Osmose : Le livre de Yann Queffélec

Grand format

Robert Laffont

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Sur une plage au crépuscule, des adolescents écoutent l'un d'entre eux raconter une histoire. Belle histoire ? Un crime. Désertas est un îlot pénitentiaire, nul ne sait où. Pierre vient d'arriver. Soumis à la loi des jeunes criminels, il doit parler. Devant ce public menaçant, il se pique au jeu théâtral de ses aveux au clair de lune.

Il découvre l'art de subjuguer, d'apitoyer, d'épouvanter ceux qui n'ont peur de rien, de manier suspense et rebondissements, de donner un sens aux destins bafoués, à commencer par le sien. Il raconte les riches heures où ses parents s'aimaient, où son père, un embobineur, croyait tirer les ficelles et répartir les rôles, où les secrets restaient secrets. Jusqu'au soir où sa mère disparaît. J'allais avoir six ans, les Delfonics tournaient, le vent secouait les rideaux, la nuit menaçait de tout emporter, je me réveillais dans un livre habité par des bûcherons réduits à manger leurs enfants, un rêve où mon père se profile à la manière d'un voleur, arrivant chez lui débraillé, pâle, sa veste noire parsemée de flocons ; il referme à clé, il va boire à l'évier avec le bruit d'un animal en train de mourir pendant que moi, je vois ses mocassins enneigés et son pantalon trempé. De nous deux lequel est le plus effrayé quand nos regards se croisent ? À dire ce qu'il n'a jamais dit, à revivre ce que la veille encore il voulait oublier, Pierre entre pour la première fois en lui-même, il ose affronter l'image titanesque du père, et se résout à lui ressembler.

De (auteur) : Yann Queffélec

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Expérience de lecture

Avis Babelio

Annette55

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 ans

«  La vérité a mauvaise mine ? On lui met de fausses dents , on lui tire la peau des joues , on la roule dans la farine et on ne la montre pas du doigt » «  Il était né dans la peur …. Il s’était caché sous la table . Il avait vu son père arriver blanc comme un mort……. » Quelques citations de ce livre qui nous englue , choque, nous enfonce petit à petit dans un délire toxique ….. C’est l’histoire d’un père , d’un fils, d’une mère ? … Le premier chapitre se déroule à Désertas, un îlot pénitentiaire, nul ne sait où , d’ailleurs…. sur une plage , le soir , des adolescents écoutent l’un d’entre eux , Pierre , qui vient d’arriver raconter une histoire ….. Et laquelle?. Celle des riches heures à l’époque où ses parents s’aimaient, où son père , affabulateur , embobineur , pensait tirer les ficelles , répartir les rôles puis soudain , sa mère n’est plus là…....lors des six ans ou presque de Pierre ,… Père et fils feignent un naturel jovial alors qu’il n’en est rien…. Ils se disent bonsoir , ils s’endorment, les yeux ouverts et regardent au fond d’eux mêmes …. Au fond d’eux mêmes : ils se haïssent , ils ne savent même pas à quel point ….. Je n’en dirai pas plus. Entre eux un lourd SECRET, , Pierre vit un enfer chez lui, son enfance est une vraie escroquerie , il a le cœur gros au delà des mots … Au fil des pages , le lecteur assiste à cette torture mentale ,noirceur psychologique , tension extrême, , cauchemar éveillé , ce père englué dans sa folie douce , cet enfant dont les émotions sont détaillées avec minutie . Mais pourquoi en est - on arrivé là ? Pourquoi ? … Les relations père- fils deviennent intenses , de plus en plus compréhensibles, insoutenables, mensongères …..folles .. Chaque mot fouette le lecteur , le marque d’une empreinte malsaine …. Quelles affreuses vérités exhumer de cet amas de mensonges au fil des jours et des années ? «  Motus » mot phare et pour cause …. Manipulation psychologique infâme , honteuse et Laura ce personnage secondaire étrange ? C’est un livre extrêmement dérangeant , perturbant , bouleversant , noir, toxique , à l’ambiance pesante , malsaine, oppressante ,que j’ai failli abandonner …..à maintes reprises. Il figurait dans ma bibliothèque depuis très longtemps …. J’hésitais à le lire …. «  Elle est un peu triste .Elle vit encore pour quelques instants qui s’éternisent au fond d’un gouffre sans lumière . La neige , les œillets blancs , elle oublie déjà .Comme on oublie vite à la fin .Ton petit corps , Nelly . »

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Cricri124

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 ans

"Il se fait comme ça, entre les rêves et la conscience éveillée, des échanges mal définis : une sorte d'osmose, peut-être, on ne reconnaît pas que cette pensée vient encore du sommeil... elle a traversé la membrane..." Cette citation d’Aragon me semble convenir assez bien à l’atmosphère de ce livre. Toxique aurait pu en être une autre pour qualifier cette relation entre le père et le fils. La manipulation psychologique dont fait l’objet ce gamin est infâme. Elle m’a souvent fait faire des bonds. En ce sens, je suppose que l’auteur a atteint son but ou l’un d’entre eux. Pierre, un jeune adolescent, est expédié sur l’île Désertas dans un pénitencier pour mineur. Ça, c’est le premier chapitre. Les autres chapitres s’attardent sur sa vie, et ce qui l’a conduit dans ce pénitencier. Mais comme dirait son père Marc, l’index posé devant la bouche : « motus » … L’approche est assez déroutante. J’ai parfois eu du mal à identifier le narrateur, principalement au début. C’est comme des brides de subconscient qui tentent, tantôt de revenir à la surface, tantôt d’être étouffées. En refermant le livre, je me suis quand même demandé ce que Pierre (l’adolescent) savait vraiment. Il remet par exemple parfois en cause l’interprétation de certains propos de Marc sur sa mère qui ont lieu avant sa naissance. Mais quelles vérités est-il en mesure d’exhumer sous cet amas de déjections mensongères ? Certains éléments m’ont aussi paru étrange, hors contexte, ou je n’en ai pas saisi la portée. Je n’ai pas bien compris par exemple la valeur ajoutée des scènes concernant ce pénitencier aux allures de Sa majesté des mouches de William Golding. Les personnages secondaires sont également parfois un peu décevants, comme celui de Laura, l’assistance sociale, que je n’ai pas trouvé très crédible, ni très psychologue. L’ambiance est un peu trop malsaine pour moi mais les amateurs devraient y trouver leur compte. C’est un livre dérangeant à l’écriture heurtée tout comme ses potagistes et sinistre à l’instar d’une nuée de vautours tournoyant avidement au-dessus d’une proie pas tout à fait à point…

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luis1952

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 6 ans

Pierre, un adolescent est mené dans un centre pénitentiaire. Pourquoi en est-il arrivé là ? Lentement, page après page, nous comprendrons ce qui s'est passé, avec Marc, son père qui ne l'est pas. Dans ce roman, chaque mot fouette, chaque phrase nous prend.

Lilou1344

3.00 sur 5 étoiles

• Il y a 7 ans

Même si ce livre n'est pas à la hauteur des "Noces Barbares" (le récit est parfois un peu décousu), on y retrouve l'atmosphère oppressante, étouffante et on se sent aspiré par la folie. Nous y retrouvons la cruauté du monde où chacun doit se battre pour survivre. Un adolescent est incarcéré sur une île qui est un établissement pénitentiaire pour délinquants. Il se voit contraint d'échanger sa vie contre le récit du crime qui l'a conduit en ce lieu. Pierre n'a que 6 ans lorsque son père rentre une nuit, les regard perdu, les yeux hagards. Lorsque l'enfant réclame sa mère, le père est furieux. Père et fils vont s'emmurer dans un même secret qui n'a rien d'une osmose, bien au contraire ! Ce roman est très fort et se lit d'une traite. Nous sommes très vite absorbés par la psychologie des personnages qui vont nous entraîner dans leur cauchemar .

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Fiche technique du livre

  • Genres
  • EAN
    9782221088234
  • Collection ou Série
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    288
  • Dimensions
    215 x 136 mm

L'auteur

Yann Queffélec

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21,00 € Grand format 288 pages