Vongozero : Le livre de Yana Vagner
Moscou ne répond plus. À quelques kilomètres de la capitale, mise en quarantaine, le village d'Anna et Sergueï s'attend au pire. Bientôt, les pillards, bientôt, le chaos... L'épidémie qui a frappé les grandes villes et paralysé le monde marche droit sur eux. Il faut fuir, le plus vite possible. Avec une poignée de voisins et l'ex-femme de Sergueï, le convoi s'organise : vivres, essence... Rester soudés, malgré les dissensions, l'égoïsme, la panique, et l'instinct de survie qui reprend ses droits et lève les masques. En ligne de mire, un lac perdu et un refuge coupé du monde : Vongozero...
" Yana Vagner conte l'exode d'une dizaine d'individus, entre jalousie et paranoïa. Et sonde avec finesse les rapports psychologiques entre ces alliés de circonstance. "
Le Monde des livres
" Entre huis clos et road-movie, un thriller psychologique glaçant où l'homme sauve sa peau au prix de son humanité. "
Madame Figaro
De (auteur) : Yana Vagner
Traduit par : Raphaëlle Pache
Expérience de lecture
Avis Babelio
motspourmots
• Il y a 10 ans
Dans la lignée d'un "Ravage" de Barjavel ou de "La Route" de McCarthy, Yana Vagner, jeune auteure russe confronte les personnages de "Vongozero" avec une situation extrême, de celles qui font se révéler les personnalités les plus enfouies et réveillent les instincts les plus primaires. Avec finesse, elle évite l'écueil de la psychologie de bas étage en choisissant de dépeindre des femmes et des hommes absolument normaux, ce qui facilite grandement le processus d'identification. Anna vit avec Sergueï depuis trois ans dans une belle maison tout en bois et baies vitrées à proximité de Moscou. Une vie classique de famille recomposée avec son fils adolescent, Micha tandis que le jeune garçon de Sergueï vit en ville avec sa mère, Irina. Lorsque Moscou est mise en quarantaine pour tenter de stopper la propagation d'un virus inconnu et mortel, il est déjà trop tard. Anna apprend, impuissante, la mort de sa mère restée bloquée en ville tandis que les chaînes de télévision délivrent des nouvelles des plus alarmantes. Dans le monde entier, c'est le chaos, les principales villes sont fermées, aucun espoir de vaccin ne permet de d'espérer une issue positive avant bien longtemps. Anna et Sergueï sont brutalement sortis de leur torpeur par l'arrivée de Boris, le père de Sergueï qui oblige toute la famille à passer à l'action. Alors que les médias s'éteignent les uns après les autres et que les villes meurent, la crainte de voir déferler bientôt des vagues de fuyards, malades ou pillards oblige la famille à décider de partir se réfugier dans le nord, à la frontière avec la Finlande, sur une île située au milieu du lac Vongozero. Pas facile de laisser sa vie derrière soi. Anna s'occupe l'esprit avec les préparatifs du voyage - trouver de la nourriture et des réserves de carburant pour les centaines de kilomètres à parcourir - évitant de penser au cadavre abandonné de sa mère, aux voisins moyennement appréciés qui partent avec eux et surtout à Irina et Anton que Sergueï est parvenu à extirper de Moscou pour les embarquer avec eux. Sur la route, le danger est constant, l'hiver rend les conditions de circulation difficiles, la promiscuité est une souffrance, une panne d'essence serait synonyme de mort, le convoi avance dans l'inconnu. La force du roman c'est l'empathie que provoque l'héroïne, Anna, dont l'état d'esprit varie au rythme du voyage et des dangers sans jamais perdre de vue son statut d'être humain. L'auteure reste très soft sur le contexte, on devine l'horreur sans qu'elle ait besoin d'en écrire la moindre description ; elle s'intéresse en priorité à la psychologie de ses personnages qui s'appliquent à sauver leurs vies sans trop renier ce qu'ils sont malgré les dangers, l'absence de repères, les provocations et la tentation de laisser l'instinct gouverner la raison. Une lecture agréable, plutôt une bonne surprise grâce à la finesse de l'auteure et à son art certain de la narration. A découvrir ne serait-ce que pour se demander : et moi, quel serait mon comportement dans pareilles circonstances ?
Alicej
• Il y a 10 ans
Comme j'ai aimé l'atmosphère de ce roman où seul compte le moment présent : de cette “maison de poupée” confortable au 4x4 confortable, les protagonistes se confrontent à la réalité violente, angoissante de la Russie décimée. Peu importe qui ils étaient avant. Seule compte l'issue, censée les sauver du virus meurtrier. Malgré le fait que les péripéties qui peuvent subvenir à une douzaine de personnes traversant la Russie enfermées dans des voitures adaptées, le suspens est là. On dévore les pages, ressentant leur aveuglement face à ces paysages enneigés et glacés, l'asphyxie de cette promiscuité non désirée. L'histoire se situe dans une époque contemporaine : on imagine la difficulté d'abandonner le confort et les habitudes, la peur de la contamination par un virus qui personne ne parvient à endiguer. Le monde qui se referme sur lui-même et donc un nouveau, celui vers lequel s'acheminent les personnages, à recréer. C'est assez peu réaliste, ce n'est pas de l'anticipation mais ça fonctionne, et plutôt bien. Les angoisses individuelles se taisent face à l'enjeu : on aurait presque envie qu'il y ait une suite. On s'attache aux personnages, à la complexité des sentiments et émotions qui les relient les uns aux autres.
BlackWolf
• Il y a 10 ans
En résumé : J’ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui nous plonge dans une intrigue efficace, angoissante dès la première page et qui happe le lecteur qui tourne les pages avec plaisir et envie d’en apprendre plus. C’est surtout l’aspect psychologique qui est la grande force du récit, selon moi, nous proposant des personnages humains, denses, complexes et soignés et qui nous interrogent sur nous-même, notre morale et ce qu’on aurait fait ou pu faire dans une telle situation. Le fait de situer l’histoire en Russie se révèle aussi astucieuse et intéressante, pays où se côtoie les zones urbaines et les zones arides et glaciales, cela offre de nombreuses possibilités et, d’une certaine façon, nous offre aussi une réflexion sur la position de la femme dans ce pays. Alors après j’ai trouvé que le récit traînait légèrement, pas grand-chose, mais une trentaine de page de moins aurait pu aider. Je regrette aussi quelques facilités, ainsi qu’une héroïne peut-être sur la fin légèrement trop passive et adepte de l’autoflagellation. En tout cas rien de non plus bien gênant tant l’ensemble se révèle efficace, passionnant et le tout dans une ambiance prenante et angoissante. La plume de l’auteur se révèle fluide, travaillé et entraînante, proposant une conclusion ouverte que j’ai trouvé réussi. Je lirai la suite avec grand plaisir, qui devrait normalement être publié en 2016. Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lalivrophile
• Il y a 10 ans
Ce roman m'a rappelé «La route», de Cormack McCarthy. J'ai préféré «Vongozero», car dans «La route», certaines choses étaient trop floues pour mon esprit trop rationnel. Yana Vagner plonge ses personnages dans une situation extrême, et montre leurs réactions. J'ai apprécié une grande partie du roman, car je trouvais que les caractères se révélaient, les fissures apparaissaient, etc. par exemple, la relation d'Anna et Sergueï n'a pas toujours été très saine. La gravité de la situation en fait ressortir les aspérités. Cependant, elle montre aussi un aspect de Sergueï que je n'aurais pas imaginé à la lecture du tout début. [...] Lire la suite sur:
Avis des membres
Fiche technique du livre
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- Genres
- Policiers & Thrillers , Thrillers
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- EAN
- 9782266256353
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- Collection ou Série
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- Format
- Poche
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- Nombre de pages
- 544
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- Dimensions
- 179 x 109 mm
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9,30 € Poche 544 pages