, la tension est palpable, la souffrance omniprésente, et l’on sait que le voyage sera éprouvant, mais terriblement captivant. Dans La Faille, l’auteur explore le thème universel de la mort, mais sous un angle éthique et scientifique particulièrement bien mené. Thilliez a l’art d’ancrer ses intrigues dans une réalité troublante ; en s’inspirant de faits réels et de découvertes scientifiques, il confère à son récit une crédibilité saisissante tout en nourrissant la curiosité du lecteur. Cette capacité à mêler enquête policière, réflexion morale et documentation rigoureuse fait toute la force de son écriture. On y retrouve ce style nerveux et précis, cette ambiance oppressante où chaque détail compte, et cette manière unique de questionner la frontière entre le bien et le mal. En somme, Thilliez signe ici un nouveau page-turner haletant, à la fois intelligent, sombre et profondément humain. Un roman que j’ai littéralement dévoré en quelques jours

La faille nous propose une nouvelle enquête de Sharko qui nous emmène sur un terrain morbide mais presque philosophique. Outre l’enquête qui suit la disparition d’une jeune femme et nous trimballe des catacombes à une clinique spécialisée dans le don d’organe en passant par les tréfonds du darknet, ce roman propose une réflexion sur la vie après la mort, la survie de la conscience dans les chairs et propose également un dilemme éthique très intéressant sur la fin de vie. L’histoire se tient, est scientifiquement documentée et la trame narrative nous tient en haleine tout du long. J’ai beaucoup aimé cette dernière lecture de Franck Thilliez, un thriller médical prenant qui friserait presque avec de la science-fiction, et qui pourtant questionne des sujets bien d’actualités.