Poussière blonde : Le livre de Tatiana de Rosnay, Françoise Cadol

Dans son roman Poussière blonde, Tatiana de Rosnay nous plonge dans un univers où réalité et fiction se rencontrent, où deux femmes que tout oppose font connaissance. Pauline, jeune Française pleine de rêves, amenée à travailler dans le célèbre hôtel Mapes de Reno, aux États-Unis, où elle se forge une existence marquée par son amour des chevaux et son regard innocent sur un monde complexe. À travers elle, l'auttrice nous invite à découvrir l'émergence d'une personnalité en devenir, mais aussi un portrait sensible d'une autre figure mythique : Marylin Monroe. L'originalité du roman réside dans sa structure narrative, qui s’étend sur trois temporalités. D'un côté, Pauline vit son passage à l'âge adulte dans l'Amérique des années 1950. De l'autre, Marylin Monroe, déjà l'icône incontestée du cinéma, évolue dans l'ombre d'un mal-être qui la ronge. Leur rencontre est improbable, presque magique, et marque le point culminant de l’histoire. Alors que l’une s’éteint dans la tragédie, l’autre commence à se redécouvrir, à s'émanciper des blessures de son passé. Le roman explore cette rencontre comme un processus de transformation mutuelle, où chacune, à sa manière, se réinvente. Ce qui m’a surtout frappée dans ce roman, c’est la capacité de Tatiana de Rosnay à capter l'intimité de Marylin Monroe, à dépeindre les tensions qui habitent la star, déchirée entre sa personnalité publique de Mrs Miller et sa fragilité cachée. Ce portrait, loin de l'idéaliser, met en lumière la dualité de l'icône, ses contradictions, ses luttes internes. En utilisant les yeux de Pauline, sa femme de ménage, l’autrice nous offre une vision poignante de la célébrité et de la solitude d’une femme prise dans l'engrenage médiatique et personnel. Ce point de vue unique nous dévoile une Marylin plus humaine, moins monument, mais tout aussi émouvante. Tatiana de Rosnay, avec sa plume fine et délicate, parvient à donner vie à une fiction où l’émotion est palpable à chaque page. Son écriture est précise et profondément humaine, elle entre dans la psychologie des personnages avec brio. Poussière blonde est un roman qui m’a captivée dès les premières pages et qui m’a beaucoup touchée. Il nous permet d’apercevoir les différentes facettes de Marylin Monroe, loin des projecteurs, tout en suivant l'éclosion d'une jeune parisienne dans l'Ouest américain, une rencontre entre deux femmes qui, par leur destin, changent à jamais.

Poussière blonde est le deuxième roman de Tatiana de Rosnay que je lis. J'avais bien aimé le premier mais j'ai adoré celui-ci. L'histoire se déroule à deux époques : entre 1946 et le début des années 60 et l'an 2000. Pauline, vétérinaire française spécialisée dans les chevaux Mustangs, vit dans le Nevada. Elle a réussi à vivre de sa passion mais au début, c'était pas gagné ! En effet, femme de ménage dans un hôtel chic de Reno, le Mapes, elle se fait berner par le directeur Kendall Spencer et tombe enceinte d'une petite fille qu'elle élève seule tout en habitant chez sa mère et son beau-père américain Doug. Un jour, Pauline doit remplacer une collègue en arrêt maladie qui fait le ménage des suites et notamment la chambre 614. Elle va alors faire une rencontre incroyable et bouleversante ! En effet, à cette époque, le tournage des Misfits (Les Désaxés) de John Huston se déroule non loin de là. Henry Miller, Clark Gable, Marilyn Monroe et sa garde rapprochée résident à l'hôtel. Le talent de Tatiana de Rosnay est de mêler la réalité historique (il y a eu suffisamment de livres, d'articles, sur Marilyn, sa vie, ce tournage "maudit") et la fiction (la rencontre entre la femme de ménage et la star) d'une main de maître ! Bref, c'est un pur bonheur de découvrir petit à petit l'histoire de Pauline, passé et présent s'entremêlant, de "côtoyer" Marilyn Monroe dans son intimité, empreinte de doutes, cernée par ses démons mais entourée de gens qui l'aiment et la respectent. Alors, vraiment, merci pour ce grand roman !

Voici ma lecture du week-end. J'ai tardé à acheter ce livre car mes finances à l'époque de sa parution étaient en baisse et au fil du temps , je l'ai mis de côté pour un achat futur en attendant en fait la version poche. Puis quand j'ai vu l'horreur de la couverture en poche , je me suis de nouveau tourné vers la version broché qui en occase -état très bon- m'a moins coûté que celle en poche. Car lire un livre "sur" Marilyn Monroe sans que celle-ci ne soit en couverture , quel est l'intérêt? surtout une si belle photo de Denis Stock* de l'agence Magnum. Une lecture agréable sans plus qui se déroule sur plusieurs époques . Chaque chapitre commence par le temps et le lieu . exemple le premier : Janvier 2000-Mont Shasta-comté de Siskiyou, Californie du Nord. Il y a l'année 2000, une petite partie consacrée à la Seconde Guerre mondiale, les années 50 en Arizona -principalement Reno- et le tournage des "Misfits" (les désaxés) en 1960. Tout l'histoire est basée sur un fond réel avec évidemment une relation totalement inventée entre Pauline et Marilyn. Mais la description des attitudes et du quotidien de MM à l'hôtel et sur les tournages est juste. Ce que je trouve déplorable de la part de l'autrice , c'est de mettre des féminisations comme "sa professeure", et d'autres, alors qu'en 1960, les personnages d'un roman ne parlaient pas comme cela. Paula Strasberg n'était pas la professeure d'arts dramatiques- Actors Studio- ( acting coatch) de MM. Puis page 89 - Grâce aux photographies des magazines de Marcelle, Pauline identifia ce client aux grandes lunettes rondes : Arthur Miller. Je possède énormément de livres sur MM et donc pas mal de photos avec à ses côtés Arthur Miller. Et bien sur aucune, il ne possède de grandes lunettes rondes. Elles sont peut-être grandes mais pas rondes. En conclusion: une bonne lecture à diriger il me semble vers un lectorat féminin. J'ai lu sur le sujet. -The Misfits. Chronique d'un tournage, par les photographes de Magnum. Magnifique album photographique et très bon texte d'accompagnement. -Les Misfits. A. Miller. -La fin du film. A.Miller. (pièce de théâtre au sujet qui a fait polémique comme sa pièce "Après la chute" mais le style est très bon. -Hollywood menteur . Luz. (BD). -Marilyn Monroe. Eve Arnold**. (photographe que MM adorait -dont on parle dans le roman) . *Dennis Stock né en 1928 à New York- mort en 2010 à Sarasota en Floride est un photographe américain, membre depuis 1951 de l'agence Magnum Photos. Ses photos de James Dean et celles des années fin 60 des hippies, , des motards et des concerts de jazz en Californie sont superbes, ces photographies témoignent de la liberté, de la jeunesse et de l'esprit de contestation (manifestations des Noirs américains, manifestations contre la guerre du Viêtnam) qui régnait en Californie à cette époque. **Eve Arnold née en 1912 à Philadelphie et morte en 2012 à Londres est une photographe et photojournaliste américaine. Elle a fait partie de l'agence Magnum. Lus de cette autrice. -Spirales. -Son carnet rouge. -

Je n’avais pas spécialement envie de lire ce livre mais on me l’a offert en version audio et j’ai beaucoup apprécié cette lecture par Françoise Cadol. Pauline, vétérinaire équine sexagénaire, assiste à la destruction du Mapes Hôtel de Reno, dans le Nevada, où elle a travaillé et fait une rencontre qui allait changer sa vie. Retour en 1960 : mère célibataire à 18 ans, Pauline a dû renoncer à ses rêves de devenir vétérinaire pour devenir femme de chambre. Affectée le plus souvent aux toilettes du rez-de-chaussée, la jeune femme supporte avec courage la situation par amour pour sa fille et trouve refuge dans le souvenir des chevaux quand c’est trop difficile. Mais un jour, suite à la blessure d’une collègue, elle est envoyée nettoyer en urgence la suite 614, où résident M. et Mrs Miller. Elle ignore qu’il s’agit de Marylin Monroe et Arthur Miller et ne reconnaît pas dans cette femme nue et un peu hagarde, sans maquillage, la star qui affole les foules. Peu peu une affection sincère va se développer entre elles. J’avais lu il n’y a pas très longtemps « Elle s’appelait Sarah » et ai retrouvé la manière dont l’autrice confronte vie parisienne et américaine, allers-retours entre deux époques, reconstitution documentée de la fin de la guerre. Mais j’ai surtout été touchée par la manière dont, surtout par la voix toute en légèreté et en fêlures de Françoise Cadol, elle fait resurgir la fragilité, la douceur et la détresse de Norma Jean derrière le masque de Marylin. Je l’ai toujours trouvé émouvante sans être spécialement fan pour autant, et même sans avoir lu de biographie, je savais combien le tournage des Misfits a été chaotique et éprouvant pour ses trois acteurs principaux. Par le biais de Pauline, Tatiana nous fait partager ses moments où sa vie vacille. L’origine française de Pauline, alors que Marylin est amoureuse de Montand, rend la rencontre puis l’amitié entre les deux femmes crédible, d’autant que toutes deux sont victimes d’hommes qui les méprisent. Car Pauline n’est pas qu’un personnage prétexte, c’est une véritable héroïne, qui va grâce à la star trouver la force et l’opportunité de prendre son destin en main. C’est néanmoins « Mrs Miller »qui m’a le plus touchée, ainsi que Dough, le beau-père de Pauline, homme discret, digne et affectueux, qui contraste avec Marcelle, attachée aux apparences et vivant dans la nostalgie de la vie parisienne.