Terrariums : Le livre de Romain Benassaya

Terrariums de Romain Benassaya a été envoyé par les éditions du livre de poche que je remercie. J’ai profité de l’été pour sortir cette petite pavasse de SF. Space Opera française avec un concept pour le moins original, j’étais curieuse de me lancer dans cette lecture. Faire une chronique de ce roman va se révéler complexe pour ne pas divulgâcher des éléments clés de l’intrigue. Nous commençons notre récit par le réveil d’une femme amnésique dans un lieu mystérieux. Elle rejoint d’autres personnes dans le même état et chaque nuit, les survivants se souviennent petit à petit de leur passé. Cette partie du roman est fascinante. Nous nous posons les mêmes questions que les protagonistes. Comment les personnages sont arrivés dans ce lieu clos ? Quel est le lien avec l’étrange pyramide dont ils se souviennent tous ? Est-il possible de sortir du terrarium ? Heureusement que ce sont autant d’éléments captivants, car je ne me suis pas attachée aux personnages, que j’ai trouvés globalement agaçants quelque soit le moment de l’histoire. Seule Justine a fini par trouver grâce à mes yeux car son évolution est très intéressante et fait d’elle une protagoniste très différente de celles que l’on a l’habitude de croiser. Au fil des pages et des flashbacks, le récit gagne en densité. Le côté huis-clos est vite un faux semblant révélant une histoire bien plus vaste et complexe, dans tous les sens du terme. j’ai trouvé ce retournement de perspective bienvenu, apportant au roman une vraie dose d’originalité. Romain Benassaya nous entraîne dans un univers où la technologie permet toutes les folies, mais dans lequel les mystères de l’univers sont d’autant plus puissants. Le roman dégage un sense of wonder que l’on trouve habituellement chez des auteurs anglo-saxons comme Alastair Reynolds. Mais comme dans d’autres romans de ce type, certains aspects scénaristiques peuvent apparaître comme peu crédibles ou poussifs. Le déroulement des flashbacks sont bien sûr très fortuits pour la dramaturgie du scénario. Le récit est divisé en chapitres courts. Plusieurs personnages donnent leur point sur les événements qui ont lieu. Cela permet de donner un certain dynamisme à l’action. Tout s’enchaîne assez vite. Je ne me suis pas ennuyée à la lecture, qui s’attarde peu sur les aspects scientifiques de certains points. J’ai cependant trouvé que certains côtés de l’intrigue étaient un peu vagues. A moins que j’ai manqué d’attention à la lecture ? Une menace particulièrement présente au début du roman me semble assez vite expédiée et pas expliquée à fond, ce qui lui donne un aspect superficiel. De même pour la seconde menace, qui m’a beaucoup rappelé une partie du scénario de Mass Effect. Du coup, l’aboutissement du récit est en lui-même un peu rapide. Peut-être que l’écriture de l’auteur manquait un peu trop d’onirisme pour donner à ces menaces un aspect existentiel, voire d’horreur cosmique, qui aurait apporté une gravité supplémentaire au récit ? Je pense que cette écriture ne permet également de donner beaucoup de caractère aux personnages, faiblesse que j’ai déjà évoquée plus tôt. J’ai ainsi un peu lutté pour lire le roman de manière régulière, car je ne me suis pas particulièrement attaché à eux. Les enjeux changeaient parfois trop rapidement pour que je puisse pleinement me sentir embarquée. Ma lecture s’est donc révélée plus nuancée que ce que j’espérais. Ceci dit, j’ai quand même envie de découvrir d’autres livres de l’auteur car l’univers me semble bien intéressant. J’ai bien accroché à l’idée qu’une même personne puisse habiter plusieurs corps et ses impacts sur la psyché. Ambitieux, Terrariums de Romain Benassaya nous propose une histoire qui révèle un sense of wonder vertigineux. Avec des enjeux et des technologies qui dépassent l’entendement humain, les lecteurs sont embarqués dans un voyage avec de nombreux retournements de situation. Le rythme est soutenu par une écriture directe et des chapitres courts. Cependant, cette narration créer parfois un manque de profondeur, que ce soit dans la personnalité des personnages ou dans certains points de scénario vite expédiés. La lecture est donc un peu plus nuancée que j’espérais, mais je suis assez curieuse pour découvrir d’autres romans.

Quelle narration efficace! Comme dans "Pyramides" et "La dernière arche", Romain Benassaya, avec brio, plonge une fois de plus ses personnages et le lecteur dans un univers qui paraît d'abord clos puis qui s'étend jusqu'au vertige spatio-temporel. Le système de narration qui pendant une grande partie du roman alterne les faits présents et les réminiscences du passé, tricotant ainsi progressivement et habilement l'histoire, est très efficace, difficile de lâcher le roman, on se dit qu'on va arrêter mais l'effet "encore un chapitre je veux savoir" est trop puissant ! Et finalement on ne reste pas sur sa faim comme ça pouvait être le cas dans "Pyramides", les réponses sont apportées, tout se tient dans ce récit parfaitement maîtrisé. La seule faiblesse selon moi, commune aux trois romans cités, est le manque d'épaisseur des personnages. Ils incarnent vite des objectifs et des missions, se caractérisent par leurs actions mais ne se distinguent pas dans les dialogues, ou les sentiments, il y a très peu de nuances et surtout aucune légèreté dans les dialogues, aucun second degré. L'idée que des humains disséminés dans la galaxie créent des sociétés utopiques durables sur des millénaires me paraît naïve et donne aux personnages un aspect monolithique. J'ai quand même hâte de lire le prochain roman de Romain Benassaya parce que j'adhère totalement à son talent pour emboîter des univers et jeter des humains là-dedans pour voir.

Après Pyramides et La Dernière Arche, voici Terrariums. Dans un univers toujours plus riche et développé, Romain benassaya nous fait miroiter un monde ultra futuriste à l’instar de ses précédents livres, dans un univers inconnu où se confondent mystères et intrigues. J’ai eu plus de mal à accrocher ce roman que les deux premiers mais j’ai tout de même adoré les révélations et les connexions avec ses autres œuvres. ///// Spoil ///// J’ai bien aimé les personnages mais j’ai trouvé dommage de n’en exploiter vraiment que 5 alors qu’il y en avait 18 possibles à la base. J'ai eu du mal avec le traitement de Justine qui est décrite comme la “tueuse” de l'humanité mais qui au final en est la sauveuse. Derek est également un personnage étrange selon moi car trop méfiant de cette dernière même sans raison apparente. ///// Spoil ///// Globalement j’ai dévoré le livre après avoir mis du temps à rentrer dedans, un peu comme tous les livres de Benassaya.

Second livre de Romain Benassaya que je lis après “La dernière arche” (que j’avais bien aimé), “Terrariums” est encore un crâne au dessus, je l’ai adoré, c’est un roman de SF vertigineux. Nous suivons une galerie de personnages partis de la Terre pour observer une planète à des milliers d’années lumières sur laquelle ils vont découvrir une étrange pyramide. En parallèle nous retrouvons les mêmes personnages dans une autre trame de temps ou ils se retrouvent tous dans un lieu mystérieux entièrement clos par un mur de miroirs. On retrouve ici des entités sentientes, des IA, des clones et autres monstres étranges. La première moitié de l’histoire se déroule avec de l’action et de la recherche, plus sous forme de Planet Opera, efficace et simple à comprendre, tendant vers le mystère, puis la seconde partie arrive, dans laquelle j’ai été bluffé par son côté Hard SF magistral, il y a dans cette deuxième moitié, toujours de l’action mais aussi beaucoup d’informations, de merveilleux, de probabilités folles, de révélations, de grandeur à l’échelle cosmique. Il est facile de se situer et de se repérer dans l'intrigue grâce à des pictogrammes au début de chaque chapitre afin de savoir quelle trame nous suivons (c’est d’ailleurs une très bonne idée car sans cela je me serais certainement perdu). Le final est génial, hallucinant. Il faut vraiment que je lise le premier roman qui se déroule dans le même monde : “Pyramides”.