Veiller sur elle : Le livre de Jean-Baptiste Andrea, Léo Dussollier, Lila Tamazit

Un vrai coup de cœur #10084;#65039; Veiller sur elle m’a happée dès les premières pages. C’est sensible, puissant, avec une écriture magnifique et des personnages inoubliables. J’ai adoré la manière dont l’histoire traverse le temps et les émotions sans jamais tomber dans le pathos. Un grand roman, de ceux qu’on referme à regret et qu’on a envie d’offrir autour de soi.

Magnifique, émouvant, captivant, ce roman coche toutes les cases ! Une sublime histoire de la vie, mêlant courage et audace. Jean-baptise Andrea nous invite à suivre la vie (pas toute tracée!) de Mimo, son personnage principale talentueux et attachant, dans l'art de la renaissance, à une époque où se faire une place lorsque l'on est différent est une épreuve (bien que ce soit toujours le cas aujourd'hui). Un Goncourt largement mérité!

Avec la sortie en format poche de Veiller sur elle, j’en ai profité pendant les vacances pour plonger dans le roman de Jean-Baptiste Andrea. Dès les premières pages, je me suis laissé emporter par ses talents de conteur. Il tisse une fresque romanesque sur fond d’histoire de l’Italie, portée par une écriture d’une grande délicatesse, fluide et sincère. Andrea nous immerge dans un décor italien du début du siècle dernier : des collines baignées de lumière aux ruelles obscures de Florence et de Rome. Le contexte historique — guerres mondiales, montée du fascisme, chute du régime mussolinien — est subtilement intégré, enrichissant l’histoire sans jamais l’alourdir. J’ai adoré la galerie de personnages, de la plus belle âme au plus sombre des caractères, qui jalonnent la vie de Mimo. Ce dernier m'a arraché plus qu’un sourire avec son foutu caractère. Dans le monde de Mimo, Viola occupe une place à part, elle est à la fois forte et bouleversante. J’ai aussi savouré les références à l’art italien — à Michel-Ange, à Fra Angelico, ... — qui ajoutent une profondeur supplémentaire à ce récit. Dommage que l'auteur n'est pas poussé un peu plus dans cette direction. Les derniers chapitres viennent clore le roman avec une grâce rare — un choix qui m’a touché, et qui confirme, s’il le fallait encore, la beauté de cette œuvre.

Ce livre m’a fait redécouvrir pourquoi j’aimais tant lire. Chaque paragraphe est une poésie. Les décors sont si joliment décrit qu’on ressent presque les parfums et la chaleur de l’Italie où se déroule l’histoire. Et qu’est ce que ça fait du bien d’avoir un personnage principal moralement gris, très humain, dont la personnalité est assumée tout en ayant une capacité de remise en question qui permet au lecteur de s’y attacher. Sans parler d’un personnage féminin fort qui guide l’histoire et dont la place de personnage secondaire symbolise bien la place de la femme dans la société de la première moitié du 20e siècle. L’intrigue concernant la piéta finit selon moi de ficeler cette fresque romanesque aux accents féministes.