Chez soi. Une odyssée de l'espace domestique : Le livre de Mona Chollet

Mona Chollet s’est attaquée avec son essai « chez soi, une odyssée de l’espace domestique » à un très gros sujet qui nous concernes tous et toutes. D’ailleurs, parfois, l’autrice se perd un peu, mais je pense que c’est une marque de fabrique de cette essayiste. Néanmoins, sur ce coup, la transgression est plus qu’intéressante. Car en effet, on peut discourir sur notre rapport au logement. Mais quid du fait qu’avec nos vies qui vont à 100hm/h entre le travail, le transport et tout simplement le quotidien nous ne profitons pas de nos logements ? Ce questionnement, qui semble à priori anodin, m’a fait tiquer, car c’est vrai et je me suis senti totalement en accord avec ce chapitre. Car tout comme l’essayiste, j’ai appris à apprécier le doux cocon de mon foyer au moment où j’ai pu prendre du temps pour moi dans cette même maison. Ce chapitre ayant été assez lourd en questionnement contrairement au premier qui m’avait fait doucement sourire. Car il opposait les casaniers éternels rêveur qu’un rien fait décoller au globe-trotter insatiable qui ne peut pas rester ne serais qu’une journée dans leurs maisons. C’est suite à ça que j’ai attaqué le chapitre un poil plus orienté, car avoir un chez-soi n’est pas donné à tout le monde. J’ai d’ailleurs grandement apprécié le fait que l’autrice donne plusieurs pistes de solutions. Afin de garantir le logement pour tous, même si toutes les solutions ne sont pas aux goûts de tout le monde, elles ont le mérite d’exister et en parler ne serais pas plus mal. Certes, je connaissais de près ou de loin les solutions évoquées par Mona Chollet, mais les voir comme solutions possibles et non comme une utopie est réconfortant quelque part et m’a permis d’attaquer le chapitre suivant sereinement. Le chapitre suivant est consacré à la femme au foyer, un chapitre très clivant qui ne m’a pas convaincu. Pas convaincu, car je suis une fervente défenseuse des tâches partager, il est pour ma part encore aberrant que nous nous reposions tout le temps sur autrui pour faire des choses simples qui pourtant seraient bénéfiques pour tous. Comme par exemple : Ramasser quand on fait tomber quelque chose, nettoyer derrière soit après un passage aux toilettes (oui, ce n’est PAS du tout un acquis pour tout le monde.). En toute simplicité être responsable de son environnement et ne pas attendre d'une tierce personne qu'elle nettoie tout derrière nous. Le Monde se porterait bien mieux si tout le monde faisait sa part que ce soit en termes de ménage, mais aussi en termes de parentalité. Car le foyer ça renvois aussi à toute la sphère de la petite enfance, le fait que même encore à notre époque les femmes se retrouvent à s’occuper à quasi 100 % des enfants tous en travaillant. Car de nos jours, la femme au foyer est rare et la plupart du temps, quand les couples en ont les moyens, ce travail sera pour la plupart du temps exercé par une femme précaire. Et c’est en partant de ce postulat que sont évoquées toutes les inégalités, hommes/femmes au sein du foyer. Pour ce chapitre, j’ai préféré plutôt le livre de Titou Lecoq Le Couple et l'Argent qui est selon moi sur cette thématique bien pertinent. Après, il est vrai que le passage sur la colocation est assez intéressant et surtout aussi le fait que Mona Chollet prenne pour référence des éléments de la Pop culture qui évoque à tout et toutes des souvenirs. Pour conclure, ce dernier chapitre m’aura un poil ennuyé dans le sens ou je ne suis guère intéressé par l’architecture. Mais je ne peux par contre par écrire que je n’ai rien appris et en soi cet essai est intéressant et permet un véritable questionnement même si j’ai trouvé que parfois l’autrice manquait de structures, mais comme écrit plutôt je pense que c’est une marque de fabrique. Dans l’ensemble, cet essai est satisfaisant.

Le Chez soi de Mona Chollet a pris tous son sens depuis que je cherche désespérément, en vain, mon chez moi. J’ai pris conscience de la difficulté de se loger, de trouver son refuge, l’endroit où l’on peut se ressourcer, trouver la paix, loin de l’agitation du monde. Les aventuriers, les voyageurs, se contentant de peu trouvent toujours un refuge isolé, une chambre chez les autres, une cabane au fond des bois pour écrire le récit de leurs périples. Pour les travailleurs des villes, c’est une autre histoire avec la promiscuité des voisins et une mauvaise isolation phonique qui peuvent ruiner le concept d’habitation. Il y a ces gens qui partent vivre à la campagne fuyant les prix élevés des villes et se retrouvant souvent dans une précarité financière et de mobilité. Les hivers sont longs à la campagne et les maisons souvent énergivores. Les femmes au foyer qui ont remplacé les domestiques du XIX° siècle. Les servantes-compagnes sont devenues les compagnes-servantes selon l’auteure. Et ce chez-soi est-il vraiment un lieu où l’on peut se soustraire aux regards, souffler, reprendre des forces, alors que le monde rentre chez vous par le biais de écrans ? L’auteure explore les différentes facettes du domicile et ce qu'il représente pour chacun de nous. À travers une approche multidisciplinaire, elle examine les implications sociales, culturelles et psychologiques de l'espace domestique. Ce livre est une réflexion profonde et personnelle sur l'importance de se sentir bien chez soi, surtout dans une société où le rythme effréné de la vie moderne peut souvent nous éloigner de ce refuge essentiel. Elle nous entraîne également dans un voyage à travers l'histoire et la littérature, tout en partageant des anecdotes personnelles et en abordant des thèmes variés, tels que l'art de la décoration intérieure, le minimalisme, la solitude et même la question du travail à domicile. Son style d'écriture est à la fois accessible et érudit, ce qui rend la lecture agréable et enrichissante. Je rêve beaucoup de maisons, en ce moment. Je relirai le Chez-soi de Mona Chollet quand j’aurai trouvé ma grotte, le lieu de ma toute nouvelle liberté, pour l’apprécier encore plus.

J'ai plutôt bien aimé ce livre. En vérité, j'ai vraiment aimé certains chapitres, et d'autres moins. J'ai tout de même beaucoup appris, j'ai trouvé certains critiques très pertinentes, d'autres plus faciles. Il donne envie de prendre soin de son chez soi, de l'apprécier d'autant plus pendant ces journées d'hiver froid. J'ai moins été portée sur les sujets économiques, politiques car ça me rend facilement anxieuse. Au-delà de ça j'ai été beaucoup touchée par ceux relatifs à l'espace, à l'agencement de la pièce et de la décoration. Bref, il y a pleins de bonnes choses à prendre dans ce titre et ça demeure une bonne découverte.

Réflexion passionnante sur la dimension politique de nos logements, rédigée de façon très accessible dans une structure claire.