Sorcières : Le livre de Mona Chollet, Aline Afanoukoe

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Lizzie

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Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d'aujourd'hui de figure d'une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.

Qu'elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
Ce livre en explore trois et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante –; puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant –; puisque l'époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée – devenue, et restée depuis, un objet d'horreur.
Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.

De (auteur) : Mona Chollet
Lu par : Aline Afanoukoe

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Ressources

Expérience de lecture

Avis des libraires

En croisant des sources universitaires, des références à la culture populaire et l'histoire personnelle qui la relie à cette figure mythique, Mona Chollet explore la vision du monde que la traque des sorcières a cherché à promouvoir – et ses conséquences sur la société d'aujourd'hui. Et signe un essai vertigineux, qui interroge autant qu'il explique, les fondements du système patriarcal.|Clément Pouré
Vice
On utilise encore aujourd'hui le terme de " sorcières " pour caricaturer des femmes de pouvoir, les femmes vieillissantes ou tout simplement les femmes libres. Dans son dernier essai, Sorcières. La puissance invaincue des femmes, Mona Chollet, journaliste au Monde diplomatique et auteure des excellents Beauté fatale et Chez soi, s'interroge sur ce qu'il reste aujourd'hui des grandes chasses aux sorcières, c'est-à-dire le massacre de dizaines de milliers de femmes en Europe entre les XVIe et XVIIe siècles. (...) Très incisive dans ses tweets et sur son blog " la Méridienne ", Mona Chollet parle de son sujet avec calme et retenue. Et finit par convaincre : la sorcière est une figure plus fascinante et stimulante que repoussante.|Anaïs Moran et Catherine Calvet
Libération
Un livre vivifiant, qui rappelle la place centrale occupée par la Suisse dans la persécution infligée aux sorcières à partir du XVe siècle. Figures tutélaires pour les un(e)s, menaces à la suprématie masculine pour les autres, les sorcières incarnent à la fois l'histoire de la misogynie et les preuves d'autres féminités possibles. En s'appuyant sur des exemples empruntés à l'actualité et à la culture pop, d'une plume alerte et tonifiante, Mona Chollet réenchante ce droit qu'incarnent à leur manière les sorcières, celui de vivre en dehors des stéréotypes.|Salomé Kimer
Le Temps
Dans l'essai " Sorcières ", Mona Chollet rappelle que les chasses aux sorcières ont valu la mort à des milliers de femmes entre le XVe et le XVIIe siècle. Elle s'interroge sur les traces laissées par cette histoire dans notre représentation de ce que devrait être une femme " acceptable ".|Sandrine Samii
Le Nouveau Magazine littéraire

Avis Babelio

alidnl275

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

J'ai beaucoup aimé Sorcière : la puissance invaincue des femmes de Mona Chollet. C'est simple et accessible, une très bonne vulgarisation qui rend accessible des sujets complexes sur la condition féminine. Ce qui m'a plu, c'est la façon dont Mona Chollet revisite la figure de la sorcière pour en faire un symbole de résistance féminine. Elle montre comment les femmes qui dérangeaient, les vieilles, les célibataires, les indépendantes, les guérisseuses, ont été diabolisées à travers l'Histoire. C'est éclairant et ça résonne encore aujourd'hui. L'autrice fait des liens intelligents entre les chasses aux sorcières d'hier et les oppressions que subissent encore les femmes aujourd'hui. Elle aborde des thèmes variés : la peur de vieillir, la pression à la maternité, la stigmatisation des femmes sans enfants, le rapport au corps. Tout ça avec une approche féministe mais jamais militante au point d'être rebutante. Ce que j'ai apprécié, c'est le style de Mona Chollet : fluide, accessible, sans jargon académique. On apprend plein de choses tout en se laissant porter par une écriture agréable. En bref, c'est exactement le genre de livre qu'on peut conseiller à tout le monde, même à ceux qui ne sont pas forcément sensibilisés aux questions féministes. Une lecture très enrichissante !

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Aminahammou

4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

C'est le premier essai de Mona Chollet que je lis et je suis conquise. À la couverture je ne pensais pas découvrir tout ce contenu et je suis ravie que le livre ne se contente pas de la chasse aux sorcières, qui intervient dans la première partie du livre et est très intéressante. J'ai découvert effectivement que la chasse aux sorcières n'a concerné dans le monde que ce qu'on désigne actuellement comme l'occident. A croire qu'il ne s'agit vraiment pas de la partie la plus développée du monde comme il se dit... Des milliers/millions de femmes ont été tuées car elles étaient Femmes, célibataires, soigneuses, vieilles, indépendantes... bref elles pouvaient finir sur le bûcher pour différentes raisons. J'aime beaucoup toutes les interrogations que ce livre a suscité en moi. Beaucoup de conditionnements, de sentiments de culpabilité m'ont empêché de me questionner naturellement sur certains sujets : pourquoi est-ce que je veux des enfants, combien est ce que j'en veux, comment je place mes choix de femme par rapport à ce qui est attendu de moi dans la société en tant que femme? Les sujets soulevés sont très intéressants, sans jugement de la part de l'autrice qui n'est moralisatrice à aucun moment. Elle met le doigt sur la perception négative des femmes qui décident de vivre seules, sans homme. Idem pour les femmes nullipares qui font le choix de ne pas avoir d'enfant et en ce sens ne répondent pas aux normes posées par la société en renonçant à ce pour quoi elles ont été créées : enfanter. Les vieilles femmes, les femmes qui assument leurs cheveux blancs sont également mal perçues. Elles se laissent aller, pourquoi devrait-on voir ces femmes vieillir jour après jour? Les femmes vieilliraient-elles vraiment moins bien que les hommes là où un homme qui arbore des cheveux grisonnant est perçu comme séduisant ? Enfin vient la partie sur les femmes dans le milieu médical : en tant que professionnelles on préfère les avoir comme infirmières dociles plutôt que médecins (le but de la chasse aux sorcières qui a décimé les femmes guérisseuses/soignantes pour donner la place aux hommes médecins au Moyen âge, les rois de la saignée), en tant que patientes elles souffrent d'une moins bonne prise en charge, elles sont décrédibilisées dans leurs ressentis, maltraitance médicale, violences gynecologiques... Ce livre n'est pas exhaustif mais pointe de nombreux problèmes que subissent seulement les femmes. Il est d'utilité publique et devrait nous remettre en cause chacun et chacune car oui même les femmes ont ce genre de pensées patriarcale et reproduisent des schémas qui nuisibles

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paulinehilaire

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Gros coup de coeur. J'ai aimé la profusion de sources et le style qui permet d'accéder facilement au contenu et idées.

read_to_be_wild

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 2 mois

« La sorcière incarne la femme affranchie de toutes les dominations, de toutes les limitations; elle est un idéal vers lequel tendre, elle montre la voie. » Sorcières - La puissance invaincue des femmes, Mona Chollet @zoneseditions Un essai vif, profond, intéressant, documenté et terriblement passionnant! J’ai été totalement envoûtée par cet ouvrage et bien évidemment conquise, voire ensorcelée! Comme vous l’aurez deviné, il débute par les chasses aux sorcières et le caractère profondément misogyne de celles-ci… « De tout cela, il paraît difficile de ne pas déduire que les chasses aux sorcières ont été une guerre contre les femmes. Et pourtant... » … mais l’autrice développe ensuite une réflexion tout à fait contemporaine qui aborde le sort des héritières de ces femmes brûlées sur le bûcher pour leur indépendance farouche et leur volonté de liberté! « En s'emparant de l'histoire des femmes accusées de sorcellerie, les féministes occidentales ont à la fois perpétué leur subversion - qu'elle ait été délibérée ou pas - et revendiqué, par défi, la puissance terrifiante que leur prêtaient les juges. « Nous sommes les petites-filles des sorcières que vous n'avez pas réussi à brûler », dit un slogan célèbre ; ou, en Italie, dans les années 1970: « Tremblez, tremblez, les sorcières sont revenues ! » (Tremate, tremate, le streghe son tornate !). » Les grands axes de sa pensée sont les suivants: -Une vie à soi. Le fléau de l’indépendance féminine « Certaines, cependant, qu'elles vivent avec les hommes ou pas, qu'elles se sentent ou non requises par une vocation, trouvent un autre moyen d'échapper à l'engloutissement dans le rôle de la servante dévouée: ne pas élever d'enfants; se donner naissance à soi-même, plutôt que transmettre la vie; inventer une identité féminine qui fasse l'économie de la maternité. » -Le désir de la stérilité. Pas d’enfant, une possibilité « Dans les milieux progressistes, plus personne, par exemple, n'irait expliquer aux gays et aux lesbiennes que leurs pratiques sexuelles sont problématiques, qu'ils et elles désirent les mauvaises personnes et que leurs organes n'ont pas été conçus pour être utilisés de cette manière, « pardon mais vous avez mal lu le mode d'emploi, la nature dit que... ». En revanche, dès qu'il s'agit de femmes et de bébés, tout le monde se lâche : c'est la fête du slip de la nature - si j'ose dire. Vous n'avez plus face à vous que des partisans enthousiastes du déterminisme biologique le plus étroit. Elles ont un utérus : c'est bien la preuve irréfutable qu'elles doivent faire des enfants, n'est-ce pas? » J’ai souri à la lecture de ce trait d’esprit bien senti! -L’ivresse des cimes. Briser l’image de la « vieille peau » « Mais l'inquiétude concerne aussi l'apparence physique. Dans une certaine mesure, le jeunisme ambiant affecte les femmes et les hommes, et les seconds peuvent eux aussi souffrir des effets de l'âge. Mais le regard de la société sur les unes et sur les autres est très différent. Un homme n'est jamais disqualifié sur le plan amoureux et sexuel du fait de son âge et, lorsqu'il commence à présenter des signes de vieillissement, il ne suscite ni les mêmes regards apitoyés ni la même répulsion. » -Mettre ce monde cul par-dessus tête. Guerre à la nature, guerre aux femmes « Les écoféministes, explique Émilie Hache, veulent pouvoir se réapproprier, investir et célébrer ce corps qui a été diabolisé (c'est le cas de le dire), dégradé et vilipendé pendant des siècles ; et elles veulent aussi pouvoir questionner le rapport guerrier à la nature qui s'est développé en parallèle. Le problème qui se pose à elles pourrait se résumer ainsi:« Comment (re)construire un lien avec une nature dont on a été exclue ou dont on s'est exclue parce qu'on y a été identifiée de force et négativement? » » Je pourrais détailler chaque chapitre avec force réflexions et extraits triés sur le volet mais, mieux que cela et afin de ne pas édulcorer le propos de l’autrice, je peux vous faire simplement la recommandation suivante: lisez-le! Cet essai est un coup de cœur, une pépite, une mine d’or, un bûcher brûlant cette fois la bêtise humaine!

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Sciences Humaines & Savoirs , Sciences Humaines & Sociales
  • EAN
    9791036604232
  • Collection ou Série
  • Format
    Format CD audio standard
  • Dimensions
    170 x 140 mm

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