Rosemary's Baby : Le livre de Ira Levin

Ira Levin transforme un appartement new-yorkais en piège oppressant où le doute ronge chaque page. Est-ce la folie ou un complot diabolique ? Avec une écriture sobre et implacable, il installe une terreur grandissante jusqu’au dénouement glaçant. Plus qu’un roman d’horreur, c’est une réflexion sur la manipulation et la solitude. Un classique incontournable qui m’a tenu en haleine du début à la fin.

Nous plongeons ici dans le New-York des années 1960, au cœur d'un contexte désuet et d'un décor suranné. Le rythme assez lent et presque contemplatif de la 1ère partie du récit se tend et prend progressivement une tournure oppressante à mesure que des évènements sinistres et angoissants assaillent notre protagoniste principale. Douce paranoïa ou véritable piège se refermant immanquablement ? Le lecteur se retrouve lui aussi confronté aux mêmes doutes que Rosemary : les indices presque anodins savamment distillés tout au long de l'intrigue trouvent leur apothéose dans un final grandiloquent et parfaitement déconcertant. La méfiance s'intensifie à mesure que les évènements dramatiques font leur apparition : Guy est-il véritablement un mari aimant, ou un sinistre égoïste prêt à tout pour faire décoller sa carrière ? Les Castevets, voisins sans histoire mais légèrement collants, ne sont-ils animés que de bonnes intentions ? Dénonçant tout à la fois le phénomène d'emprise et la facilité avec laquelle la folie s'impose comme justificatif aux questionnements et à la détresse d'une femme enceinte, ce thriller s'inscrit comme un classique du genre. S'il a perdu de son mordant avec le temps, et n'effleure que certaines problématiques (notamment le consentement dans le couple et la place de la femme dans les années 60), il dessine néanmoins les contours de questionnements qui se poseront plus tard dans la société. La plume directe et simple, pour ne pas dire simpliste, alliée à des chapitres courts, maintient en haleine sans s'attarder sur les détails. Dommage que certaines descriptions soient pauvres, et que le vocabulaire manque parfois de recherche. Une bonne lecture pour les amateurs de thriller oppressant !

Grand classique de l'épouvante, c'est avec un peu d'appréhension et l'espoir du grand frisson que j'ai décidé de lire Rosemary's baby. Il se trouve que le grand frisson n'est jamais arrivé mais j'ai quand même passé un moment sympa avec cette bande de cinglés. Lorsque l'on parle de littérature horrifique, j'imagine toujours des scènes sordides, où une fille apeurée se jette dans les bras d'un tueur sanguinaire, où les protagonistes se retrouvent prisonniers dans un lieu sinistre, où le sang coule à flot... Où chaque page manque de me faire regretter de l'avoir tournée, mais je dois bien avouer que ça n'arrive pas souvent ! (avec Senecal peut-être, mais c'est sacrement tordu). Et là encore, il ne s'est rien passé de vraiment effrayant. J'ai trouvé l'histoire gentille. Elle m'a bien plu. Rosemary est chouette, Guy et les autres personnages aussi. L'intrigue est simple et prévisible, le récit se lit avec facilité mais on a quand même envie de poursuivre, de savoir ce qu'il va réellement arriver à cette pauvre Rosemary et à son bébé. Vers la fin du roman, je me suis dit : "Ça y est, ça va partir ! Le grand final arrive." Et non, toujours pas. Mais c'était quand même intéressant. Ira Levin distille des petits détails tout au long du roman et dévoile l'importance de chacun au fur et à mesure de la lecture. Certains étaient évidents, d'autres beaucoup plus subtils et ça m'a bien amusé de les découvrir. La fin m'a laissé de marbre, j'aurais aimé quelque chose de différent, encore une fois, j'étais partie sur quelque chose de bien plus sombre. À tous ceux qui hésitent car le livre est estampillé horreur, foncez, ça passe crème. ;)

Je suis d'abord entrée dans l'univers de Rosemary par le film de Polanski. Le rythme n'avait alors pas réussi à me convaincre et je m'étais arrêtée à une vingtaine de minutes. Depuis, j'avais une image assez mauvaise de cette histoire. Puis par un heureux hasard, je tombe sur le livre à la bibliothèque et je décide de lui laisser sa chance. Quelle révélation ! J'ai dévoré le livre en quelques jours. Le suspens nous embarque d'emblée, du point de vue de Rosemary et nous traine dans un tourbillon de doutes, de mystères et de stress ! Un pur régal du début à la fin !